Introduction à la conférence sur la Kanaky du 24 avril
Au nom de Rencontres Marx je voudrais d’abord remercier nos intervenants pour leur présence :
le sénateur Robert Wienie Xowïe, premier indépendantiste kanak au Sénat, membre du Groupe Communiste, Républicain, Citoyen, Écologiste – Kanaky, venu exprès de Paris pour cette réunion ;
Daniel Wea président du Mouvement des Jeunes Kanak en France qui nous a grandement aidés pour l’organisation de cet événement ;
Maître François Roux, avocat bien connu à Montpellier. Il a notamment été l'avocat du FLNKS et de Jean-Marie Tjibaou.
Dans une récente tribune visant les manœuvres du gouvernement français maître François Roux rappelait, je cite un extrait :
« La question de la Nouvelle-Calédonie relève du droit à l’autodétermination des peuples soumis à la colonisation, et nullement d’une décision franco-française sur la question de l’égalité de ses citoyens devant la loi électorale. En 1960, par sa résolution 1514, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ».
Depuis 1986, la Nouvelle-Calédonie est inscrite sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser. Le comité spécial de décolonisation des Nations unies suit annuellement la situation et n’hésite pas à émettre des recommandations à l’égard de la France. Les « anti-indépendantistes » ont cherché à plusieurs reprises, sans succès, à faire retirer la Nouvelle-Calédonie de cette liste des territoires à décoloniser. »
Aujourd’hui le processus vers l’indépendance de la Kanaky est ouvertement remis en cause par la France.
La France ne l’a jamais accepté de bon cœur considérant que la Nouvelle Calédonie devait être une colonie de peuplement pour assurer son appartenance à la France.
Je voudrais citer ce que disait en 1972 Pierre Messmer, alors premier ministre :
« À long terme, la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. »
Dans un communiqué émis le 1er avril, le BP du FLNKS dénonçait la volonté du gouvernement français de sortir de l’accord de Noumea par un projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral c’est à dire sa modification au détriment de la population kanak.
Rencontres Marx en prenant l’initiative de cette réunion, avec le soutien du CDTM34 et du MRAP Mtp, a voulu répondre à l’appel du sénateur qui dans une interview accordée dans l’Humanité appelle au soutien du peuple français dans sa globalité.
Nous vous apportons tout notre soutien.
Nous avons une responsabilité, un rôle particulier à jouer puisque la France est la puissance coloniale, s’opposant à votre revendication indépendantiste.
Il ne faut pas parler du colonialisme français seulement au passé. Il faut en parler aussi au présent, tel qu’il existe aujourd’hui.
D’ailleurs dans les autres territoires ultramarins, on observe de plus en plus de volonté d’autonome et de décolonisation, notamment aux Antilles, en Polynésie et en Guyane. Les réalités ne sont pas forcément les mêmes mais des problèmes communs sérieux existent.
Je laisse maintenant la parole à nos invités.
Robert Kissous, président de Rencontres Marx
Les 3 interventions retranscrite et publiées par le média montpelliérain "Le Poing" :
Intervention de Daniel Wea, président du MJKF : https://lepoing.net/nouvelle-caledonie-une-histoire-du-peuple-kanak-avec-daniel-wea/
Intervention du sénateur Robert Xowïe : https://lepoing.net/nouvelle-caledonie-letat-francais-veut-revenir-sur-la-decolonisation/
Intervention de Maître François Roux : https://lepoing.net/nouvelle-caledonie-le-droit-a-la-decolonisation-ne-peut-pas-relever-du-droit-du-colonisateur/