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Billet de blog 21 janvier 2016

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Kerviel : Colère ou rédemption, le choix cornélien de la magistrate du parquet

Dans l'affaire Kerviel / Société générale, Chantal de Leiris, la magistrate du parquet qui s'est confiée à la Commandante Le Roy, est devenue lanceuse d'alerte "à l'insu de son plein gré". Entre colère et rédemption, le choix qu'elle fera marquera définitivement sa vie.

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En réaction à la divulgation de son nom et de ses confidences, Chantal de Leiris s'est exprimée par l'intermédiaire du journal Le Monde : "Je considère avoir été victime d'une manipulation pour avoir été enregistrée à mon insu, de manière préméditée et déloyale. Je me réserve le droit d'exercer toutes les voies d'action pour répondre à cette atteinte".

Pour la manifestation de la vérité, ce qui compte à la fin c'est que ce qu'elle a dit à la commandante de police soutient et amplifie les révélations faites au mois de mai par cette dernière. Ce qui est capital ensuite, c'est qu'elle s'est exprimé de son plein gré pendant une quarantaine de minutes. La commandante Nathalie Le Roy n'a pas extorqué ses confidences sous la contrainte. Au contraire, Chantal de Leiris s'est confiée avec force et conviction, peut-être même avec ce sentiment de rédemption que tout pêcheur ressent à la sortie du confessionnal.

Il y a au moins deux éléments, d'ordre psychologique, qui suscitent cette volte face publique rapportée par le journal Le Monde.

Premièrement le choc de se retrouver à la Une des journaux alors qu'elle n'avait rien demandé. Pour s'apaiser, elle doit penser au soulagement qui sera le sien quand elle aura admis que ses confidences, certes révélées à son insu, deviendront un témoignage capital pour servir la justice. L'histoire retiendra qu'elle s'est mise dans le camp de l'honneur.

Deuxièmement, la contrainte et les pressions qu'elle subit en ce moment au sein d'un corps qui doit tout faire pour la culpabiliser. Elle peut reconnaître dans ces contraintes et ces pressions ce qu'elle a dénoncé comme insupportable pour la policière qu'elle a moralement (et secrètement) soutenue. Comme Nathalie Le Roy, elle doit se libérer. Pour y parvenir, elle doit être aidée par une administration qui lui garantit une immunité totale et par une opinion publique qui lui donnera tout le soutien et l'attention que son geste attendu mérite.

Elle doit faire le choix entre colère et rédemption. Les pressions et la contrainte peuvent la faire pencher vers la colère. La confiance et le soutien que nous lui offrons lui permettent de choisir la rédemption.

@RichardAmalvy

Président, Comité de soutien à Jérôme Kerviel

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