L'Iran floue monde de flatulences guerrières. Nous n'en avions pas besoin mais son dogme est de s'imposer au monde entier. Pourtant l'odeur de la poudre ne semble pas émouvoir véritablement, on en est à se féliciter que l'explosion n'ait pas encore eut lieu et à chercher à amadouer l'ogre comme en d'autre temps pendant que ses troupes défilent au pas de l'oie. En Iran il n'y a pas de Loi autre que celle du pouvoir en place.
La République Islamiste parle des droits de l'Homme et accuse le monde Occidental, auquel il associe Israël, de ne cesser de les bafouer ; après un instant d'étonnement on se rend compte qu'il ne s'agit pas de droits universels, pour tous, ni même des droits de l'homme musulman, le vrai croyant, mais des droits de l'homme islamiste, le seul vrai croyant.
Il faut ajouter que les droits de l'homme des ayatollahs ne comprennent pas les droits de la femme qui ne doivent être tout à fait des êtres humains. Il faut les enfermer dans une prison textile ambulante (le terme islamophobe fut créé là bas pour qualifier les femmes qui refusaient le voile) et qu'une mèche ne dépasse pas ! On ne sait jamais, un cheveu pourrait déclencher une réaction érotique irrépressible. Elles n'ont pas le droit de circuler seules partout, elles n'ont pas le droit d'aller voir un match de foot, elles doivent baisser les yeux devant un homme, elles n'ont pas le droit de bronzer et « on » leur a fait savoir que « les tenues trop découvertes des femmes dérangeaient les jeunes hommes et causaient des tremblements de terre » (sic) ; elles ont le droit d'être lapidée à la suspicion d'adultère, là où les hommes ont le droit à un mariage temporaire avec autant de femmes qu'ils souhaitent. Et je ne parle pas des crimes de lâches dit crimes d'honneur ni des dispositions légales juridique qui font qu'une femme est au maximum la moitié d'un homme...
De lapidation en lapidation on peut se demander si les mollahs ne veulent pas se lancer dans la construction de pyramides. Quand l'antiquité vous tient ! En fait si les femmes mettaient les voiles le problème serait régler en une génération. Pourtant le Conseil économique et social de L'ONU, considérant sûrement que la tenue obligatoire des iraniennes est un étui de préciosité et d'amour, a élu l'Iran à la Commission de la condition de la femme (CSW) pour un mandat de quatre ans à compter de 2011 !
La liberté en Iran aujourd'hui c'est d'abord celle des dirigeants d'interdire toute publication des opposants ; cela existait de fait mais l'interdiction est devenue légale. De toute façon comment peut-on être opposant à Dieu puisque finalement les hommes au pouvoir sont en relation directe avec lui, même s'ils ne l'entendent pas. Pourtant les opposants d'aujourd'hui étaient au pouvoir (de la République islamique) hier avec la même ligne directe céleste. Ils sont d'ailleurs tous d'accord pour penser que les autres minorités comme les Bahaïs doivent être on connait les dédales administratifs. La Turquie a pourtant ratifié l'article 6 de la Convention Internationale sur les Droits Economiques, Sociaux et Culturels de 1966 mais elle a maintenant de tellement bons rapports avec l'Iran, islamisme et guerre aux Kurdes obligent.
La République Islamiste veut la paix et accuse donc le monde entier de bellicisme. Pourtant l'essentiel de son budget et de ses capacités d'ingénierie est orienté sur le militaire avec une frénésie incroyable. Bien sûr, il y a le nucléaire dont l'utilisation civile ne nécessite qu'un uranium faiblement enrichi (3 à 5%). 163 barres de combustible, pesant 82 tonnes, ont été transférées de Russie. La fabrication d'une bombe nécessite un uranium enrichi au moins à 20% mais cette bombe serait trop massive pour être transportée ; L'Iran a déclaré qu'il avait produit environ 20 kilogrammes d'uranium enrichi à 20% ; à quel usage ? Pour mémoire on utilise de l'uranium enrichi à 90% pour les bombes, celle d'Hiroshima en contenait 60 kg. Le même procédé et les mêmes installations peuvent être utilisés pour enrichir l'uranium à destination des réacteurs civils à eaux légères et pour préparer des bombes nucléaires. L'Iran a montré qu'il maitrise le processus d'acquisition du combustible et qu'il a accompli plus de 90% du chemin pour un uranium à usage militaire.
Encore, après la mise en service de quatre mini sous-marins de type Ghadir au début du mois, l'Iran a procédé à un tir d'essai du missile sol-sol Qiam d'une portée de 240 km, et présenté le Karrar (« assaillant », sic) un drone de combat aux faux airs de V1 de sinistre mémoire pour les londoniens en 1940. Enfin, Téhéran lance deux lignes de couture maritime, la ligne Zolfagar équipée du missile Nasr 1 et deux mitrailleuses et un système informatique de contrôle de tir et la ligne Seraj armée de roquettes et capable de naviguer dans des mers très agitées, histoire de rappeler la fragilité du détroit d'Ormuz dans laquelle un pétrolier japonais a été récemment victime d'une attaque mystérieuse.
Il ne faut pas croire qu'Ahmadinejad et son mentor connaissent et fassent leur l'adage romain « si tu veux la paix, prépare la guerre » et il ne faut pas oublier que les même Romains on bâtit un bel Empire avec quelques violence et que leur paix étaient conçue sous la caligula de sa soldatesque. Le président iranien multiplie les déclarations belliqueuses, les démonstrations de force (elles, non voilée) et défie en permanence les instances internationales.
Il en est pour vouloir discuter avec les assassins islamistes qui veulent étendre leur terreur au monde entier dès qu'ils auront conquis La Mecque entre leurs expansions Nord à travers la Syrie et le Liban et Sud via le Yémen et le Soudan.
Il fut crée un fauteuil confortable aux pieds courts, doté d'accoudoirs et au dossier large, haut et incliné pour s'y détendre et prendre de la distance à l'évènement ; il fut nommé en hommage à Voltaire, défenseur infatigable de la raison et de la liberté ce que la République islamique d'Iran ne semble pas connaitre. Il n'est pas sous embargo mais les guerres internes ne permettent vraisemblablement de s'y assoir à Téhéran. Mais ici, quand on s'y installe, on se dit qu'il faut écouter les tyrans, ils font toujours ce qu'ils disent, et se lever.
Richard Rossin
Ancien secrétaire général de MSF
Co fondateur de Médecins du Monde