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Chères camarades,
Aujourd’hui, nous inaugurons l’allée Amara Dioumassy, ouvrier immigré mort au travail sur un chantier lié aux Jeux Olympiques. C’est un moment historique : pour la première fois, un espace public porte le nom d’un ouvrier immigré du bâtiment.
Cet espace est un espace de mémoire, mais aussi un espace de lutte et de vie. Nous l’avons arraché aux décideurs pour donner une visibilité à celles et ceux qui bâtissent Paris, mais qui restent dans l’ombre, et dont la vie a moins de valeur que celle des autres.
La mort d’Amara n’est pas un accident. C’est le produit d’un système qui invisibilise la pénibilité et la mort au travail des ouvriers de la construction. Et ce sont toujours les mêmes, les plus précaires, les étrangers, qui portent les tâches les plus dures, les plus pénibles, les plus dangereuses.
Il est nécessaire de prendre en compte cette division raciale du travail. Être solidaires des luttes de classe, de race et de territoire, parce qu’elles ont une même origine : le capitalisme, qui exploite, qui divise, qui détruit.
La lutte pour la reconnaissance et la dignité pour Amara est aussi une lutte écologique : car ce sont souvent les travailleurs et travailleuses immigrés qui sont à la base de la transition : il y a ceux comme Amara qui ont fait partie du chantier qui a rendu la Seine baignable avec la construction monumentale bassin d’Austerlitz.
il y a aussi celles et ceux qui trient, qui recyclent, qui nettoient, qui sont les premiers maillons de la transition écologique. Ils se battent tous les jours, contre l’invisibilisation, pour l’égalité, le respect et la dignité.
Un grand salut à nos camarades de la CGT qui lancent l’alerte, dans la construction, les déchets, ou l’hôtellerie, et qui ne lâchent rien malgré le harcèlement au travail, le racisme systémique et la discrimination syndicale.
Bravo à eux !
Face à nous, un pouvoir faible et illégitime a choisi la répression, les lois anti immigration, les attaques sans précédent contre le droit du travail et le droit au repos, et la lâcheté devant l’urgence écologique.
C’est pourquoi, au sein du réseau éco syndicaliste et dans nos structures syndicales, que nous soyons à la CGT, à Sud ou à la FSU, nous militons pour la reconnaissance de la pénibilité au travail, le retour des CHSCT, l’abrogation de la réforme des retraites, la fin du productivisme qui détruit les corps et le vivant, la régularisation de tous les sans papiers.
Alors aujourd’hui, faisons de l’allée Amara Dioumassy un lieu de mémoire, mais aussi de résistance, de solidarité et de joie où l’on construit ensemble l’égalité, la justice et le monde de demain, fondé sur le respect de la vie.
Egalité, solidarité, respect : justice pour Amara !