Maintenant je vois bien que Cendrars est un mauvais poète, comme il dit.
Et c'est pourquoi il nous touche. Il laisse échapper le vrai, l'incompréhensible, l'indéfendable. Le bancal de notre vie.
Je me sens mieux, soudain. Je peux mettre un pied devant l'autre pour continuer le chemin.
Voilà qu'il me touche encore une fois, en passant, de sa manche. Que je le croise. Incompréhensibles vagabonds nous sommes, mâchonnant des paroles, des chansons, des pensées qui se défont.
En août ce sont des papillons, des rivières, des mers et des montagnes. Trop lourdement peuplées, les montagnes, les villes, les rues et les maisons. Il n'y a pas de place pour les vagabonds.
Ce qui se touche aussi c'est la misère et la guerre, c'est le rêve et le désastre, c'est le cauchemar, tout ce qui n'est pas le bonheur, le désir. C'est cela qui vous tire par la manche, peut-être. Cela qui vous dit prends le stylo, prends la route...
L'humanité est jeune encore, elle se cherche, elle tâtonne, elle se crève les yeux, elle se mutile, elle se jette dans le vide et s'entretue. Et nous aspirons aux papillons, au ciel bleu, au mois d'août.
Il n'y a plus de récoltes, presque plus. La production est hors sol, elle aussi. Entre rêve et cauchemar.
Nous sommes perdus, reconnaissons-le.
Billet de blog 17 août 2016
Prose d'un chemin d'août
Quand tu aimes il faut partir. C'est le moment. Me suis-je dit, une fois de plus. Je la comprenais de mieux en mieux, cette phrase, me semblait-t-il dans l'instant.
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