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La cession de la Sade par Véolia à NGE
La Sade, Société Auxiliaire de Distribution des Eaux, existe depuis plus de 100 ans. Elle est chargée des travaux de canalisation d’eau et d’énergie. C’était une filiale de Véolia, entreprise privée de gestion de l’eau, de l’energie et des déchets, côtée au CAC 40, qui a pour vocation d’être le fer de lance de la transition écologique. Ce lundi 4 mars, la Sade devient officiellement la propriété de NGE, un poids lourds du secteur du BTP en France.
Face au mépris de la Direction, la mobilisation des salariés
Lundi 26 février, face au manque d’information et de dialogue de la direction de Véolia quant-aux conditions de la cession de la Sade à NGE, une partie des salariés, accompagnée par leurs représentants Cgt Lyes Chouai et Fousseiny Coulibaly, a monté un piquet de grève devant le siège de la société pour exiger des garanties pour le maintien de leur emploi, de leurs conquis sociaux, et pour la création d’instances représentatives habilitées à défendre, à tous les niveaux, les intérets des salariés de la Sade au sein de NGE.
Victoire pour les grévistes
Reçus en délégation, ils ont obtenu la promesse qu il n’y aurait ni licenciement, ni restructuration, et que le dialogue social serait garanti au sein d’instances adaptées. Le Réseau Eco syndicaliste salue cette première victoire des salariés de la Sade et se tient aux côtés de ces camarades jusqu’à la concrétisation de ces promesses et au-delà.
Pour le Réseau Eco syndicaliste, cette victoire répond à des revendications salariales et de maintien de l’emploi fondamentales, mais redonne aussi à la parole du salarié sa juste valeur.
Le salarié de la construction, au coeur de la justice sociale et environnementale
La victoire des salariés de la Sade met la parole et l’expertise de l’ouvrier au coeur de l’ entreprise. Son expertise de terrain est essentielle, notamment quand l’activité de l’entreprise a un impact fort sur l’environnement, sur la santé et la sécurité des salariés, des riverains et des êtres vivants sur les chantiers, comme c’est le cas dans le secteur de la construction.
En effet, pour les 250 syndicalistes de terrain, issu.e.s des différents syndicats, qui constituent le Réseau Eco Syndicaliste, la défense des intérets des salariés est inséparable de la justice environnementale. L’ouvrier sur le chantier est à la fois la première victime, le premier acteur et le premier témoin de l’impact de l’activité humaine sur le vivant.
En ce sens, sa parole, autant auprès des collègues qu’au sein d’instances représentatives comme celles demandées par nos camarades de la Cgt Lyes et Fousseiny, englobe et dépasse la question salariale.
Le travailleur de la construction est le premier concerné par la pénibilité, les accidents et les morts au travail. Les salariés de la Sade sont confrontés quotidiennement à des produits toxiques comme la javel, l’amiante ou le plomb. Ils sont témoins de l’impact de la construction sur l’environnement. Experts de leur métier, accompagnés par leurs délégués syndicaux et soutenus par les éco-syndicalistes, ils sont les mieux placés pour défendre leur santé, la santé des riverains et la défense de l’environnement sur les chantiers. Ce sont les premiers alliés de la cause sociale et écologique.
C’est pourquoi le Réseau Eco syndicaliste soutient sans réserve la démarche de nos camarades de la Cgt pour que la parole des salariés soit prise en compte à tous les niveaux de décision au sein de l’entreprise.
Pour exemple, NGE, nouvel employeur des salariés de la Sade, est en charge de la construction de l’autoroute A69. Alors que Sophie Binet, secrétaire générale de la Cgt, demande un moratoire sur ce projet d’autoroute, anachronique à l’heure de la catastrophe écologique, et que la section Cgt de la société Fabre, première bénéficiaire de l’autoroute, se désolidarise du projet, la parole, l’expertise et la vigilance des salariés de NGE sur ce chantier sera un argument de poids dans le combat syndical pour la justice sociale et écologique que porte le Réseau Eco Syndicaliste.
Le Réseau Eco Syndicaliste, Le 4 mars 2024
Interview vidéo:
https://www.facebook.com/100080385375835/videos/1071095390784891?idorvanity=49528682174&locale=fr_FR
NB : Le RES apporte son soutien à notre camarade Lyes Chouai, victime de l’acharnement de la Direction qui tente pour la 4e fois de le licencier. Pour nous, ce harcèlement relève de la répression syndicale.