La langue de bois est partie en langue de fumée, le temps que s'apprête celle qui fait son grand retour, mais sur la planète réelle...
Depuis quelque temps déjà elle a débarqué, avec ses valises, elle les a ouvertes, elle a sorti toutes ses nippes, elle s'est installée, avec son grand sourire sexy, ses manières d'en-dessous, et tout le beau monde l'a adoptée...
On ne l'attendait pas, on n'y croyait pas, elle n'était qu'une rumeur, qu'une extra-terrestre, mais la voici, la belle étrangère, la coqueluche, la pouliche politique. Je vous entends : mais c'est pas nouveau ! Eh bien non, c'est du durable, du recyclé, c'est vintage, c'est tendance, et le monde a toujours tourné comme ça ! Reste à savoir à qui ça profite !
La réponse est dans la question : à qui veut que tout continue comme ça, qu'on soit privilégié ou en train de le devenir, ou l'espérant, ou souhaitant que ça ne soit pas pire. Alors on enfume, on languedeboise, on novlangue, on contractualise sur la comète, on tweete à la cantonade, on couvre de clameurs le silence et les cris — non pas seulement des autres, les victimes de ce troupeau déferlant, mais de soi-même, pauvre sujet de sa langue ancienne.
Billet de blog 22 mai 2015
Langue ancienne
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.