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Il n'y a qu'un mot, sans doute, qui puisse rendre un son face à Varlam Chalamov et ses récits de la Kolyma : lecture.
Des secondes de lecture arrêtées, patientes, qui émettent chacune un son différent mais inaudible comme un arbre stoïque dans le froid garde précieusement sa chaleur enfermée. Toute une forêt de lecture.
Ce qu'on apprend c'est ces sons, ces chaleurs dont on est peut-être capable.
Face à cette expérience de l'écriture qui se risque si loin pour rapporter quelque chose de l'extrême-humain décharné par la cruauté, l'injustice, la haine portées par son semblable, face à l'écriture qui se risque à cet au-delà de soi par foi dans l'autre : un lecteur possible, qui est-il — il et elle — comment reçoit-il ce cadeau ?
Cette question nous est posée par ces géants, Chalamov, Primo Lévi, Antelme... toutes celles et ceux qui nous sont un soutien et nous aident à ne pas basculer.
Ces mots qui nous sont donnés sont comme une musique à étudier, à comprendre, à apprendre, à interpréter, à jouer à notre tour, à transmettre, et à réécouter car elle nous transporte toujours plus loin en elle, à chaque fois.
Lire un extrait :
https://butinrenethibaud.blogspot.com/2025/01/recits-de-la-kolyma.html