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Billet de blog 9 octobre 2018

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ONGs et "migrants" : De la migration (2)

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ONGs et "migrants" : De la migration (2)

« Migration » et « migrants » sont devenus des termes très courants et très spécialisés ; on n'entend plus guère, en revanche, « émigration » ou « immigration ». Force est donc de revenir un instant ici sur ces termes surtout lorsqu'ils sont accompagnés d'un adjectif qui précise la nature, juridique, sociale et économique de ces phénomènes et des termes dont on use pour les qualifier. J'aurais recours une fois de plus ici surtout à Wikipédia pour plus d'objectivité et pour les données factuelles ou légales souvent très dispersées.

« L'immigration clandestine, l'immigration illégale, ou parfois immigration irrégulière est l'entrée illégale, illicite, ou discrète [ ????  sic ]  sur un territoire national étranger sans avoir réalisé les formalités attendues. Cette immigration est considérée comme illégitime, car elle se distingue de l'immigration régulière par l'existence de législation, de traités, de jurisprudences ou d'autres règlements, parfois sévères qui ont été mis en place par des États-nations et qui sont contournés. L'illégalité se caractérise par le fait que ces personnes étrangères ne possèdent pas les documents ou conditions requis par la loi ou les traités pour autoriser leur entrée, ou bien par la poursuite de leur séjour après expiration des périodes de validité de ces documents. Suivant les législations, elle peut également concerner des passeurs. La clandestinité se caractérise par le fait que l'entrée et le séjour sont cachés, c'est-à-dire réalisés avec une certaine discrétion, [... !!!?]   parfois à l'abri des regards. L'irrégularité se caractérise par le fait de ne pas respecter les différentes règles en vigueur, notamment les lois, règlements, procédures relatives au séjour d'un étranger. Pour les Etats qui appliquent les décisions de la Cour européenne de justice, le séjour irrégulier n'est plus un délit à la suite d'une décision de la Cour européenne de justice.

À la suite d'une immigration en dehors d'un cadre légal, les personnes qui se trouvent dans cette situation [ sans le souligner toujours, j'ai pris sur moi de corriger quelque peu le français incertain de ce texte ] sont dénommées "étrangers en situation irrégulière", et aussi appelées « clandestins », ou « sans-papiers ». Peuvent également se trouver dans la clandestinité des personnes n'ayant pas obtenu le renouvellement de leur titre de séjour, ou sous le coup d'une interdiction de territoire, ou après une demande d'asile rejetée.

L'immigration clandestine concerne généralement les habitants de pays relativement   [!!! sic ] pauvres cherchant un meilleur niveau de vie dans les pays plus riches que celui dont ils sont issus. Mais contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les plus pauvres qui migrent, mais ceux qui en ont les moyens (coût très élevé du voyage) et qui espèrent à l'étranger une meilleure  situation sociale que celle qu'ils auraient dans leur pays.

Dans l'illégalité et la clandestinité, ces personnes ne sont pas protégées par la loi ; elles peuvent  [ plutôt "doivent" ]   donc prendre des risques importants, pouvant mettre leur propre vie en péril, dans le but de rejoindre des pays présentant des conditions de vie qu'elles espèrent meilleures. Ils n'hésitent donc pas à tout abandonner pour tenter l'aventure, souvent « aidés » dans cette entreprise par des passeurs peu honnêtes leur faisant payer un prix exorbitant pour leur fournir [ en principe du moins ]  les moyens de franchir les obstacles naturels (mers, montagne, fleuve, etc.) ou humains (poste frontière, mur) dans des conditions de sécurité extrêmement précaires. [...]

Pour ce qui est de l'entrée irrégulière dans un pays, les personnes recourent de manière croissante à des réseaux de passeurs et de trafiquants. Ces derniers ont prospéré avec la fermeture accrue des frontières des pays occidentaux alors même que les coûts et les risques sont accrus pour les migrants.

Les traités des Nations unies différencient la « traite de personnes » d'une part et le « trafic illicite de migrants » d'autre part [ les deux se confondent pourtant très souvent]. Toutefois ces différences théoriques ne se manifestent pas explicitement dans les faits. Il est difficile de savoir combien de personnes franchissent de manière illicite une frontière en raison même de l'aspect clandestin de ces passages. Les chiffres connus liés au passage de frontière sont donc des estimations.

Au niveau mondial, le trafic de migrants a connu une progression importante depuis le début des années 1990. Le nombre de migrants dans le monde est estimé à 200 millions de personnes. Selon l’organisation des Nations unies, 15 millions d'entre eux ont été transportés par des passeurs professionnels.

