Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Je crois que la tragédie de la Grèce est exemplaire de ce qui nous attend, nous tous européens. Nous avons accepté d'être soumis au pouvoir de l'argent, c'est à dire de la consommation. (Cela s'est répandu comme un virus, insidieusement, ceux de ma génération, les baby-boomers, l'avons vu prendre les couleurs de la liberté : pain frais tous les jours, frigidaire et machine à laver, cigarettes blondes, voiture et télévision.) L'ordre du monde est devenu celui de la consommation, que nous préférons appeler celui de la croissance. Dans cet ordre-là les plus démunis sont les plus dépendants, les pourvoyeurs sont rois. La monnaie d'échange est le seul instrument de pouvoir et dans l'ordre des monnaies, la plus grosse mange les plus petites. De quoi nous étonnerions-nous ? Nous allons tous être dévorés. Nous qui voulions dévorer. Il nous manque un grand tragique grec pour nous montrer cela. Mais nous serions incapables d'en apprécier la beauté et l'horreur, faute d'un grand amphithéâtre où nous asseoir, faute d'un lieu où nous mettre pour prendre du recul.
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