MGEN et VYV : à propos des carrières mutualistes
J'ai déjà abordé, dans un blog du 27 août 2018, le problème de ce mystérieux sigle VYV et je n'y reviens donc pas davantage, tout en reprenant, pour partie, le contenu de mon blog suivant du 28 août 2018 où, avant la lettre; j'ai illustré par des exemples de belles carrières mutualistes mon propos du jour.
Pourquoi revenir sur ces questions ? Tout simplement car j'ai reçu récemment le double numéro 313 de Valeurs Mutualistes (ne pas oublier les majuscules !) qui est, au cas fort improbable où vous ne le sauriez pas, le « Magazine des adhérents du groupe MGEN ». Précision capitale, je dois ajouter que ce numéro 313 du 2 septembre 2018 est composé, cette fois-ci et pour la première fois, me semble-t-il (j'hésite un peu sur ce point car habituellement je mets directement cet envoi à la poubelle !), de deux publications ; la première de couleur verdâtre, est intitulée « le magazine des adhérents du groupe MGEN », tandis que la seconde, moins copieuse, n'est que « le cahier spécial destiné aux lecteurs MGEN ». En dépit de longues réflexions je n'ai pas réussi à pénétrer le sens et la portée de cette opposition, sauf à en conclure que les « lecteurs MGEN » se tamponnent le coquillard des "Valeurs Mutualistes", à moins que les "adhérents du groupe MGEN" n'aient que faire des réflexions et de l'image de Monsieur Roland Berthilier, Président du groupe MGEN dont les propos; bien entendu, illustrés de photos de l'auteur ouvrent l'un et l'autre de ces fascicules.
Dans le premier de mes deux précédents blogs (celui du 27 août 2018), j'avais révélé que, quoique sociétaire de la MGEN ("à la louche", depuis un bon demi-siècle environ), je ne m'étais aperçu de l'intégration de la MGEN au nouveau groupe VYV que dans la mesure où sur les enveloppes et les imprimés de ladite MGEN, on avait désormais apposé la mention "vyv" (en minuscules me semble-t-il). Toutefois le signe le plus net d'un changement s'est manifesté dans une lettre circulaire du 20 août 2018 (donc toute récente) qui portait la mention « objet : participations forfaitaires et franchises », le tout pourvu d'inquiétants pluriels.
La formule liminaire de cette dernière lettre visait surtout en réalité à dégager la MGEN et ce mystérieux "vyv" (ou "VYV") de toute responsabilité dans l'a nouvelle obligation de paiement « en tant qu'assuré social, d'une partie de vos frais médicaux : 1. un euro de participation forfaitaire pour chaque acte ou consultation et pour les analyses médicales, 2. 0,50 € de franchise pour les médicaments et les actes paramédicaux ; 3. 2 euros de franchise pour les transports ».
Par ailleurs dans une page deuxième, en italiques minuscules comme il est l'usage en pareil cas, pour détourner, de facto, de la lecture de ces parties , il était précisé : « les contestations éventuelles à l'encontre de la présente demande de remboursement peuvent être adressées au secrétariat de la commission de recours amiable en exposant vos arguments de fait et de droit accompagnés des pièces justificatives y afférent [ sic ], à l'adresse de votre CPAM compétente. Le délai de recours est de deux mois à compter de la réception de la présente notification. Suivant les articles D.160 –7 et D. 160 – 13 du Code de la Sécurité Sociale, aucune remise de dette ne peut cependant être effectuée concernant les participations forfaitaires ou les franchises ». En termes plus clairs, casquez et faites l'économie d'une lettre inutile et d'un timbre !
Vous pouvez protester ! De toute façon cela ne servira à rien ; le seul résultat est que pour ma part, on me réclame et j'ai payé (rétroactivement, ce qui est légalement douteux) depuis le 25 juin 2018, 39,50 €, mais c'est aussi bien aimable de la part de la MGEN, car on aurait pu faire commencer ces exigences rétroactives au début de mon appartenance à cette même MGEN, donc il y a un demi-siècle !
Dans ce marigot pédagogico-mutualiste, on ne peut que s'amuser du jeu permanent de chaises musicales qu'y pratiquent, une vie durant, les "grosses nuques" avec des passages incessants d'une vice-présidence à une présidence et/ou d'une présidence à l'autre !
Ainsi Thierry Beaudet, Président du groupe MGEN, n'a t-il quitté la Présidence de la Fédération nationale de la Mutualité Française, (où il avait été élu en juin 2016) que pour prendre celle du groupe MGEN à laquelle il renonce très vite en juillet 2017 pour prendre, dans la foulée, la Présidence du "Groupe de protection sociale mutualiste VYV " fondé le 13 septembre 2017 ! Les sièges n'ont pas le temps de refroidir ! On reste toutefois entre soi puisque succède à Th. Beaudet à la Présidence du groupe MGEN Roland Berthilier, jusqu'alors son Vice-Président. (Veiller surtout à ne pas oublier les majuscules !).
N'allez toutefois pas croire que ce sont là des sinécures ; tous se sacrifient sans cesse sur les autels mutualistes au lieu de moisir devant des élèves ! Prenez l'exemple des deux publications auxquelles j'ai fait allusion et qui datent de septembre 2018. Dans les deux cas, à peine installé, le Président Roland Berthilier a dû se faire tirer le portrait pour la première page de chaque publication. Pas question de se montrer en négligé, car on n'est pas là à l'Assemblée nationale et il n'y a pas là d'"Insoumis".
Costard sombre et cravate sont de rigueur ; le Président Berthilier a même poussé le raffinement jusqu'à changer de cravate pour chaque portrait ; en revanche le sourire amical et protecteur reste le même comme la coiffure, la calvitie et le vaste front du penseur étant ici de rigueur. Il faut en revanche changer les titres des propos : introductions prometteuses mais typographie avenante, usage habile de couleurs diverses comme le changement dans les titres, les contenus eux-mêmes ne variant guère : « Nous sommes une vraie mutuelle » (en version bicolore avec quelques slogans alléchants : « Continuons à réinventer nos métiers pour davantage de justice sociale et de solidarité ») ; le tout extrait du discours présidentiel de l'assemblée générale ; on est dans de coup ! Du "cyber baratin" ! "La soupe mutualiste 2.0." « La proximité du défi numérique »; ce dernier couplet s'ouvre par une formule aussi forte qu'incontestable : « Le numérique rythme aujourd'hui notre quotidien ».
Beau comme l'antique ! Mais le "cyber-antique" numérique en attendant mieux !