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Billet de blog 27 septembre 2015

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Nadine n’est pas une connasse

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’ai trouvé que les propos tenus par Guy Bedos contre Nadine Morano étaient malencontreux. Mais si Nadine n'est pas une connasse, qu'est-ce qu'elle est alors ?

Un je-ne-sais-quoi de galanterie me fait penser que le mot « connasse »  est inapproprié pour qualifier une femme politique dont la principale vertu est d’avoir pris l’ascenseur social avec pertinence, en refusant le déterminisme de classe qui empêtre la gouvernance française dans l’entre soi des élites. Par son parcours universitaire et professionnel, Nadine Morano est exemplaire de ce qu’est le mérite républicain. Bon point.

Je l’ai croisée dans les rangs de la jeunesse néogaulliste dans les années 80, mais je ne l’ai jamais côtoyée. À cette époque là, les quelques filles responsables départementales des jeunes RPR devaient être des nanas solides car le mouvement était plutôt macho. Bon point supplémentaire.

C’est donc avec un a priori bienveillant que j’ai démarré l’écoute de son entretien chez Laurent Ruquier samedi soir, jusqu’au moment où la discussion a glissé de la situation des migrants à celle des étrangers en France, et à l’idée que se fait Nadine Morano d’une France «de race blanche ». Où sont les Antillais ? Confondant la situation des migrants avec le statut de demandeurs d’asile puis celui des réfugiés, elle s’est empêtrée dans des lieux communs, mélangeant les concepts de nation, de peuple et de république, mettant un doute certain sur sa capacité à avoir été membre d’un gouvernement.

Elle a surtout montré le visage désolant du bateleur flattant un auditoire xénophobe en fin de banquet, desservie par cette attitude prononcée à vouloir expliquer, sur un ton d’institutrice échauffée et satisfaite, ce qu’elle ne maîtrise pas de la leçon à exposer, sautant du coq à l’âne pour tenter de tout dire, c’est-à-dire rien.

Son origine populaire comme excuse, ayant oublié le temps où l’on traitait ses aïeux italiens de « maraconi », Nadine Morano encourage le populisme au lieu de le tempérer de manière responsable.

Si Nadine n’est pas une connasse, elle est sûrement idiote. Disposant de 50 minutes pour convaincre, au lieu de s’en prendre à ceux qui se moquent d’elle, elle aurait du comprendre avant d’arriver sur ce plateau impitoyable que l’on est souvent l’auteur de sa propre caricature.

Richard Amalvy

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