Bon, chez moi j'ai de la chance, c'est le poto Boris : co-fondateur du mythique bar « l'autre côté du pont » à la Guillotière et de l'asso Vrac qui s'y colle. Mais, en vrai, où qu'on soit, c'est le moment d'y aller. Partout, il y a des groupes de mobilisation, des boucles telegram pour tracter, afficher, phoner...
Mieux encore que le yoga ou la méditation, voilà un bon remède contre la facho-anxiété !
Ce week-end j'étais sur un marché du bourgeois 2eme arrondissement lyonnais, pas franchement acquis à la cause. (on va dire niveau 3 sur l'échelle de 1 à 5 des difficultés). Mais c'était cool On rencontre des jeunes gens venus comme soi dans l'urgence et qui n'ont jamais non plus tracté pour une campagne électorale et puis des militant.e.s d'orgas un peu plus aguerri.e.s, on se sourit, on se soutient face à un passant un peu agressif, on discute des derniers rebondissements de la campagne. Et puis, c'est pas trop compliqué, pour une fois, on tracte pour « la » gauche.
Même si, bien sûr, tout n'est pas si simple et qu'il est illusoire de tout miser sur des élections : on a l'occasion assez rare de ne pas y aller seulement «contre ». De ne pas avoir seulement à scruter les ingrédients sur l'étiquette pour savoir lequel est le plus allégé en extrême droite. Dans cette terrifiante atmosphère, une petite fenêtre s'ouvre pour parler en même temps qu'antifascisme de justice sociale et de redéploiement des services publics, de luttes écologistes et de féminisme.
C'est sûr c'est pas gagné. Et même si on gagnait, ce serait pas gagné. Mais ce qu'on gagne à coup sûr dans ce moment d'urgence et de mobilisations, c'est de se reconnecter à cette chose politique qu'on a abandonnée aux réactionnaires et qui l'ont largement faite fructifier à leur avantage.
Poster de temps en temps sur les réseaux une petite phrase désabusée ou un dessin ironique ne saurait suffire. Et si le moment actuel ne le justifie pas, on voit pas bien quand est ce que ce sera. On a un rouleau compresseur face à nous. Des tractopelles pilotés par Vincent Bolloré et Nathalie Saint Cricq, Pascal Praud et Bernard Arnault. Et le cynisme et les manipulations permanentes du parti au pouvoir.
Mais, aussi bringuebalante qu'elle soit, on a aussi une unité et pas tant de raisons que ça de faire les fines bouches.
Yallah !