Richard Letawe

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Billet de blog 1 février 2017

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Fillon laisse pas béton

Cher François, je suis de gauche, soutien de la France insoumise, et je dois t’avouer qu’avant les primaires de la droitéducentre, tu n’étais pas mon favori.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je préférais Sarkozy : affronter un candidat qui a autant de casseroles accrochées au derrière, c’aurait été le rêve pour nous. C’est d’ailleurs pour cela, en dehors des considérations d’honnêteté  et de justesse.... du scrutin, que je ne comprenais pas pourquoi des électeurs de gauche se déplaçaient à la primaire de la droitéducentre pour éliminer Paul Bismuth. S’il avait été désigné, on l’aurait battu plus facilement que toi. Et puis je ne vois pas pourquoi les gens d’un camp doivent aller se mêler des affaires du camp d’en face. Qu’ils choisissent le plus pourri d’entre eux, la belle affaire pour nous.

Ceci dit, tu étais quand même déjà un beau repoussoir il y a 2 mois : sympathique comme une porte de prison, tu n'as l'oeil qui brille que quand on parle grosses bagnoles. Candidat des sacristies et des lodens, des notaires et des pharmaciens, ta base électorale, c’est au plus 4 millions de personnes. Et ce n’est pas ton programme de blitzkrieg antisocial qui en attirera d’autres, vu que tu ne promets que du sang et des larmes. Les présidents de droite qui se sont fait élire avant que tu n’essaies, au moins, ils proposaient un petit quelque chose. Chirac n’était soi-disant pas l’ennemi de la feuille de paie, et Sarkozy promettait de « travailler plus pour gagner plus ». Promesses démagogiques, qui ont été démenties dès après l’élection, mais au moins, ils proposaient de mettre quelque chose sur la table, alors qu’avec toi, on boufferait de la couenne de lard et des noyaux d’olives à tous les repas.

Et depuis que tu as gagné cette primaire de la droitéducentre, quel festival ! Tu démobilises tes électeurs, tu dégoûtes tes soutiens, tu suscites des candidatures dans ton propre camp (coucou François Bayrou qui va bientôt sortir du bois), et en plus tu galvanises tes adversaires avec ton programme et avec les emplois fictifs payés un pont d’or de toute la famille : Pénélope, les enfants, toi-même on l’apprend cet après-midi (d’ailleurs, il faudrait voir à se calmer dans les révélations, on n’a pas le temps de réagir à l’une, qu’une autre turpitude est dévoilée, qu’on me laisse le temps d’écrire mille sabords).

Franchement François, on ne peut rêver mieux que toi comme adversaire de droitéducentre. Grâce à toi, on va pouvoir concentrer nos tirs sur la baudruche Macron, qui gonfle, qui gonfle, tant et plus jusqu’à l’explosion. C’est pourquoi je te le demande solennellement François : tiens bon, contre vents et marées, maintiens ta candidature jusqu’au bout du bout, jusqu’au dernier argument le plus spécieux, jusqu’à la dernière explication la plus tordue. La manif pour tous a besoin d’un candidat, tu mérites les 7% que tu vas obtenir,  tu peux même encore te battre avec Benoît Hamon pour éviter la sixième place. Un duel homérique en fin de peloton, ça te rappellera les courses automobiles auxquelles le gentleman-driver que tu es prend tant de plaisir à participer.

Et puis, et j’en termine, c’est bien votre tour, à la droitéaucentre, pour une fois, de vous faire bien rétamer la gueule au premier tour, ça vous fera les pieds.

Alors François Fillon, ne nous fais pas faux bond, laisse pas béton !

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