Du vocabulaire médical français
Notre vocabulaire médical, du plus complexe au plus simple, est de plus en plus plein de mystères.
Ainsi la récente réception d'une facture comportant « le détail des frais relatifs à [une] dernière hospitalisation » m'a fait découvrir, dès la première ligne de ce document, un concept et un terme mystérieux dont j'ignorais l'existence et, plus encore, l'usage. Il s'agit du "GHS", car comme vous allez le constater les mystères lexicaux se doublent d'un usage systématique et non élucidé des sigles !
Une consultation, immédiate et complémentaire, de Google m'a permis toutefois en la circonstance de découvrir que : « Le GHS est le pendant tarifaire [ sic ????? ] du GHM* (groupement homogène de malades). A chaque GHM correspond plusieurs GHS, compte tenu des niveaux de sévérité [ re-sic ] des prises en charge. Le GHS est facturé en remboursement des prestations d'hospitalisation mobilisées lors du séjour du patient. »
Cela dit, le but est, en termes plus clairs, de moduler le tarif de l'hospitalisation en fonction des soins nécessités par le traitement du malade, ce qui après tout n'est pas sot et assez logique, même si la chose pourrait être formulée plus clairement et surtout appliquée, on va le voir, de façon plus sérieuse.
Ce qui est plus curieux et que s'ajoutent à ce GHS, outre le forfait journalier, modeste et légitime, (20 € par jour), des honoraires de médecins qui sont bien entendu, et légitimement aussi (en principe du moins comment va le voir) variables en fonction de l'état de santé du malade et des soins qu'il reçoit (en ce qui me concerne j'étais ainsi catalogué, de façon aussi laconique que mystérieuse, "risque 10, ex zéro"). Mystère....???. Les voies du moderne Esculape sont impénétrables !
Pour ce bref séjour en clinique figuraient donc, dans les frais relatifs « à ma dernière hospitalisation », les prestations versées à trois médecins, ce qui m'a un peu étonné car aucun médecin ne m'avait examiné ni même réellement entretenu. On trouvait ainsi dans la facture :
Un cardiologue M.B. ( "Lclé : ATM, CS, MCS, MPC" . Mystère??? .) figurait là, pour un total de 44,26 € (j'incline à croire que le sigle CS équivaut à consultation, sans en être sûr pour les raisons qui vont apparaître immédiatement). J'avais "entrevu" effectivement ce médecin, passé au pied de mon lit durant au maximum une à deux minutes et j'ai peine à croire qu'une si brève rencontre puisse cette considérée comme une "consultation". Pour ATM, MCS et MPC , autre mystère....
En revanche, puisque nous sommes enclins à méditer sur le vocabulaire médical, je crois avoir mieux compris l'usage qu'on fait, plus généralement, du mot « visite » ce dernier terme n'impliquant pas en quoi que ce soit ni la durée ni la nature de ladite « visite » ! Dire bonjour, de l'entrée d'une pièce est bien, en fait, une VISITE !
Les deux autres médecins dont les prestations figuraient dans mon relevé de frais sont le docteur EH pour deux "visites" (siglées respectivement G et HS) et facturées pour 48 € et le docteur C.G. pour trois visites ( siglées CS pour les deux premières et ATM pour la troisième) au total facturées pour 82,48 €.
Ce cas dernier cas est le plus pittoresque ! En effet, si le premier de ces deux médecins, le jour de mon arrivée avait bavardé quelques minutes avec moi, sans jamais examiner l'opération dont j'avais fait l'objet et l'infection en cause, je n'étais pas le moins du monde concerné par les «VISITES» du second médecin qui s'occupait en fait de mon voisin de chambre et qui ne s'est approché que de son seul lit pour le saluer et ne m'avait même pas regardé ce qui est peu courtois pour une visite ! Mieux encore je pense donc qu'une "VISITE", si brève qu'elle soit dans une chambre à DEUX lits, compte toujours DOUBLE ! Comme pour les ambulances !!!!
Pour faire court vu la loi du genre, je n'ai donc en rien été concerné véritablement par ces prétendues « visites » facturées (simples ou doubles) et je ne puis que m'interroger sur la gestion de toutes affaires, si compliquées dans leurs formulations et si loin des faits eux-mêmes dans leurs réalités.
J'ai d'ailleurs pu en cette circonstance vérifier que l'étymologie du nom des fameuses maladies « nosocomiales », si courantes de nos jours et dont j'ai été moi-même victime, demeure presque inconnue de beaucoup (y compris dans les milieux médicaux eux-mêmes où l'on en nie d'avance l'existence). Il ne s'agit en fait nullement du nom d'un organe ou d'une fonction, comme c'est souvent le cas dans les maladies. Le terme vient tout simplement du grec "nosokomion" qui signifie simplement « hôpital ». La maladie nosocomiale est donc celle que vous rapportez de l'hôpital où vous étiez venus vous faire soigner pour autre chose !