L'enlèvement d'Europe

L'Europe s'ennuyait après que le taureau noir l'ait délaissée pour d'autres aventures. Les guerres minables qui prétendaient la conquérir ne l'ont guère fait sourire. Ni maintenant les grandes chasses, la chasse à l'immigré, la chasse aux Grecs. Ce nettoyage à la française, à l'européenne, bien hypocrite, bien pensant, est notre fierté, notre ENA, notre supériorité comme disait Jules Ferry, et au fond c'est peut être ça l'idée d'Europe : notre supériorité de frères ennemis  (pour suivre René Girard). Moins sensibles y sont les Anglais, les Américains, qui ont le goût du cosmopolite et des affaires à grande échelle. Le tafta ne passera peut-être pas, nous nous détruirons peut-être tout seuls, dans notre supériorité. Il n'y avait qu'un seul De Gaulle pour vouloir tenir tête, un ovni, un héros à l'antique. Nous sommes redescendus sur le plancher des vaches dans le provincialisme mortifère. La globalisation est en train de nous digérer. Avec le grexit nous sommes morts, nous jihadistes de l'Europe. Avec un président français sans idéologie, sans idées ni idéal, et une chancelière chancelante car rigide, l'Europe peut rester dormir dans les prairies de son beau ravisseur.