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Billet de blog 18 juin 2025

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L’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation d'Haïti

Examen documenté et approfondi de l’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation d'Haïti...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation : nouvelles acrobaties de Sterline Civil, profuse « missionnaire » 

du PHTK néo-duvaliériste

Par Robert Berrouët-Oriol

Linguiste-terminologue

Conseiller spécial

Conseil national d’administration

du Réseau des professeurs d’universités d’Haïti (REPUH)

Montréal, le 18 juin 2025

ILLUSIONNISTE – « Artiste qui, par une technique appropriée, parvient à créer l’illusion, à donner le sentiment du réel ou du vrai » (Ortolang – Centre national de ressources textuelles et lexicales, CNRS, France).

Depuis son inconstitutionnelle et délictueuse nomination par arrêté présidentiel et son installation le 18 février 2025 à la direction du Fonds national de l’éducation –la plus vaste entreprise modélisée de corruption dans le système éducatif d’Haïti--, l’illusionniste Sterline Civil a revêtu les habits spécieux de « Madame mains propres » et a peaufiné le dispositif palabreur de ses prises de parole invariablement ciblées. Elle s’efforce ainsi d’occuper l’espace communicationnel des réseaux sociaux, s’agite sur diverses tribunes et cumule des « annonces » aussi abondantes que surréalistes et artificieuses. Sterline Civil, dévouée et dévote « missionnaire » du PHTK néo-duvaliériste, fait partie de l’écurie kleptocratique de Claude Joseph, ancien Premier ministre et l’un des plus puissants caïds du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste au pouvoir en Haïti ces douze dernières années. L’on observe que Claude Joseph a « casé » la jeune Sterline Civil, née en 1994, au poste de directrice des Affaires consulaires du ministère des Affaires étrangères d’Haïti bien qu’elle soit dénuée de la moindre expérience diplomatique avérée. Il l’a ensuite « propulsée », en tant que « diplomate chevronnée », au poste de ministre-conseiller à la Mission permanente d’Haïti auprès des Nations Unies à New-York. La plus récente mise en orbite népotique de Sterline Civil a été sa nomination, en février 2025, au poste de directrice du Fonds national del’éducation : le puissant PHTKiste Claude Joseph a su manœuvrer pour l’imposer à un Conseil présidentiel de transition comateux, stérile et mutique et qui, à défaut d’assurer la direction politique du pays, tente d’exister en égrenant le chapelet édenté de ses fantasmes…

L’occultation de la corruption au coeur de la gestion administrative et financière du Fonds national de l’éducation de 2011 à 2025

Sterline Civil, « Madame mains propres », intervient d’abondance sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels.  Sa plus récente intervention publique, datée du 14 juin 2025 (voir plus bas), est un condensé fort révélateur de la stratégie de communication tous azimuts mise en œuvre dès son arrivée à la direction du Fonds national de l’éducation. Le présent article en étudie les mécanismes et expose les chausse-trappe installées au cœur de cette stratégie de communication visant à façonner l’image d’un FNE « rénové » et qui serait désormais administré par Sterline Civil avec la plus rigoureuse « transparence ». Le présent article fournira également un éclairage analytique documenté sur la filiation idéologique, politique et gestionnaire de « Madame mains propres », Sterline Civil, avec le mode de gouvernance des finances de l’État haïtien tel que modélisé par les caïds du PHTK néo-duvaliériste Michel Martelly, Laurent Lamothe, Bochitt Edmond, Joseph Jouthe,  Nesmy Manigat : nous établirons que leur véritable projet sociétal, de nature essentiellement kleptocratique, consiste à consolider la corruption systémique ayant cours dans l’Administration publique haïtienne et singulièrement au FNE tout en assurant à l’échelle du pays tout entier l’occultation  de la généralisation de la  corruption. La reproduction des conditions de généralisation de la corruption par les autoproclamés « bandits légaux » du PHTK néo-duvaliériste est l’une des plus importantes marques de fabrique de ce parti politique. NOTE – « La corruption dans les systèmes éducatifs prend diverses formes et a des conséquences néfastes sur la qualité de l'éducation et l'accès équitable à celle-ci. Elle affecte tous les niveaux, de l'enseignement primaire à l'université, et peut inclure des pratiques telles que le népotisme, le trafic d'influence, la fraude aux examens, et le détournement de fonds » (« Rapport mondial sur la corruption : l’éducation », Transparency International, 1er octobre 2013).

Le 14 juin 2025, « Madame mains propres », Sterline Civil, a énoncé en ces termes les objectifs de son Saint-Évangile de la « transparence » : « Je ne détournerai pas l’institution de sa mission fondamentale. Fini les projets de construction et de réhabilitation injustifiés. Fini les demandes de subvention approuvées sans fondement. Fini les contrats attribués par népotisme », déclare la directrice générale du Fonds national de l’éducation (FNE), Sterline Civil, en réaction aux accusations de détournement de fonds au sein de l’institution sous son administration. Sterline Civil affirme qu’elle ne distribuera pas les fonds publics destinés à l’éducation des enfants haïtiens pour satisfaire des intérêts personnels ou politiques. Dans un message publié sur X, elle réaffirme sa volonté de servir Haïti avec intégrité ». (Déclaration de Sterline Civil, directrice du Fonds national de l’éducation, Radio Télé Galaxie, 14 juin 2025.)

