Les médias l'avaient porté.
Il fut un champion du ballon rond.
Le ballon volait à ses pieds, comme une tourterelle se lovait, roulait tel un astre dans le ciel. Chacun se voyait dans ses cheveux frisés noirs comme la nuit, rêvant le corps constellé acrobatique déployant ses membres, jouant dans la clameur des anges — mais on le perdit.
Il sortit du radar des médias.
La dépouille dégonflée posée à terre semble avoir perdu tout secours pour la première fois — l'enfant, le ballon rond de sa mère où est-il ? Que fait le temps en expansion, le temps qui shoote. Beaucoup se raccrochent dans les branches, se convertissent, changent de nom, trouvent une identité, trouvent une appartenance, une maison.
Est-ce là que peut se raccrocher le rêve ? Le rêve qui me tendait des perches — que je trouvais trop grosses, trop évidentes pour prendre mon crayon et y accrocher mes pensées qui n'étaient pas les miennes mais celles des autres, que je lisais, que j'entendais.
Je n'avais qu'une religion, elle me suffisait : l'Universel. Mon auberge était à la Grande Ourse.
Mais dans le rêve il se disait quelque chose comme : s'il a aimé une maison il l'a — suivait un verbe inconnu de la famille de "prophétiser" — il l'a transformée en être, et l'a fait exister. Elle n'est plus qu'une chose. Dès lors dans cette maison on est dans l'écoute, le partage du sens.
Ta maison sera-t-elle la République, l'Islam, le Christianisme, l'Universalisme... ?