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Billet de blog 17 août 2011

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QUAND JE RENDS VISITE A MA BANQUIERE... (Buridan dixit)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

ALIMENTAIRE....

Chaque mercredi, tôt le matin, je me paye un long voyage vers les locaux excentrés de la banlieue alimentaire, pardon je lapsusse : la banque alimentaire…

L’aller, ça va …

Si la pluie n’est pas au rendez vous, si le soleil donne, cela ressemble plutôt à une balade agréable…

Une « esssscursion », tant le quartier qu’on y rejoint est exotique et ... excentré !

Et si les cieux ne nous accordent pas leur clémence, le mieux est de s’en remettre à ce bougre de Brassens, et, comme lui, écouter le joli chant que font entendre les gouttes de pluie sur le toit de mon parapluie...

Et moi d'ajouter…

« Bien que tu ne sois plus là…

Une fille comme toi ne saurait vivre avec un gueux comme moi… »

Je soigne mon arrivée en m’époumonant d’un bonjour aussi sonore qu’incontournable.

Lequel s’accompagne d’un répond en chœur tout aussi sonore qu’incontournable !

Les gueux, eux, savent vivre !

Ils ne détournent pas le regard pour faire semblant de ne pas vous voir…

On parle peu… Des banalités qui s’enquièrent de votre santé, de celle des enfants, des petits soucis de la nature humaine.

Dans le local où l’on attend, trônent six chaises. Occupées par les femmes ou les persoones âgées…

Pauvres, certes, mais « civilisés ».

Ici on ne « s’engage » pas. On ne parle pas de politique…

Trop poli… Et les tics on les laisse à nos chères, très chères « zélites » !

La porte s’entre ouvre et offre, dans l’encadrement donnant sur une salle affairée, une dame aux cheveux violets…

« Bon. Alors donnez moi votre nom par ordre d’arrivée … »

La gêne, la honte, que sais-je encore, empourpre les visages…

On le connaît pourtant ce rituel…

Et puis il faut bien que les bénévoles aient un peu d’avance pour préparer les denrées adaptées à chacun :

mères seules (la majorité) et bonshommes au chômage, au RSA,

mamie et papy crevant doucement de faim en raison d’une retraite se rétrécissant comme peau de chagrin…

La pauvreté ordinaire.

Celle que vous ne remarquez même pas.

Celle pour laquelle on ne fait aucune manifestation…

Mon retour est plus difficile !

Ne vous étonnez plus, braves gens, la mise au ban, quand les ventres sont presque vides produit déjà ses effets!

Des feux s'allument ici et là!

Mais, comme disait ce bougre de Brassens, les bourgeois ça tombe des nues !!!!

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