Enfin, un autre groupe de petites hirondelles est arrivé, leurs ventres blancs, leurs ailes en delta, leurs furtives arabesques, leurs cris de gorge discrets mais joyeux viennent saluer à mes fenêtres comme des petits rats d'opéra-oiseaux.
Il fait bon dans ce jaillissement de source ensoleillée, mais en bas trop de bruit sur l'asphalte, trop de voitures, trop de gaz par afflux, et la sirène en continu d'un aspirateur qui s'affaire dans un petit fourgon en stationnement, le business reprend ses droits, nos mondes se côtoient, s'interpénètrent et encore une fois c'est le ciel qui sera à la peine, remontera à la montagne, ira se réfugier, se noyer à la mer tandis que l'empoisonnement des terres urbanisées va se poursuivre. Monsieur le président je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Je viens de recevoir mes papiers militaires, pour partir à la guerre, avant mercredi soir. Monsieur le président, je ne veux pas la faire. Je sais ce qui m'attend. Je suis en fuite depuis si longtemps.
Billet de blog 24 avril 2020
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