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Billet de blog 10 septembre 2018

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Eva R-sistons, les Chagos et Diego Garcia (suite et fin

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Eva R-sistons, les Chagos et Diego Garcia (suite et fin)

J'ai pour habitude d'essayer de dire le moins possible de sottises dans mes blogs, ce qui me conduit souvent à de longues et fastidieuses vérifications de ce que j'avance. De ce fait, j'ai lu quantité d'informations  fausses ou approximatives, à propos des Chagos et surtout de Diego Garcia. L'examen du texte en forme de pétition publié par Mediapart en contenait pas mal et j'ai essayé de rétablir les faits. Si ce document (comme le montrent d'ailleurs les noms de la majorité des signataires) est marqué par un esprit "anticolonialiste" (tout à fait légitime s'il respecte la vérité des faits), j'ai découvert par hasard, sur le même sujet, dans des blogs, des textes sur le même sujet émanant tous de la même blogueuse ( mais pas dans Mediapart où elle intervient pourtant souvent désormais).  

Son pseudonyme est Eva R-sistons, mais elle ne fait pas mystère de sa véritable identité qui est Chantal Dupille et donne même sa photo. Le principal document est accessible par Internet sous "Géopolitique et stratégie : Ile de Diego Garcia: Le vrai visage du capitalisme anglo-saxon. Monstrueux !" evaresis@yahoo.fr ; mercredi 26 Mai 2010. Il m'est impossible de reproduire ce texte  ici en raison même de sa longueur. Je vous invite toutefois si le sujet vous intéresse à le lire car il témoigne des extrémités où peut conduire une idéologie anticolonialiste et même « libertaire », si elle ne trouve pas ses limites dans un certain respect de la vérité des faits. Je reproduis ci-dessous le début de ce texte qui suffira, je suppose, pour vous faire u ne idée de l'ensemble

« Le scandale de l'île de Diego Garcia :

Tuer la vie pour répandre la mort.

Du paradis à l'enfer.

La cause ignorée des Chagossiens, ou 

l'occasion de découvrir une page méconnue du capitalisme anglo-saxon.

Et une cause d'actualité, dont les Médias se gardent de parler !

Eva R-sistons ouvre le dossier.

Pour que le monde de la blogosphère s'empare de ce scandale !

Et pour que tout redevienne comme avant pour les Chagossiens.

Découvrez, et relayez tous !

La cause des Chagossiens doit devenir la nôtre.

Plus que jamais ! 

L'archipel des Chagos, dans l'Océan Indien,

ou comment les Chagossiens furent déportés

pour permettre l'installation de bases militaires. 

Par eva R-sistons à l'intolérable. 

Il était une fois un petit paradis perdu en plein Océan indien, d'une beauté incomparable.  1500 descendants d'esclaves vivaient là, au milieu des cocotiers, chassant, pêchant, cultivant, heureux au milieu d'une nature généreuse leur donnant tout à profusion.  [ Ce tableau idyllique est  bien entendu fort éloigné de la réalité historique comme de la nature chagossienne ; la plupart de ces îles se situent au maximum à 2 m au-dessus du niveau de la mer, étant sans doute vouées à une disparition prochaine suite au réchauffement climatique

Oui, mais un jour les Anglais et les Etats-Unis décident d'y installer une base militaire. Le territoire est stratégique ! Alors, les deux pays s'entendent sur le dos des habitants. Petits arrangements entre amis sans scrupules ! Je te donne l'île [ Les USA l'auraient payée 3 millions de livres ou 14 millions de dollars sous forme d'annulation du remboursement d'un prêt ], car les sujets de sa Gracieuse majesté avaient mis la main sur ce bout de terre, et tu me vends des armes à prix... d'amis, bien sûr ! [ les besoins de l'armée mauricienne en armes de guerre sont toutefois limités  je pense!] 

Nous sommes dans les années 60; La persécution des Chagossiens commence: Animaux gazés. Privations de travail. Intimidations. Et pour finir, maisons brûlées, terres confisquées, déportations en plusieurs vagues [ N'en jetez plus !!! Les Nazis sont des enfants de choeur à côté des Mauriciens !]. Les descendants d'esclaves, habitués à la soumission, à la résignation, ne se défendent pas.[ Dans les années 60, l'esclavage est aboli depuis 130 ans à Maurice quand se déroulent les "atrocités" évoquées sous cette forme dramatiquement génocidaire  ]  Et ils retrouvent les cales de navires; Les négriers sont de retour ! Plusieurs préfèrent se suicider.