Avant de soumettre à l’analyse critique et de mettre en perspective la toute récente intervention publique de « Madame mains propres », il y a lieu de rappeler en quoi consiste la mission et quels sont les domaines d’intervention du Fonds national de l’éducation.

Le FNE ne dispose d’une existence légale que depuis 2017, avec l’adoption de la Loi du 17 août 2017 : entre 2011 et 2017 le Fonds national de l’éducation fonctionnait dans l’informel au sens où il ne disposait pas encore du statut légal d’une institution d’État. Cela a porté plusieurs institutions oeuvrant en Haïti à le classer, en 2011 déjà, parmi les instances opaques de l’Administration publique haïtienne qui amassent illégalement des sommes colossales d’argent au montant indéterminé et qui ne sont pas consignées dans le Budget national, ce qui les soustrait au contrôle obligatoire et légalement encadré du Parlement. Nous reviendrons plus loin sur la non-budgétisation des ressources financières du FNE de 2011 à 2025 : dans les années 1960, le dictateur François Duvalier avait créé la Régie du tabac et des allumettes, une institution monopolistique opaque dont les ressources financières n’étaient pas inscrites dans le Budget de l’État…

Sur son site officiel, il est précisé que « Le Fonds national de l’éducation (FNE) a pour mission de « participer à l’effort de l’éducation pour tous de la République d’Haïti et de gérer les fonds destinés au financement, tant au niveau de l’État qu’au niveau des Collectivités territoriales, des dépenses relatives à l’éducation, notamment des coûts de scolarité au profit des écoliers haïtiens, des projets et études susceptibles de contribuer à l’avancement de l’instruction des enfants et, enfin de la construction ou l’amélioration des infrastructures scolaires du pays ». Pour y parvenir, « (…) l’État haïtien a décidé de créer un dispositif spécifique de financement de l’éducation à travers la Loi portant création, organisation et fonctionnement du Fonds national de l’éducation (FNE) parue dans le « Moniteur », spécial n° 30, 22 septembre 2017. Ce dispositif préconise non seulement d’apporter des ressources au secteur de l’éducation, mais est aussi appelé à jouer un rôle déterminant dans l’atteinte des grands objectifs éducatifs visés. Le FNE sert à la fois de lieu de collecte ou de réception des prélèvements opérés au bénéfice du secteur et de canaux de redistribution des ressources collectées ou reçues ». À ce chapitre, il y a lieu de rappeler que le Fonds national de l’éducation est financé principalement par le prélèvement de 5 centimes sur le tarif de chaque minute d’appel international vers Haïti, et 1.5 dollars sur chaque transfert de fonds internationaux. Cette mesure est entrée en application le 15 juin 2011 alors même que le FNE n’a bénéficié d’un statut légal qu’en 2017. 

Sterline Civil, le déni de réalité ou l’art de l’enfumage, de la tromperie, par l’accumulation de déclarations de « transparence » dépourvues de la moindre preuve vérifiable  

Tel que mentionné plus haut, « Madame mains propres », Sterline Civil, a énoncé en ces termes les objectifs de son Saint-Évangile de la « transparence » : « Je ne détournerai pas l’institution de sa mission fondamentale. Fini les projets de construction et de réhabilitation injustifiés. Fini les demandes de subvention approuvées sans fondement. Fini les contrats attribués par népotisme » (…).

Que valent ces fougueuses déclarations lorsque l’on interroge le passé gestionnaire du Fonds national de l’éducation de 2011 à 2017 et de 2017 à 2025, ainsi que celui de « Madame mains propres » depuis son installation à la direction du FNE en février 2025 ? En déclarant vouloir mettre fin à l’approbation sans justification des demandes de subvention et aux « contrats attribués par népotisme », Sterline Civil admet publiquement l’existence de tels procédés de corruption au Fonds national de l’éducation depuis sa création en 2011. Entre les déclarations de « transparence » et la vérité des données chiffrées et vérifiables que Sterline Civil ne fournit pas, la distance se mesure en années-lumière… Sachant que « Madame mains propres » a statutairement accès aux données financières de la Banque de la République d’Haïti et du CONATEL, elle a l’obligation de répondre à des questions de premier plan :

(1) Combien de projets de construction et de réhabilitation injustifiés  a-t-elle identifiés entre 2011 et 2017 et de 2017 à 2025 ?

(2) Quelles sont les institutions qui ont bénéficié de ces projets ?

(3) Quels sont les mécanismes politico-administratifs qui ont été employés dans le choix des projets de construction et de réhabilitation ?

(4) Quel est le montant attribué par le FNE à chacun des projets de construction et de réhabilitation ?

(5) Quel est le montant total des sommes acheminées vers le compte bancaire du FNE par la Banque de la République d’Haïti entre 2017 et 2025 et de février à juin 2025 ?

