
« Pull », « Poule » ou « Pool »?
Il devient de plus en plus difficile au ball-trap de la blogosphère de tirer son épingle du jeu pour les modestes amateurs comme moi qui manquent de vigilance et ne se mettent pas à l’ouvrage d'assez bon matin. Comble de malheur, j'ai en outre dû me résigner à me séparer de mon petit chien vu son grand âge, ce qui m'a conduit à renoncer à sa nécessaire promenade matinale qui était le moment de méditation et de décision sur le sujet envisagé pour mon billet du jour.
Le pire tient toutefois à la redoutable concurrence de fines gâchettes (ou plutôt « détentes » dans les blogs où j’interviens). À l’appui de la justification de mon humble présence, je devrais en effet dire plutôt « fines détentes », en souvenir des précisions apportées, durant ma formation de « marsouin » (soldat de l’infanterie de marine, « corps d’élite faut-il le rappeler !) ) pendant ma FCB (« Formation Commune de Base » du feu et désormais si regretté service militaire), par l’enseignement du « chef »(= adjudant-chef ) Guert ; il s’indignait en effet que des auteurs, ignorants de la chose militaire et des armes, eussent popularisé l’usage abusif du mot « gâchette » pour ce qui est en réalité la « détente » !
La concurrence est donc rude dans les blogs que je fréquente, avec Vingtras, Tatia ou la Bonne Docteure Teüfelle dans Mediapart, ou Hubert 41, Des ailes aux Talons et Marius dans l’Obs, blogueur(e)s qui joignent, à une vigilance et une attention de tous les instants, un talent, une rapidité et une précision redoutables.
Dès lors que reste-t-il un pauvre diable comme moi qui ne se met guère à la rédaction de son billet du jour que vers 9 heures ou 9h30 ?
Force m'est donc, comme vous le constatez au moins dans le titre de ce billet, de me rabattre sur la maigre question de savoir si, sur les pas de tir informationnels, la commande du tir est « pull », « pool » ou « poule », problème de détail qui divise les spécialistes de ce sport.
Mon cher Trésor de Langue Française omet cet emploi et se montre très prudent : « 1870 sports (Almanach Vélocipède Illustré ds PETIOT). Terme d'arg. des joueurs dont le développement sém. est obsc., peut-être une création métaph. à partir de poule1* (v. E. G. LINDFORS-NORDIN ds Z. fr. Spr. Lit. t. 62, pp. 36-39). ».
Il me semble indispensable ici de solliciter sur ce point d’un éminent blogueur de MDP, dont les talents de tireur d’élite, s'accompagnent d'une compétence complète dans la langue de Shakespeare, Bernard Gensane, pour savoir si, selon lui, il s'agit là du verbe anglais (« pull » = tirer) ou s'il faut pencher du côté de « poule », peut-être alors via « pool ». Je vous accorde que le sujet est bien maigre , mais nous sommes un samedi, le 6 juillet en outre, et je n'ai ni la compétence pour en juger ni le désir de m'y attarder sauf pour en tirer les quelques lignes qui me font défaut.
Au fond, je devrais bien suivre l'exemple de nos médias que je critique souvent pour l'usage sournois et intempestif qu’ils font de leurs produits périmés, qui parfois ne méritent pas véritablement les rediffusions dont ils font l'objet. J’entendais encore ce matin, pourtant sur France Culture, indiquer une heure fausse car elle figurait sur le vieil enregistrement rediffusé !
Si l'on ajoute la censure sournoise des hébergeurs peu soucieux de démêlés judiciaires (la diffamation en France étant un délit de définition malaisée et de limites plus qu’incertaines encore), les hébergeurs ont recours à de vagues officines sous-traitantes, toujours situées dans le Sud, dont les agents ont en français une compétence pour le moins limitée, voire incertaine, sans compter que l'usage des robots accroît encore le flou dans l'interprétation des textes qui leur sont soumis,l
Le blogueur amateur finit par ne plus savoir quels sujets aborder. S'applique ici plus qu'au XVIIIe siècle la célèbre formule de Figaro qui paradoxalement sert d'épigraphe au journal qui porte mal son nom à cet égard : « Pourvu que je ne parle ni de l'autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni de l'opéra, ni des autres spectacles, je puis tout imprimer librement, sous la direction, néanmoins, de deux ou trois censeurs. ».