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Billet de blog 5 avril 2020

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Pour le long temps

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je travaille avec les écrivains, pour le long temps. Je réalise leurs livres, je les publie, je les offre aux lecteurs. Je les leur rends disponibles plutôt que je ne les "vends" (je reste un éditeur sauvage, non lucratif : la maison ne fait pas de profit, ne verse pas de salaires, je suis le seul à y travailler, bénévolement.)
C'est le long temps de l'écriture, comme le long temps de la lecture, qui m'intéresse. Lorsqu'un livre est épuisé, je le réimprime. Il fait de petits tirages. Il ne connaît jamais le pilon. Il est toujours frais.
Moi-même je relis les livres. Je suis toujours un nouveau lecteur, un parmi ses nouveaux lecteurs. Et c'est toujours une nouvelle découverte. Aujourd'hui "La liquidation" de Katherine L. Battaiellie (quand l'hôpital commençait à partir avec les eaux usées.)

Hier une autre hirondelle avait rejoint les deux premières, très haut dans le ciel elles ont rapproché leurs danses, se congratulant de courbes, allongeant des tangentes, des lignes de fuite, des plongées, se précipitant pour se retrouver comme j'ai vu des enfants le faire dans les prés. Aujourd'hui elles sont quelques unes de plus encore, batifolant dans l'espace bleu du ciel, à glousser de concert, visiter les nids, les bords de toits, dans une sorte de joyeuse ivresse.
Hier c'était le moineau qui habite un angle de toiture depuis des années (lui ou ses descendants) tout près des nids des hirondelles, qui est descendu sur sa branche — le câble du téléphone — où l'attendait le même petit moineau, au féminin sans doute, patiemment, et le recevait sur son dos, attendait encore et lui revenait, cinq ou six fois et chaque fois plus joyeux, plus ébouriffé de la coiffer de son excitation. Puis ils disparurent tous les deux dans le calme derrière l'angle du toit. Je l'ai revu ce matin, prenant le premier soleil sur un grosse cheminée proche, souvent occupée par les tourterelles, les pigeons ou les palombes.

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