(6) Combien de projets de construction et de réhabilitation aurait-elle identifiés et rejetés depuis son arrivée à la direction du FNE en février 2025 ?

Au chapitre d’une gestion « transparente » que Sterline Civil prétend vouloir instituer, l’on constate que « Madame mains propres » n’a fourni aucun état financier, aucun rapport d’audit financier, pas le moindre rapport d’étape couvrant les cinq premiers mois de sa gestion administrative et financière du FNE : de quelle « transparence » s’agit-il alors qu’elle se garde bien de préciser si elle a conservé le faramineux salaire mensuel de son prédécesseur, l’ex-directeur Jean Ronald Joseph, qui était de l’ordre de 650 000 Gourdes

Il est attesté que le dispositif énonciatif élaboré par Sterline Civil et ciblant le constat de la corruption et du népotisme au FNE est habilement formulé, il expose une rupture (« Fini les… »), il en résulte un cap, une nouvelle orientation de gestion et la volonté de la mettre en œuvre. Mais entre la posture déclarative et les preuves documentées et vérifiables, il y a tout un monde tapi dans les replis de l’illusionnisme… Ainsi, à l’interrogation des faits comme au constat de l’inexistence de rapports financiers et d’audits comptables indépendants, l’on observe que le dispositif énonciatif élaboré par Sterline Civil relève de l’enfumage, de l’illusionnisme, de la tromperie… Il est peu vraisemblable que « Madame mains propres » se soit livré à une mise en cause publique de la gestion de son prédécesseur sans disposer de preuves chiffrées et vérifiables : en s’abstenant de les publier, Sterline Civil a fait un choix politique et administratif, celui de la « mémoire sélective » et de la « myopie programmée ». De la sorte, elle contribue elle aussi à l’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation.

En effet, à aucun moment « Madame mains propres » n’a fourni le moindre document attestant l’enracinement ainsi que les caractéristiques structurelles de la corruption et du népotisme au FNE ; à aucun moment elle n’a fait état de la perquisition effectuée par l’ULCC, l’Unité de lutte contre la corruption dans les locaux du FNE en 2024 ; à aucun moment elle n’a publiquement apporté son appui à la demande d’audit administratif et financier déposé en 2025 à la Cour supérieure des comptes par l’actuel ministre de l’Éducation nationale Augustin Antoine. Le dispositif énonciatif ciblant le constat de la corruption et du népotisme au FNE se déploie en réalité sur le registre du déni et de l’occultation de la réalité --aucune preuve documentée n’est fournie par « Madame mains propres »--, mais elle persiste et signe : elle prétend qu’elle mettra fin au népotisme et à la corruption qui gangrènent le Fonds national de l’éducation.En clair, elle soutient avoir constaté qu’il y a corruption et népotisme au FNE mais –mettant en œuvre le procédé discursif de la tromperie et de l’enfumage démagogique--, elle n’identifie pas les acteurs-bénéficiaire. Hormis le tapage qu’elle a orchestré au sujet de l’acquisition d’un banal programme informatisé de comptabilité financière, elle ne précise pas quels sont les mécanismes légaux et gestionnaires qu’elle a mis déjà en route pour combattre véritablement la corruption et le népotisme au FNE. En dehors de ses déclarations d’intention et n’ayant fourni aucun rapport d’étape sur sa gestion administrative et financière du FNE de février à juin 2025, « Madame mains propres » n’a pris aucun engagement public relatif à la publication, par ses soins empressés, des états financiers du Fonds national de l’éducation… La non-publication des états financiers et l’inexistence d’audits comptables indépendantsau FNE de 2011 à 2017, de 2017 à 2025 et, surtout, de février à juin 2025, est une constante du mode de gestion d’une institution vouée au financement de l’éducation en Haïti : l’opacité managériale contribue à consolider les faits de corruption et le népotisme…

Au regard des déclarations « œcuméniques » de « Madame mains propres », Sterline Civil, que nous enseigne l’observation des faits ? Sur le registre des présumés bilans annuels couvrant les années 2011 à 2017 et 2017 à 2025, le site du Fonds national de l’éducation ne comprend aucun document officiel permettant d’obtenir des réponses documentées sur son mode de financement ainsi que sur sa gestion administrative et financière.  La consultation méthodique du site du FNE permet de constater l’absence d’états financiers et l’inexistence du moindre audit comptable de ses états financiers de 2011 à 2025. Nous le précisons une fois de plus : n’ayant fourni aucun rapport d’étape sur sa gestion administrative et financière du FNE de février à juin 2025, « Madame mains propres » n’a pris aucun engagement public relatif à la publication, par ses soins empressés, des états financiers du Fonds national de l’éducation

Ainsi, plusieurs questions de fond demeurent ouvertes en dépit de l’enfumage, de la tromperie, de l’accumulation de déclarations de « transparence » et le déni de réalité qui sont au cœur du dispositif narratif de « Madame mains propres » :

(1) Quel est le montant total des sommes amassées par le CONATEL et dirigées vers le compte bancaire du FNE à la BRH de 2011 à 2025 et en particulier de février à juin 2025 ? 

