C’était annoncé ! Ils ont eut le culot et l’indécence de le faire !
La TVA sur le livre à 5,5% passe à 7% !
Cette décision inique et antidémocratique plombe encore plus l’édition française, les libraires et les imprimeurs… Le public pauvre aussi ! Puisque cette augmentation sera inévitablement reportée sur le prix d’achat des livres.
Evidemment « ils » diront que c’est peu, 1,5 point d’augmentation… On connait la rhétorique de ces gens qui considèrent qu’il est superflu de lire « La Princesse de Clèves »… Superflu pour la progéniture des enfants du peuple, pas pour leurs propres enfants qui fréquentent des écoles privées onéreuses !!!
Ecoutons les libraires :
« Pour nous ces 1,5 % d’augmentation de la TVA c’est énorme ! Car nos marges sont extrêmement étroites. Actuellement la rentabilité d’une librairie est de l’ordre de 0,3% !
Si les libraires devaient absorber la hausse de la TVA sur les marges bénéficiaires, la majorité de ceux-ci passerait du jour au lendemain dans le rouge ! »
Concrètement cela aurait des répercutions extrêmement néfastes : suppression de personnel, déménagement du commerce, réduction des stocks… Et fermeture !
Et même si les éditeurs, dans un rêve utopique, accordaient des remises plus importantes aux libraires, il n’en resterait pas moins que cette décision inique aura pour principale conséquence une diminution du champ déjà restreint de la culture…
Vous en doutez ? Rendez-vous dans une FNAC. Regardez les têtes de gondole… Ce ne sont que littératures, musiques, films prédigérés… Avant le rayon philosophie était conséquent… Et l’on trouvait parfois même des musiques d’ouverture : jazz, classique, musiques du Monde… Tout cela s’est réduit comme peau de chagrin… Étonnez-vous ensuite que ce soient les dirigeants de ce fast-food culturel qui soient les porteurs les plus virulents de la loi Adopi…
Cette augmentation de la TVA programmée de longue date, (dès le lundi 7 novembre 2011) mais que des esprits naïfs (j’en fais partie) espéraient voir écartée a des conséquences désastreuses.
Maintenant les éditeurs regarderont à deux fois avant de publier un texte exigeant ne visant qu’une frange limitée de lectorat…
D’autre part les plus pauvres d’entre nous hésiteront à l’achat d’un livre devenu de plus en plus cher.
Car, n’en doutons pas, l’augmentation de la TVA fera boule de neige et l’on peut prévoir que la diminution conjuguée des bénéfices sur l’impression (combien d’imprimeries vont encore devoir mettre la clé sous la porte ?), sur la publication, sur la vente entraînera mécaniquement une hausse des prix bien supérieurs au 1,5 point de la TVA… Soyons vigilants !
Ainsi, et finalement c’est le but des Sarkozy et consorts, le livre deviendra un objet de luxe (ce n’est déjà plus légalement un « objet de première nécessité »), rare et cher.
On en reviendra à une situation quasi-médiévale : les livres ne rempliront plus que les bibliothèques des riches et des moines !!!!
Sarkozy un homme du futur ???