À travers le monde, chaque année, quatre millions de personnes migrent, ce qui représente un chiffre d'affaires de sept milliards de dollars    [ souligné par moi  ]. En Europe, les cas d’immigration illégale 80 % de l'immigration illégale est détectée en Grèce, en Italie, en Espagne et en France. Ainsi, en 2007, cela représentait 3.633 personnes en Belgique et 5.748 en France.[...]

Depuis les années 1970, les migrations illégales se sont développées mondialement en raison des différences de vitesse de développement des économies des différents pays. Ceci a conduit à un nombre croissant d'études relatives aux migrations irrégulières. Certains chercheurs considèrent que les migrant irréguliers sont attirés par des employeurs qui préfèrent les migrants irréguliers pour leur travail plus soutenu à des salaires inférieurs.".

Les migrants vers l'Europe

"Vers l'Espagne, les passages se font par le Détroit de Gibraltar depuis les côtes marocaines entre Larache et Al Hoceïma et les côtes algériennes, à Oran. Pour les îles Canaries les bateaux partent depuis les côtes du sud marocain, entre Tarfaya et Dakhla, de la Mauritanie, à Nouadhibou, du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée. Ceuta et Melilla, deux villes espagnoles situées dans des enclaves sur la côte du Maroc, sont deux autres points d'entrée pour l'Europe, même si leurs frontières sont fermées avec des doubles grillages de six mètres de hauteur !

Les routes pour l'Italie partent de la Tunisie et surtout de la Libye, entre Zouara et Misrata (canal de Sicile), se dirigeant vers l'île de Lampedusa et la Sicile. Dernièrement les migrants commencent à partir aussi depuis Annaba, en Algérie, vers la Sardaigne.

Pour la Grèce, les migrants clandestins passent par la Turquie et embarquent à partir des côtes turques autour de Izmir, vers les petites îles grecques de Samos, Lesbos, Chios et Rhodes. Un autre passage est constitué par la frontière terrestre entre Turquie et Grèce. Sur l'autoroute pour Alexandroúpolis et Orestias, chaque année des milliers de migrants entrent en Europe cachés à l'intérieur des camions en direction de la Grèce. Une fois à Athènes, les migrants rejoignent Patras pour embarquer vers l'Italie, sur les ferries se dirigeant vers Ancône, Brindisi et Venise.

Chaque année des centaines de jeunes migrants meurent le long de ces routes, victimes des naufrages comme du désert. En fait, pour rejoindre la Méditerranée, les immigrants sub-sahariens traversent d'abord le désert du Sahara pour entrer soit en Libye, soit en Algérie.".

Europe 1 (29/01/2018) apporte quelques compléments d'information pour les périodes récentes  : « Plus de 300 filières d'immigration clandestine [ont été ] démantelées en 2017, un record ». En six ans, de 2011 à 2017, le nombre des filières démantelées a augmenté d'environ 67%,- selon une source policière confirmant une information du Figaro. [...]. Les services de police et de gendarmerie ont démantelé en 2017, 139 filières d'aide à l'entrée et au séjour irréguliers contre 118 en 2016. Viennent ensuite les filières de travail illégal (62), d'usage de faux (35), d'obtention indue de documents administratifs (32), de reconnaissance indue d'enfants (21), d'usurpation d'identité (12) et d'organisation de mariage de complaisance (2).

Les principales filières d'immigration clandestine sont issues d'Irak (20) et de République démocratique du Congo (20), suivies par la Chine (19), le Maroc (17) et l'Albanie (16), selon un bilan de la Police aux Frontières (PAF). Un total de 2.098 personnes ont été mises en cause dans ces affaires, 1.627 ont été placées en garde à vue et 940 ont été déférées devant la justice.

Les enquêtes de la PAF [ Police de l'Air et des Frontières ] ont en outre permis la saisie de 3,75 millions d'euros au titre des avoirs criminels sur les onze premiers mois de l'année 2017 dont un avion et pas moins de 111 véhicules. Dans sa lutte contre l'immigration clandestine, la PAF distingue schématiquement deux catégories de filières : celles dites d'acheminement qui traditionnellement conditionnent les flux du Sud de la France vers le Nord, en particulier vers le Royaume-Uni et celles dites de maintien dans l'Hexagone. Les policiers de la PAF constatent, dans tous les cas, "une constante réadaptation" des filières face aux plans de lutte mis en place par les pouvoirs publics.

Si la voie terrestre est toujours privilégiée pour rejoindre le Royaume-Uni en chargeant les migrants dans des véhicules, des filières proposent également des traversées de la Mer du Nord et de la Manche à l'aide de zodiacs ou de voiliers, indique ce document. On s'inquiète par ailleurs d'une "connexité croissante" entre immigration illégale et d'autres activités criminelles comme le trafic de drogue ou la prostitution, "de même qu'un recours croissant aux armes à feu". (Fin de citation)

(La suite demain)

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