(2) Pourquoi les sommes totales amassées par le FNE de 2011 à 2025 n’ont-elles pas fait l’objet, chaque année, du moindre état financier (provenance des fonds, recettes et dépenses, pièces justificatives) ? Nous touchons ici à l’architecture même de la corruption au Fonds national de l’éducation : son occultation par l’absence d’états financiers.

(3) Pourquoi les sommes totales amassées par le FNE de 2011 à 2025 n’ont-elles pas fait l’objet, chaque année, du moindre audit des états financiers (provenance des fonds, recettes et dépenses, pièces justificatives) ? Nous touchons ici à l’architecture même de la corruption au Fonds national de l’éducation : son occultation par l’absence d’audit des états financiers.

(4) La Constitution de 1987 et les lois en vigueur autorisent-t-elles un ministre à être président du Conseil d’administration d’une institution autonome placée sous la tutelle de son ministère comme c’est le cas au FNE (« La présidence du conseil [d’administration du FNE] est assurée par le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, la vice-présidence par celui de l’Économie et des finances » (source : site officiel du Fonds national de l’éducation). Au chapitre 1 article 2, page 36 de la « Loi portant création organisation et fonctionnement du Fonds national de l’éducation » (Le Moniteur numéro 30, 22 septembre 2017), il est précisé que le FNE est placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale : aucune mention n’est faite de la nomination du ministre de tutelle au poste de président du Conseil d’administration du Fonds national d’éducation… Une telle disposition administrative ouvre la voie au népotisme et à la corruption.

(5) Alors même que « Madame mains propres », Sterline Civil, proclame « Fini les projets de construction et de réhabilitation injustifiés. Fini les demandes de subvention approuvées sans fondement. Fini les contrats attribués par népotisme » (…), elle n’a fourni lors de ses déclarations publiques, de février à juin 2025, aucun document officiel attestant qu’elle aurait demandé à la Cour supérieure des comptes d’effectuer un audit administratif et financier du FNE pour la période 2011 à 2025. Sur le registre de l’occultation de la corruption au Fonds national de l’éducation, elle banalise et évacue totalement la demande d’audit administratif et financier des neuf organismes autonomes sous tutelle et adressée par le ministre Augustin Antoine à la Cour supérieure des comptes le 9 octobre 2024. De surcroît, la nomination de Sterline Civil à la direction du FNE, objet d’un scabreux marchandage entre le Conseil présidentiel de transition et le PHTK néo-duvaliériste, a été un désaveu public de la demande d’Augustin Antoine à la Cour supérieure des comptes : cette demande n’a toujours pas eu de suite connue…

Véritable industrie de la corruption dans le secteur de l’éducation, le Fonds national de l’éducation continue, en 2025, de mettre en péril la scolarisation de plus de 3 millions d’écoliers haïtiens en dépit des récentes déclarations de « transparence » de Sterline Civil. Avant son arrivée à la direction du FNE et avec la complicité de certains organes de la presse locale, le Fonds national de l’éducation avait lancé en 2024 une vaste campagne de « crédibilité » grand public dans le but de faire diversion, de détourner l’attention du public, des directeurs d’écoles et des associations d’enseignants à la suite de la perquisition effectuée le 4 juin 2024 dans ses locaux par l’Unité de lutte contre la corruptionl’ULCC (voir l’article « En Haïti le Fonds national de l’éducation, haut-lieu de la corruption, tente de s’acheter une impunité « à vie » à Radio Magik9 », par Robert Berrouët-Oriol, site Haïti Inter, Paris, 7 janvier 2025). L’Unité de lutte contre la corruption, qui avait auparavant reçu plusieurs plaintes, est encore en train de parachever le dossier des malversations et du népotisme qui ont toujours cours au FNE depuis sa création et qui ont été couverts par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste et sa « vedette médiatique », l’ex-ministre de l’Éducation nationale Nesmy Manigat, ainsi que par l’ancien Premier ministre PHTKiste Joseph Jouthe. L’on observe que Jean Ronald Joseph, l’ex directeur PHTKiste du Fonds national de l’éducation, n’a toujours pas été inculpé par-devant la Justice haïtienne des nombreuses malversations financières commises en toute impunité dans son fief… Il n’a toujours pas expliqué publiquement pourquoi son « expertise » présumée de gestionnaire « hors pair » a coûté à l’État haïtien la rondelette somme de… 650 000 Gourdes par moisLe faramineux salaire mensuel de Jean Ronald Joseph, de l’ordre de 650 000 Gourdes, a lui aussi été invisibilisé puisqu’il n’apparaît dans aucun audit financier du Fonds national de l’éducation. Le personnel administratif coûte lui aussi des sommes énormes à l’État haïtien : l’on a observé qu’il est de l’ordre d’une véritable pléthore népotique au « Bureau » et au « Cabinet » de l’ex-directeur du FNEJean Ronald Joseph. Cette pléthore népotique coûte à l’État haïtien 80 800 000 Gourdes/an (606 015 $ US/an) en frais administratifs, et il faut prendre toute la mesure que « Madame mains propres », Sterline Civil, en dépit de ses « déclarations » affabulatoires, n’a pris aucun engagement public selon lequel elle aurait adopté et mis en route des mesures administratives destinées à mettre fin à la « bamboche budgétaire » ayant fait du FNE le paradis de l’escroquerie… Les tableaux 1 et 2 en sont une éclairante illustration. NOTE – À titre comparatif, l’on observe que le salaire annuel du directeur du FNE est de l’ordre de 7 800 000 Gourdes(58 501 $ US). Mais les 17 000 enseignants du secteur public de l’éducation font face périodiquement à d’erratiques arriérés de salaire qui impactent lourdement la dispense des cours dans un système éducatif défaillant où sont scolarisés 3 millions d’élèves. Il faut savoir que les 17 000 enseignants du secteurpublic détenteurs d’une lettre de nomination sont payés par le ministère de l’Éducation nationale à même les ressources financières provenant du Fonds national de l’éducation. Le salaire net de ces enseignants varie selon leur statut : il est de 18 426 Gourdes pour un professeur à chaire simple, soit moins de 150 $ US par mois, et de 39 203 Gourdes pour un professeur à temps plein, soit moins de 300 $ US par mois (voir l’étude de Jean Brière Cadet : « Condition enseignante misérable en Haïti », Xaragua Magazine, 9 février 2025). De sources concordantes l’on estime à 88 000 le nombre total d’enseignants en poste dans les secteurs privé et public du système éducatif national. 

