Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Deux fleurs d'hibiscus. Les hirondelles sont de retour. Ça n'est pas négligeable. Le tilleul est tout pomponné jaune et vert maintenant, près de dissimuler ses bras et jambes noires sous les froufrous. Le ciel est d'azur, des franges de coton blanc s'y promènent. Sur le boulevard le rythme de la circulation a repris, presque normal. Le Temps que nous ne savons pas habiter, la Terre que nous ne savons pas habiter, sont toujours là. Lèvres ouvertes de sang tendre dans le vert du feuillage. Sortant du cœur de leur jupe de sang fendue une hampe sensuelle écarquille des beaux yeux de pollen jaune en épi autour de cinq protubérances de velours pourpre. Le rouge des pétales translucides plissés comme des ailes laisse voir un réseau de poils mouillés tendres ébouriffés. Ce sont des fleurs qui ont le temps. Elles ne durent pas 24 heures ! m'objectez-vous. Ce sont 24 lunes, et autant d'années-lumière, et 25 fois le tour du monde, en cinq pétales et une tige, sortie du plus étroit de la taille, qui lèche le creux des jupes, où quelque nectar se boit, immobile et tranquille, pour toute la durée du jour.
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