Georges ABDALLAH n'a pas été libéré malgré les décisions des juges (tribunal d'application et la cour d'appel) sur ordre des EU. Valls n'a pas signé l'arrêté d'expulsion (une des 5 conditions de libération conditionnelle pour un étranger) .. La Cour de Cassation a déclaré alors la demande de libération conditionnelle irrecevable !!
Contexte des actions des FARL en 1982 (Résistance ou terrorisme ?) :
En 1978, l’armée israélienne avec l’aide de l’OTAN envahit le Liban, s’ensuit des massacres de masse, liquidation d’intellectuels par les services secrets israéliens, crimes contre l’humanité. La lutte populaire s’organise contre l’occupant. Georges Abdallah en fait partie. Il a été blessé pendant l’invasion puis arrêté à Lyon en 1984 sous prétexte de faux papiers bien que le passeport algérien en sa possession fût un vrai. Deux ans plus tard (!), une arme utilisée dans l’assassinat des agents du Mossad et la CIA a été trouvée dans son appartement. Il est accusé de « complicité » d’assassinat et a été condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 15 ans.
Historique juridique :
En 1999, à la décision du juge français autorisant la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le State Department réagit vivement : « Le gouvernement des États-Unis exprime sa ferme opposition quant à l’éventualité d’une mise en liberté conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah pouvant résulter de la procédure à venir devant le Tribunal de Grande Instance de Paris» [1]. A partir de ce moment-là, toutes les demandes de libération ont été refusées ! Sauf en novembre 2012, la justice par le Tribunal d’Application des Peines et la Cour d’Appel, rend une décision favorable à la libération de Georges ABDALLAH.
Le scandale frappe le 14 et 15 janvier 2013, c.à.d. deux semaines avant la réponse de la cassation. Le 14 janvier quand Valls, ministre de l’intérieur, a refusé de signer l’extradition de Georges vers son pays, l’extradition étant une des cinq conditions de libération pour un étranger. Il a fallu nettoyer cette décision politique par du juridique et c’est là que Taubira, ministre de la justice, et le parquet sous son autorisation joueront leur rôle. Contrairement à toute logique de justice, le 15 janvier, le parquet fait un deuxième appel consécutif (car la cour d’appel avait déjà évalué le dossier et le juge avait insisté que Valls doit signer l’extradition). Les deux appels sont faits pour un même motif. Pire, ce deuxième appel a eu lieu sachant que la cassation était déjà en cours. Alors quel était le vrai rôle de ce deuxième appel ? Jeudi 4 avril 2013, la demande de libération conditionnelle a été déclarée irrecevable par la Cour de Cassation ! Ah, on comprend mieux le rôle de l’appel, il a fallu trouver une raison pour maintenir Georges en prison afin que la cassation ait un sens. Si Georges était déjà avec sa famille, à quoi sert-il de casser la décision? Le gouvernement a tout fait pour arrêter cette décision de libération sur ordre des EU.
L'ordre des EU au gouvernement français déclaré à la presse !
Ce frein politique des décisions juridiques n’est qu’une réponse aux exigences des EU pour maintenir Georges en prison à vie, une « VRAIE perpétuité » disent-ils de nouveau en 2013. En effet, la porte parole des Etats Unis, Victoria NULAND, avait déclaré le 11 janvier [2] « Nous nous sommes constamment opposés à sa sortie de prison ». Grace Meng avaient écrit au gouvernement français dans le même sens et 20 autres députés signent sa lettre : « Maintenant, On a compris que la cour d’appel française autorise à Georges A. une libération, conditionnée par une déportation vers le Liban. La décision de déportation incombe au Ministère des Affaires Etrangères. Votre gouvernement a le pouvoir d’assurer que ce terroriste ne sorte pas et ne rejoigne pas son pays le Liban. » [3]. A savoir son père, Jimmy Meng ex député, qui a financé sa campagne électorale, est actuellement en prison pour fraude fiscale, tout comme certains membres du gouvernement français. Cette bande de politique ne comprendra jamais le combat de la liberté que mène Georges ABDALLAH contre la colonisation du Liban (1978) et de la Palestine (1948) car ce combat n'est pas coté en bourse. "Je pense qu'il serait juste de rédiger à notre tour une pétition contre le père de Grace MENG, une pétition intitulée (maintenir Meng en prison à vie). Car une fois libéré.. , Jimmy Meng pourrait très bien reprendre ses actes terrifiantes de corruption et de communautarisme;..." réagit Asad ABU KHALILsur l'affaire ABDALLAH, professeur en sciences politique à l'université de Californie .
Les politiques américains ont-ils le droit de s’adresser au gouvernement pour arrêter une décision de justice ?
Dumas, ministre des affaires étrangères français à l’époque de l’arrestation de Georges, avait déclaré en 2010 [4] : « les pressions politiques américaines se faisaient par voie diplomatique, des notes qui arrivaient au juge à travers leur avocat.. ».