TABLEAU 1 -- Frais administratifs annuels au Fonds national de l’éducation

Salaire du directeur général

7 800 000 Gourdes

58 501 $ US

Bureau du directeur général
 (7 personnes)

24 000 000 Gourdes

180 005 $ US

Cabinet du directeur général (17 personnes)

49 000 000 Gourdes

367 509 $ US

TOTAL

80 800 000 Gourdes

606 015 $ US

Source 1 : Déclaration du directeur général du FNE, point de presse du 31 janvier 2024, site officiel du Fonds national de l’éducation ; Source 2 :  Hebdo 24, 1er avril 2024.

TABLEAU 2 -- Total des sommes investies dans les « Axes majeurs d’intervention » du Fonds national de l’éducation selon les déclarations de son ex-directeur général Jean Ronald Joseph (2019-2024)

Durée : 5 ans
(2019-2024)

GOURDES

DOLLAR US

MOY/ 5 ANS

GDES

$ US

$ US

Programme spécial de gratuité de l’éducation

3 147 598 122

23 607 576

4 721 515

Rénovation des infrastructures

2 775 914 120

20 819 876

4 163 975

Mobilier scolaire

525 715 000

3 942 961

788 592

Cantine scolaire

255 666 422

1 917 546

383 509

Universités/ recherche

30 000 000

225 006

45 001

Universités/bourses (1500)

285 500 000 sur 5 ans

2 141 304

428 261

Subventions (229)

133 157 717

998 708

199 742

TOTAL

7 153 551 381

652 977

730 595

Par bourse (1500 bourses)                     

  190 333

1 428

286 *

Par étudiant (229 étudiants)     

581 475

4 361

872 *

Taux de conversion : 133 GDES/ 1 $ US|| L’astérisque * renvoie à une moyenne annuelle.

Tel que précisé plus haut, le FNE, institution nationale, n’a publié de 2011 à 2025 aucun état financier, aucun audit comptable relatif aux sommes perçues et dépensées (voir les articles « La corruption au FNE en Haïti : ce que nous enseignent l’absence d’états financiers et l’inexistence d’audits comptables entre 2017 et 2024 » par Robert Berrouët-Oriol, Rezonòdwès, 22 juin 2024, et « La corruption dans le système éducatif national d’Haïti / Le ministre Augustin Antoine dépose une demande d’audit financier et administratif à la CSCCA » par Robert Berrouët-Oriol, Madinin’Art, 16 octobre 2024). 

