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Billet de blog 24 août 2015

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ACTUALITE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Actualité est un terme qui a une arborescence étymologique prolifique. Dans le radical de ce mot, on peut encore entendre le mot acte, qui nous renvoie à ceux d’agir, d’action, d’agent, et à d’autres comme, dans le monde économique,  le terme d’actuaire, ou dans le monde artistique, celui d’acteur et puis de bien d’autres encore.  

 L’actualité que nous répercute les médias c’est, si l’on veut la suite, infinie, indéfinie aussi, des événements, des faits, des dits aussi, qui vont des plus légers aux plus graves, et qui sont censés captiver l’intérêt sinon général, du moins d’un large auditoire plus ou moins bien défini ou circonscrit.  

 Ces faits, ces dits, ces événements, à l'objectité, à l'objectalité affichée, sont descriptibles, enregistrables aussi. Ils sont, plus ou moins, compréhensibles, explicitables. Par l'oeil et par l'oreille s'engouffre ainsi cette effervescence, parlée, écrite, sonore, visuelle, ce bruissement du monde. Cette actualité-là est hors de nous.

 Quelle serait l’actualité qui est en nous, en chacun d’entre nous pour être plus précis ?  Cette actualité-là n’est pas identique pour chacun. Elle n’a ni le même tempo, ni le même espace. Et puis, au fond, de quel espace s'agirait-il ici? Il n'est pas absolument externe, l'interne s'en mêle aussi, formant tous deux un continuum, se prolongeant l'un l'autre. Cette mise en continuité de deux espaces, immédiate ou déliée, diluée dans le temps,  c’est l’actualité qui est celle de la rencontre, passée ou présente. Contingente dans son allure, imprévisible, quelque fois pas vraiment pourvue d’un sens, du moins immédiatement appréhendable. Quelque chose s’actualise en silence en nous, dans cette rencontre, dans l’horreur ou dans la jouissance, c’est selon.

Mais déjà il ne s'agit plus ici d'espace, mais d'un lieu, lieu que l'on pourrait dire être un composé de temps et d'espace, un lieu, un Autre lieu pour nous.

 Cela s’est actualisé, ou s’actualise pour nous, en nous, à un moment donné et à un endroit donné aussi. Une fracture ou, si l’on veut, une ouverture, une brèche dans nos significations coutumières, mentales, culturelles et autres. Brèche, douloureuse, plaisante, ou encore jouissive, elle n’appartient qu’à nous. Et c'est aux éléments de notre histoire qu'elle emprunte sa configuration. Pourquoi ne pas lui donner le nom de déhiscence, qu'a pu employer Jacques Lacan, et qui évoque le fruit ou la graine qui s'ouvre spontanément.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.