Une série de scandales se poursuivit :
Le chef de la DST à l’époque de l’arrestation de Georges, Yves Bonnet, déclare le 7 janvier 2012 à la dépêche [5] que « Georges a le droit de revendiquer les actes commis par les FARL (FARL : Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises) comme actes de résistance […] Il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatilah dont les coupables n'ont jamais été punis. Et aujourd'hui, la France garde cet homme derrière les barreaux alors qu'elle a libéré Maurice Papon ? J'aimerais rappeler aussi qu'on a remis en liberté l'assassin de Chapour Baktiar, qui lui, sur ordre de l'Iran, avait décapité l'ancien Premier ministre au couteau et lui avait coupé les mains. Ce type-là, qui a commis un crime atroce, a été libéré moins de 20 après les faits. Georges Ibrahim Abdallah, lui, est plus mal traité qu'un serial killer alors qu'il a commis des actes politiques. ». Il avoue que l’avocat de défense de Georges A. était un agent de la DGSE ! Ici le parquet ne fait aucun appel ! Alain Marsaud, l’ancien magistrat qui a créé le service central anti-terroriste, décrit dans son livre « avant de tout oublier » comment ils ont profité des attentats contre des civils à Paris dans les années quatre-vingt pour alourdir la peine de Georges en 1987 « Georges Ibrahim Abdallah a été condamnée pour une chose qu’il n’a pas commise car, peu de temps après, nous allions partir sur une bonne piste et identifier les véritables responsables des attentats de 1986 ». Le procureur avait demandé 10 ans de prison, le juge l’a condamné à perpétuité. Rappelez-vous que le gouvernement des EU est représenté comme partie civile dans ce dossier. Kiejman, l'avocat des parties civiles n’est il pas la même personne qui a refusé de juger Bousquet? La justice ? ... ridicule ... ce n'est qu'un chiffon pour nettoyer les ordures des hommes politiques qui ont osé à mettre un résistant en prison depuis 29 ans! Samuel Schwartzbard qui a assassiné Patlioura sur le sol français n'a pas été considéré comme terroriste mais comme résistant et a été déclaré comme non coupable ! La république française contredit-elle ses propres valeurs aujourd'hui en arrêtant et gardant en prison 29 ans un résistant ? L’Etat français met en avant son refus que les libanais accueillent Georges en héros de la Résistance. Pour la France, c’est un « terroriste ». Nous rappelons que lors de l’invasion israélienne en 2006 au Liban, plus de 1500 civils libanais ont péri. Seule, la résistance héroïque libanaise a réussi à contrer leurs machines de guerre et à les obliger à se retirer. Rappelez-vous le cas Cassez, une détenue de droit commun, accueillie en fanfare à son arrivée en France et reçue à l’Elysée. Georges, un résistant, injustement laissé en prison, devrait arriver en catimini pour faire plaisir à nos Politiques qui, eux, veulent faire plaisir à …? La justice se prétend d’être apolitique; elle n’a pas pris en compte le contexte d’invasion du Liban ni de la Palestine. Certains diront qu’elle est responsable uniquement des actes commis sur le sol français. Dans cette logique, nous demandons à la justice française : où sont les assassins de Mahmoud ALHAMCHARI (représentant de l’OLP à Paris), Mahmoud SALEH (directeur de la librairie arabe à Paris), Zuheir Mohsen (secrétaire général de ALSAIIQA), Ibrahim ABD EL AZIZ, Ezzdin ALKALAK… tous assassinés sauvagement à Paris par des explosions et des tirs ?
Georges A. avait répondu soigneusement au tribunal en février 1987 et avait relevé les défauts de son procès « Non, Messieurs, votre Cour est loin d'être apolitique. Non, Messieurs, votre procès loin d'être légitime s'inscrit sur le drapeau légal de la guerre impérialiste menée contre notre peuple, balayant par là même les bonnes intentions de ceux qui jouent les bons offices auprès de vos patrons, ainsi que les illusions de ceux qui ont cru hypocritement que la vipère change de nature en changeant de peau. Avec quelle sérénité et quelle indépendance prétendez-vous juger des actes de guerre en les isolant du processus général de l'agression impérialiste perpétrée contre notre peuple ? Dans quelle mesure, vous, représentants de l'impérialisme français, n'êtes-vous pas impliqués dans cette guerre ? De quel cynisme doit être doté le représentant du criminel Reagan pour se présenter en victime et partie civile à Paris au moment où l'US Navy prépare l'assaut de Beyrouth et autres cités arabes ? Il faut avoir une certaine parenté avec Goebbels pour pouvoir faire avaler cette scène et qui d'autre que les instances impérialistes occidentales a droit à cette ordure de l'histoire et son infâme parenté ! » [6]
Nous appelons toute personne digne, les partis politiques et toute organisation qui se sent concerné d’exprimer sa position sur ce dossier et d’entrer en contact avec les comités de soutien.