Vaste structure de « pompage » et d’escroquerie des ressources financières de l’État haïtien, le Fonds national de l’éducation a été la cible de nombreuses dénonciations citoyennes. Ainsi, « Depuis sa création, le Fonds national de l’éducation a (…) fait l’objet de vives critiques notamment pour sa gestion occulte. En effet, personne ne sait avec précision combien d’argent a déjà été collecté au nom de cet organisme par la Banque centrale et le CONATEL (le Conseil national des télécommunications). L’absence de transparence dans la gestion du FNE a même suscité l’inquiétude de certains secteurs de la société civile. À ce propos, voici ce que le dirigeant de l’Initiative de la société civile (ISC) Rosny Desroches eut à déclarer le 7 aout 2012 :  « L’orientation que prend ce Fonds nous inquiète en tant que citoyen, car elle va dans le sens de la concentration des pouvoirs aux mains de l’Exécutif, de l’affaiblissement du Ministère et de la négation des principes démocratiques de participation, de contrôle, de transparence, d’équilibre des pouvoirs » (…) Initialement, lorsque le chef de l’État [Michel Martelly] a lancé le Fonds national de l’éducation, il projetait de collecter au moins 180 millions de dollars sur les appels téléphoniques [en provenance de l’étranger] et le même montant sur les transferts [d’argent vers Haïti] pendant une période de cinq ans. Ce qui revient à dire qu’il voulait collecter un montant de 360 millions de dollars sur cinq ans pour scolariser 1, 5 million de jeunes haïtiens privés d’éducation. Et selon les calculs faits par le pouvoir, quand il combine les deux taxes, celles-ci devraient rapporter au moins 8 millions de dollars par mois pour alimenter le FNE. (…) Le 30 septembre 2011, le principal conseiller de Michel Martelly en éducation, George Mérisier (…) a annoncé que 28 millions de dollars US avaient déjà été collectés dans le cadre du financement du Fonds national de l’éducation. (…) Le vrai scandale éclatera lorsque, le 7 janvier 2012, dans un article du New York Times, Denis O’Brien, fondateur de la Digicel a déclaré que sa compagnie avait déjà versé 11.1 millions de dollars américains au CONATEL. Il a indiqué également qu’il en avait parlé au président Martelly des rumeurs concernant les 26 millions de dollars manquants et qu’il allait en faire une affaire personnelle. Il réclame un audit. Dans une note rendue publique le 10 janvier 2012, la compagnie confirme les déclarations du patron et annonce que le virement des frais de décembre se ferait le 20 janvier pour un montant de 1.945 million de dollars américains. Ce qui porte à 13 millions de dollars américains le montant total des frais versés seulement par la Digicel au CONATEL sans compter les autres opérateurs téléphoniques présents sur le marché haïtien » (New York Times, 7 janvier 2012, cité dans l’article « Où est l’argent du Fonds national de l’éducation ? », Haïti liberté, 29 janvier 2013). Toujours au chapitre des recettes amassées par le Fonds national de l’éducation, Joseph Frantz Nicolas, ex-directeur général sortant du ministère de l’Éducation, a publiquement déclaré « qu’avec un peu plus de 7 milliards 521 millions de Gourdes versées dans ce Fonds, plus de 5 milliards 513 millions ont été investis de 2018 à 2021 dans divers chantiers et programmes résumant l’utilisation de ces fonds durant ses 3 ans en poste » (voir l’article « Haïti – Éducation : Fonds national de l’éducation, 5 milliards 1/2 investi en 3 ans », Haïti liberté, 22 décembre 2021). Joseph Frantz Nicolas n’a toutefois fourni aucune information documentée sur un éventuel audit comptable de l’utilisation de ces énormes recettes qui, faut-il encore le rappeler, ne sont pas inscrites dans le Budget de l’État haïtien et ne sont l’objet d’aucun contrôle du Parlement.

Il est utile de ne pas perdre de vue que la saga du Fonds national de l’éducation créé par le PHTK néo-duvaliériste rappelle celle instituée par le dictateur François Duvalier pour asseoir un vaste système de corruption et de « pompage » des ressources financières du pays à travers la Régie de tabac et des allumettes dès le milieu des années 1960. L’une des caractéristiques opérationnelles de cette régie de la dilapidation gangstérisée était l’utilisation d’un « compte non-fiscal » créant un monopole du tabac. Ce dispositif a par la suite été instrumentalisé dans d’autres entreprises gouvernementales qui ont servi de caisse noire et sur lesquelles aucun bilan n’a été trouvé. Dans son ouvrage « Idéologie de couleur et classes sociales en Haïti » (Presses de l’Université de Montréal / Cidihca, 1987), la sociologue Micheline Labelle nous enseigne qu’« une grande part des recettes extra-budgétaires, provenant surtout de la Régie du tabac et des allumettes et représentant au moins 40% des recettes totales de l’État, alimente largement les dépenses en frais militaires non encourues par le budget de la défense (Girault, 1975 : 62). On sait que cet organisme est le grand pourvoyeur de fonds du budget de répression et que le gouvernement refuse encore la fiscalisation de ses comptes, en dépit des demandes de rationalisation administrative (…) de tous les organismes internationaux à ce jour ». De la Régie de tabac et des allumettes à l’actuel Fonds national de l’éducation qui n’est pas soumis au moindre contrôle du Parlement haïtien au demeurant asphyxié par le PHTK, la filiation duvaliériste est historiquement établie et une telle donnée historique ne figure certainement pas dans les critères d’attribution par l’International des importantes sommes transférées à Haïti dans le domaine de l’éducation. Il importe de rappeler que l’ancien titulaire de facto de l’Éducation nationale Nesmy Manigat –économiste de formation, familier des procédures de gestion administrative internationale et fort de son passage à la présidence du Comité de gouvernance, d’éthique, du risque et du financement du Partenariat mondial pour l’éducation–, n’était pas sans savoir qu’il y a une parenté historique directe entre la Régie de tabac et des allumettes et le Fonds national de l’éducation. Sur ce registre, il y a communauté de vue parmi les meilleurs spécialistes haïtiens qui constatent que l’« amnésie sélective » pratiquée d’une main de maître par l’ancien ministre de facto de l’Éducation nationale Nesmy Manigat dans le dossier du Fonds national de l’éducation fait de lui la caution intellectuelle de la stratégie du PHTK dans la reproduction de la corruption systémique au sein du système éducatif national.

