Je suis un passager et je vais à travers la face cachée des rues
Je vois un ciel livide et creux
Et la ville est une déchirure du ciel.
Nous sommes tous des passagers dans cette citée noire déchirée de l’intérieur…
Regarde le tracé sinueux de l’océan, regarde s’engloutir les étoiles….
Tu scrutes les lumières éteintes des maisons endormies.
Tu sens comme une rage de vivre.
Que l’on me donne des millions ce matin!
Oui, j’ai fini de vous faire honte.
Je ne brise plus mes neurones et je ne dors plus dans la rue...
J’ai revêtu mon uniforme…
Je suis conforme à votre attente.
Je suis prêt pour tourner votre film de torture
Je suis en orbite stable dans votre société
Mais je sais que tout n’est que mensonge !
Ce matin je suis bling bling comme mon président!
Ils ne veulent pas me permettre de vivre
Et me maintiennent à la frontière du monde.
Ils sont très bien portants. Et ils ont des amis.
Les garces jouent sur leurs parterres fleuris
En remuant du cul pour alerter les foules.
Ils ne veulent pas me permettre de vivre...
Je les combats à l’intérieur de moi
La haine me soutient et mon regard est vif…
Et la vue de tout ça me rend triste et malade..
Parfois une faim de justice rigidifie les choses!
Je sens alors comme un pêché étrange
La colère me maintient, me fait vivre.
Mais ma raison ne tient plus qu’à un fil…
Toi !
Quand tout devient douloureux
Je reste à la surface des choses.
J’essaye de chasser tout çà de l’intérieur.
Ah! Je sais bien que votre monde n’est pas fait pour moi.
Et je laisse ma tête sur le rebord de vos mesquines ambitions.
Je sais qu’être ainsi pour vous c’est un péché
Vous nous regardez de loin en riant et en nous méprisant
Et vous restez au sein de vos frontières.
Vous créez l’évènement
Vous faites des fêtes et vous sortez en boîtes
Vous êtes comme les glaçons du bac : rigides et froids
Intérieur, extérieur
Vous regardez les gens, vous les classez
Vous chassez le nouveau pour n’être pas vieux trop vite
Petite élite de merde
Petits cons responsables
Nous on reste sauvage
On marche dans vos rues
Silencieux comme des fantômes
Je te veux dans ma chambre
Je veux te faire perdre la tête
Je veux te retrouver face à face
Je veux me blottir dans ton coin préféré
Je veux pouvoir fermer les yeux
Je veux taire mes idées
Viens !
Je veux être ton chien !
La fumée des cheminées s’efface doucement au loin
Et dans les rues de la ville je me balade libre et seul…
Chaque désir d’être que l’on nomme sauvage
N’existe que dans l’obscurité
Mais ici je nage avec les requins
Emporté comme fétu au travers des avenues...
Quand la pluie noire achevée
Je remonte des lisières de la nuit
Quand les amants brûlants s’embrasent
Que les corps se broient dans d’obscurs sous-sols
Je garde le regard vide en buvant mon café…
Super graffitis, chiens affamé, vitrines dégueulantes
Je reste seul..
Oui c’est bien moi ! OK !
La brise longe les quais vides…
Un rap désordonné, une salsa en accéléré,
Un groupe punk, la voix d’Iggy,
Un saxophone solo.
Une caisse à donf qui crache des décibels.
Un groupe de rock en répétition.
Tous, ils secouent les murs autour de moi!
Tous ils rêvent d'un monde de rêve!
Et ils savent ce qu’ils veulent,
Ce dont ils ont besoin,
Pour se sentir bien,
Pour se sentir vivants,
Pour effacer les maux,
D’leur cerveau orageux.
Souffrant abondamment
A devoir jouer votre jeu
S'exiler ici ou ailleurs
Partir de toutes façons...
Envoyer "çà" dans l’espace...
Mettre "record " en route
Et puis tout effacer!
Le vent souffle en hurlant dans la nuit.
Mon chien grogne dans l’obscurité.
Quelque chose m’entraîne vers le dehors...
Dans le corbillard nous sommes bien vivants!
Par buridan.over-blog.com