La conquête de Marseille : Manu contre la Méluche
Jusqu'où la politique ira-t-elle se loger ? Depuis la Nouvelle-Calédonie où ses conseillers n'avaient pas beaucoup réfléchi (ou alors très mal) à la date de son arrivée sur place, pour l'anniversaire du drame d'Ouvéa, notre Président a pris soin de féliciter l'Olympique de Marseille pour sa victoire qui le qualifie pour la « sous-Coupe" européenne (celle de l'Europa league qui oppose entre eux les exclus de la vraie coupe d'Europe).
Notre Président est même allé jusqu'à regretter de n'avoir pu voir, depuis cette terre lointaine et à une heure sans doute insolite, que les dernières minutes de cette rencontre. À dire vrai, il n'a pas perdu grand-chose car, alors que l'OM croyait aller vers une victoire facile, fort du 2-0 du match aller à Marseille, la stratégie défensive n'a guère payé puisque le match retour s'est conclu sur le même score en faveur des Autrichiens. La seconde mi-temps, outrageusement dominée par eux, faisait craindre le pire pour les prolongations et il a fallu un bon coup de chance et une mêlée assez confuse devant le but adverse pour que l'OM l'emporte à deux minutes de la fin. Notre Président qui, vu le décalage horaire, a dû ensuite partir pour la Province Nord où l'accueil réservé à sa venue était pour le moins douteux, a pu affronter la réserve calédonienne avec au moins cette satisfaction footballistique secrète.
Connu pour être un supporter de l'Olympique de Marseille, Emmanuel Macron a adressé ses lointaines "félicitations aux joueurs" en rappelant toutefois que « ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. On a tous de très bonnes raisons d'être fier.". Plus en tout cas que de la victoire en 1993, sous le règne de Bernard Tapie, dans la finale de la Ligue des champions à Berlin en 1993, contre le CSKA Moscou. Jean-Jacques Eydelie, le milieu de terrain de Valenciennes, condamné à un an de prison avec sursis en 1995 dans l'affaire de corruption OM-Valenciennes et perdu pour le foot, ne s'est pas privé de vendre les mèches auprès des journaux et dans un livre. Il notait ainsi que "Pour les dirigeants de l'OM, tricher était devenu une seconde nature. Il fallait que les choses leur échappent le moins possible. Pendant des années, quasiment tous les joueurs qui venaient à l'OM avaient participé à des arrangements de match".
Non seulement les joueurs de l'OM prenaient des « cachetons » (en particulier du captagon ) ce qui est banal mais Eydelie a raconté aussi qu'avant le match contre le CSKA Moscou, "nos dirigeants avaient récupéré les packs d'eau des joueurs moscovites. Devant nous, avec un large sourire, ils se sont servis d'une seringue avec une aiguille très fine pour injecter je ne sais quoi à travers le bouchon". Pas des stimulants à mon avis !
S'il cite l'ex-directeur général Jean-Pierre Bernès, condamné dans le cadre de l'affaire OM-VA, Eydelie n'accuse pas toutefois l'ex-président Bernard Tapie de malversations, lui reprochant surtout d'avoir récupéré à son seul profit la victoire de 1993. : "Ce n'est pas lui qui a gagné la Coupe d'Europe comme il a voulu le faire croire à tout Marseille. Non, ce sont les joueurs qui étaient sur le terrain qui l'ont gagnée cette coupe". Ben voyons !
Le président Macron assistera-t-il à la finale le 16 mai à Lyon? "Je vais regarder mon agenda qui est fait de beaucoup de contraintes mais je vous confirme que l'envie ne manque pas", a-t-il assuré. Soyez sûrs qu'il y sera mais hélas, la Méluche lui y sera certainement lui ... et avec le maillot et l'écharpe de l'OM, sans parler de l'accent ! Putaing ! Il serait prudent de leur part de prendre quelques boites de mouchoirs car les Espingouins ne sont pas les Autrichiens en dépit de l'Histoire !