Sterline Civil est au service d’un Exécutif mafieux dans un narco-État failli

Fonctionnaire politique au sein d’une Administration publique démantibulée et domestiquée par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste, Sterline Civil, tel que précisé au début de cet article, a été « promue » par son ineffable et généreux  « parrain », Claude Joseph. Sauf à vouloir illusoirement être naïf, l’on observe qu’il s’agit bien d’une nomination politique et « Madame mains propres » n’a de compte à rendre qu’aux grands caïds du PHTK puisque le budget du FNE –comme autrefois celui de la Régie du tabac et des allumettes de François Duvalier--, n’est pas inscrit au Budget de la République d’Haïti et, de ce fait, n’a pas à être soumis au contrôle du Parlement. Mais « Madame mains propres » n'en souffle mot, elle exclut cette dimension régalienne de ses discours et prises de position publique, elle n’envisage pas d’en faire état dans sa soi-disant croisade contre le népotisme et la corruption au Fonds national de l’éducation

L’analyse objective des récents actes de la gouvernance du FNE (réhabilitation d’une école, alimentation d’une cantine scolaire…) atteste que Sterline Civil, dans ses différentes déclarations, reproduit le même « schéma directeur » que celui qui a prévalu au Fonds national de l’éducation de 2011 à 2025 : l’occultation de la corruption sur fond de négation du droit à l’éducation consigné à l’article 32 de la Constitution de 1987. La non-application de l’article 32 de la Constitution de 1987 par les différents Exécutifs issus du PHTK est également la condition politique majeure de la reproduction des mécanismes de l’occultation de la corruption sur le mode de la métastase silencieuse du népotisme et de la corruption consécutive au démantèlement des appareils d’État par le PHTK (« appareils d’État » est ici employé au sens althussérien du terme). La métastase silencieuse de la corruption a été modélisée en Haïti au creux de la gangstérisation / criminalisation de l’État haïtien activement mise en œuvre par le PHTK ces douze dernières années. (NOTE – Sur la gangstérisation / criminalisation de l’État haïtien, voir l’étude de Frédéric Thomas « Haïti : la gangstérisation de l’état se poursuit », CETRI, Université de Louvain, 7 juillet 2022 ; sur les auto-proclamés « bandits légaux » du PHTK, voir l’article de Roromme Chantal de l’Université de Moncton, « L’ONU, le PHTK et la criminalité en Haïti », AlterPresse, 25 juillet 2022 ; voir aussi l’article de Laënnec Hurbon, « Pratiques coloniales et banditisme légal en Haïti », Médiapart, 28 juin 2020 ; voir l’article « Haïti dans tous ses états » : halte à la duvaliérisation des esprits ! », par Arnousse Beaulière, AlterPresse, 19 février 2020 ; voir également l’entrevue de Jhon Picard Byron, enseignant-chercheur à l’Université d’État d’Haïti, « Gangs et pouvoir en Haïti, histoire d’une liaison dangereuse », Radio France internationale, 23 septembre 2022. Lire aussi « L’« État de dealers » guerroyant contre contre l’« État de droit » en Haïti », par Robert Berrouët-Oriol, Médiapart, Paris, 18 janvier 2024.

Fonctionnaire politique qui ne rend compte qu’au PHTK néo-duvaliériste, Sterline Civil

ne respecte pas la « Loi du 17 août 2017 » portant création et fonctionnement du Fonds national de l’éducation

Il faut prendre toute la mesure que Sterline Civil évolue dans un écosystème politique mafieux, celui du PHTK néo-duvaliériste, dont elle connaît les us et coutumes, les redevances, les mots de passe et les tactiques éprouvées de prévarication  / concussion. Il est attesté que « Madame mains propres » a fait le saut en politique dans le sérail du PHTKiste Claude Joseph, qui, à l’instar de ses autres comparses du PHTK, a été visé par la Justice haïtienne et internationale, comme en témoigne un article fort bien documenté paru à Montréal en 2014 : « Un juge haïtien a lancé des mandats d’arrêt contre plus de 30 hauts fonctionnaires accusés de corruption gouvernementale, dont plusieurs anciens présidents et premiers ministres. (…) Les mandats d’arrêt, lancés vendredi et divulgués sur les réseaux sociaux en fin de semaine, accusent ces responsables de détournement de fonds ou d’équipements liés au Centre national des équipements d’Haïti. Parmi les personnes visées par les mandats d’arrêt figurent les anciens présidents Michel Martelly et Jocelerme Privert, ainsi que les anciens premiers ministres Laurent Lamothe, Jean-Michel Lapin, Evans Paul et Jean-Henry Céant. L’ancien Premier ministre Claude Joseph, qui était au pouvoir lorsque le président Jovenel Moïse a été assassiné en juillet 2021, est également accusé » (voir l’article« Un juge lance des mandats d’arrêt contre d’anciens dirigeants pour corruption », journal La Presse, Montréal, 8 janvier 2024). Plusieurs caïds et alliés du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste ont également été visés par la Justice en République dominicaine, et la presse haïtienne s’en est fait l’écho : « De son côté, la République dominicaine a imposé des sanctions à une liste étendue comprenant Claude Joseph, ancien Premier ministre, Gracia Delva, politicien, et Liszt Quitel, ancien ministre de l'Économie. D'autres noms notables incluent Rodolphe Jaar, Kesner Normil, et Arnel Bélizaire. De nombreux individus sanctionnés par la République dominicaine sont également sur les listes des autres pays et organisations, soulignant l'ampleur des accusations portées contre eux » (voir l’article « Sanctions internationales : panorama des personnalités haïtiennes concernées », journal Le National, Port-au-Prince, 22 août 2024).

