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Billet de blog 5 février 2020

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Je cours dans tous les sens. J'écoute Orlando.

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La musique porte sur son dos comme un océan les siècles passés, surtout les deux derniers dans lesquels nous sommes encore pris et naufragés corps et biens, Virginia Woolf tendant la main à Olga Neuwirth et c'est une explosion que cet opéra – cette ouverture d'une plaie béante, d'une fleur rougeoyante et fraîche, une naissance du monde permanente, mortelle, cruelle et pleine, impitoyable jusqu'au silence total. Et vive et jouissive. Des heures de musique, de cris et de beauté ininterrompue car tout y participe. Le monde est ici. (Pas là où on disait). Rien de ce qu'il est ne m'est étranger, je lui appartiens, embarqué comme embarqués tous les acteurs et spectateurs d'ici, d'hier, de maintenant, de cet ailleurs-là et de l'autre, des demains passés et présents. La musique passe à travers nous toutes et tous, emportant les paroles et les chants. Je suis en sueur. Tout rat que je suis, et me voici en eau, à la merci d'une métamorphose. Moi aussi je me souviens que j'étais homme et que j'étais fontaine – fontaine qui déborde. Que j'aimais. Mais je m'évapore maintenant. C'est dans la musique que je me répands.

https://www.francemusique.fr/emissions/le-concert-de-20h/orlando-d-olga-neuwirth-creation-80300

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