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Billet de blog 25 juillet 2015

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NATIXIS - ENCORE UNE !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’enquête sur la société NATIXIS qui met au grand jour les dérives gestionnaires de groupe au regard de la réglementation du secteur nous montre une fois de plus comment la culture d’entreprise désagrège pour ceux qu’elles mobilisent, leur lien aux règles, à la loi. Cette culture d’entreprise qui configure les contours de la foule que constitue l’ensemble de ses salariés, et sa cohésion. Cette foule dont on voudrait qu’elle prenne les aspects d’un groupe communautaire : «  A la vie, à la mort ». Car c’est la complicité de beaucoup, sinon de tous, consentie ou contrainte, tous ceux qui travaillent dans ces sociétés qui selon nous, est convoquée. Relisons le témoignage de Stéphanie Gibaud, La femme qui en savait vraiment trop (Ed Cherche-midi, 2014).
Comme dans la théorie des ensembles, il serait tout à fait possible de faire une bijection, point par point, entre le développement si précis de Jean de Maillard dans son livre L’avenir du crime  (Flammarion, 1997) ce qu’il appelle la criminalité de réseau, et les relations fonctionnelles dans lesquelles évoluent les salariés, tous les salariés d’une entreprise. Les pratiques consenties par tous, par ignorance, par indifférence, par participation passive ou par participation active, dans ces conglomérats sont «  anomiques par rapport à la société dont ils se détachent, mais ils produisent leur propre univers de normes autour desquelles ils recomposent l’unité d’un groupe social ». Il faudrait préciser bien sûr en quoi la culture d’entreprise vise à former une équivalence de l’unité d’un groupe social, via la culture de la productivité et de la participation à tous au profit qui en résulte. Cette culture d’entreprise avec tous ses outils de management vise à cimenter ce que Jacques Lacan appelait dans son texte « Fonctions de la psychanalyse en criminologie » (Ecrits, Seuil) le «  groupe fonctionnel », ce groupe fonctionnel « où doivent être trouvés les moyens de subsistance », qui permet au sujet de vivre et de faire vivre les siens, de faire vivre « le groupe vital ». La production masquée de ces normes, puisque non explicite, ne les rend pas inaptes à être agies. C’est même la durée de leur pratique qui les rend équivalent à une norme. Leur diffusion dans l’entreprise n’est pas explicitée dans la langue commune mais elle irrigue les échanges fonctionnels entre les personnes, via ce langage d’entreprise, mixture informe et désanimée, qui sait si bien innover en matière d’automates lexicologiques pour transmettre indications et instructions en escamotant ce qui dans la désignation pourrait révéler leur anomie.

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