Le 19 février 2024, Claude Joseph, ainsi que la veuve de Jovenel Moïse, Martine Moïse, et l'ancien chef de la Police nationale d’Haïti, Léon Charles, ont été inculpés par un juge dans le cadre de l'assassinat de Jovenel Moïse. Claude Joseph et Martine Moïse sont accusés de complicité et d'association de malfaiteurs, tandis que Charles est accusé de meurtre et de tentative de meurtre » (voir l’article « The widow and aides of assassinated Haitian President Jovenel Moïse are indicted in his killing », Associated Press, 20 février 2024).

Pour sa part, « Le Canada a imposé des sanctions à 34 citoyens haïtiens liés à la crise en Haïti, notamment des chefs de gangs et des membres de l'élite politique, pour leur rôle dans la violence et l'instabilité du pays. Ces sanctions comprennent des gels d'avoirs et des interdictions de transactions, visant à affaiblir les gangs et à mettre fin au flux de capitaux illicites » (voir la déclaration officielle « Le Canada impose des sanctions supplémentaires contre des personnes liées à la crise en Haïti », 21 mars 2025).

Le Saint-Évangile de la « transparence » que promeut « Madame mains propres », Sterline Civil, est-il conforme à son cadre juridique de référence ? Autrement dit, la directrice du FNE se réfère-t-elle à la loi et, surtout, respecte-t-elle la loi dans ses déclarations publiques relatives à la « transparence » qu’elle prétend vouloir instituer dans la gestion du Fonds national de l’éducation ? La réponse est « NON » et chaque lecteur peut mesurer l’ampleur et la vacuité de ses déclarations en consultant la « Loi du 17 août 2017 »(Le Moniteur », spécial n° 30, 22 septembre 2017). Qu’il s’agisse de la gestion du FNE de 2011 à 2015, qu’il s’agisse de la gestion administrative et financière de Sterline Civil de février à juin 2025, l’on observe que la nouvelle directrice est volontairement aveugle et muette tout en pratiquant le subterfuge de l’enfumage communicationnel. Voici ce que consigne la « Loi du 17 août 2017 » :

Article 10

« Outre les attributions prévues par l'article 136 du Décret du 17 mai 2005 portant organisation de l'Administration centrale de l'État, le Conseil d'administration du FNE a pour attributions de (…)

  1. h) Approuver les plans et programmes d'action ainsi que le budget annuel du FNE, décider des mesures correctives jugées nécessaires dans le cadre des programmes d'action ;
  1. i) Approuver les rapports trimestriels sur la situation financière du FNE ;

[NOTE de RBO – Sterline Civil n’a publiquement présenté aucun rapport trimestriel sur la situation financière du FNE de février à juin 2025.]

  1. j) Approuver les rapports mensuels sur la gestion du FNE ;
  1. k) Approuver les termes de référence du mandat du vérificateur externe ainsi que son adjudication ;
  1. l) Autoriser l'ouverture de comptes bancaires dans des institutions bancaires du pays ou de l'étranger ;
  1. m) Approuver la nomination de tout auditeur externe et approuver sa lettre de mission et les termes de sa rémunération ;
  1. n) Approuver le budget annuel du FNE, au plus tard un mois avant le début de l'exercice auquel il se réfère ;
  1. o) Examiner le rapport du vérificateur externe, faire le suivi des avis émis par ce dernier et faire publier le rapport d'audit dans les six mois suivant la clôture de l'exercice ;

[NOTE de RBO – Sterline Civil n’a publiquement présenté aucun rapport réalisé à sa demande par un vérificateur externe.]

  1. p) Informer les acteurs de l'éducation et les partenaires du FNE sur les activités du Fonds et l'exécution de ses opérations ;
  1. q) Fixer les règles et critères relatifs à la participation des agents économiques publics ou privés au financement des activités dudit Fonds ;
  1. r) Recruter chaque année, à la fin de l'exercice fiscal et financier, une firme d'audit externe pour auditer les fonds. [NOTE de RBO – Sterline Civil n’a publiquement présenté aucun document officiel attestant qu’elle aurait recruté « une firme d'audit externe pour auditer les fonds ».]

Article 22

Le Directeur général est chargé de (…)

  1. g) Élaborer les budgets, les programmes annuels et les états financiers et instruire tous les dossiers soumis au conseil d'Administration du

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