Vers la fin de son échange avec le PDG des laboratoires Lilly, débat assez surprenant au demeurant, que vous pouvez réécouter ici sur Radio-a, Jacques Alain Miller termine en disant qu’il vient d’avoir à faire à, je cite de l’« intimidation ». Si l’intimation est une injonction claire, une sommation, l’intimidation, elle, est un long dégradé où l’intime est visé et touché par toutes sortes de voies, depuis les plus invisibles, les plus silencieuses, les plus discrètes, jusqu’aux plus bruyantes et aux plus manifestes.
Un simple regard, une grimace, un geste, voire un sourire, peut être intimidant, pourvu qu’ils accèdent à votre zone intime la tétanisant, l’espace d’un instant. L’intimidation ne glisse t elle pas ainsi, sournoisement, vers toutes sortes de formes de terreur ? Si on lit le très riche et subtil livre de Jean De Maillard : L’arnaque : les finances au dessus des règles et des lois, on ne peut s’empêcher de penser que tout cela n’a pu s’installer et se développer sans une intimidation généralisée, aux alentours comme dans les interstices, intimidation de la machinerie économique sur le lien social, et sur le subjectif aussi bien.