En 1973, tout est terminé. Les troupes américaines ont pris possession de l'île. Les derniers Noirs encore sur place sont débarqués à l'île Maurice ou aux Seychelles : Direction les bidonvilles, le chômage, la misère, l'alcool, la drogue, où ils retrouvent leurs pairs usés par l'inactivité et par le désespoir. Fin du premier acte.

Deuxième acte. La G.B. était restée silencieuse sur les atrocités. C'est simple, il n'y avait pas d'habitants sur l'île, seulement des travailleurs temporaires ! [ Il faudrait savoir  : "2000 habitants" ou "pas d'habitants" ; à ma connaissance (Je me suis souvent informé là- dessus vers 1965 pour des raisons "professionnelles" : une bonne partie des Chagossiens n'habitaient pas ces îles de façon permanente et étaient des pêcheurs de Maurice ou des Seychelles]. Un peu comme pour Israël avec les Palestiniens et pour les Américains avec les Amérindiens [ !!!!!! ]: Une terre sans peuple pour les colons... Personne ne pose de questions. Jusqu'au jour où un avocat, Me Gilford, plus curieux que les autres, [ Ce Gilford est inconnu au bataillon !]met la main sur certains documents. Et il prend la cause des Chagossiens à coeur. Certes, ce n'était pas la première fois si les Anglais déportaient par la force des habitants. Mais Me Gilford ne veut pas en rester là." (fin de citation).

À la Réunion, le journal communiste Témoignages  soulignait récemment : "Depuis de nombreuses années, les Chagossiens peuvent compter sur le soutien des Réunionnais, à l’initiative du PCR [ Parti Communiste Réunionnais  ]. C’est en effet sous l’impulsion de Paul Vergès qu’Olivier Bancoult, dirigeant mauricien du "Groupe Réfugiés Chagos", a pu pour la première fois parler de ce combat à l’échelle internationale lors d’une conférence de presse organisée au Port.".

Eva R.sistons (suite) :

" Les descendants d'esclaves brisent à nouveau leurs chaînes,[ !!!!!!! ] ils s'organisent, ils manifestent devant la Haute Cour de Londres. Les documents secrets cessent de l'être. Et le Tribunal suprême reconnaît la citoyenneté britannique aux Chagossiens, et qu'ils doivent être protégés. Un décret stipule que la déportation est illégale et que les Chagossiens peuvent rentrer chez eux... mais pas sur la base militaire. Autrement dit, ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Bref, ils sont priés d'aller ailleurs. Comprenne qui pourra ! Les Tribunaux ont parfois leurs raisons que la raison ne connaît point.... [ ce paragraphe résume très inexactement des faits...par ailleurs compliqués par les aspects juridiques].

Troisième acte. Les Chagossiens, devenus citoyens britanniques, obtiennent le passeport et peuvent donc être protégés. Kafkaïen !  Car ils ne sont pas plus avancés. En théorie, ils sont citoyens de l'Ouest, du monde "libre". A condition, évidemment, de ne pas retourner chez eux.... Donc, Sa Gracieuse Majesté signe des décrets interdisant aux Chagossiens de retourner dans leur île. Le monde libre n'est sans doute libre que pour les Blancs... On tourne en rond. 

Quatrième acte. Un personnage intervient, un obscur Premier Ministre, Paul Béranger, mais c'est justement celui qui dirige l'île Saint Maurice, [ sic ! L'Ile Maurice et non  "Saint Maurice" ! De telles bévues en disent long sur la connaissance que l'auteure a du sujet et des faits !] lequel convoite l'île Diego Garcia. Le monde est terriblement petit, parfois, et fort compliqué ! Et comme le sieur Béranger est coriace [ cet "obscur" Premier Ministre Paul Bérenger est du MMM - c'est-à-dire dans le paysage politique mauricien-  de l'extrême gauche ! Modérez-vous chère Eva ! ], cela n'arrange pas les affaires de la gracieuse Reine. Il va jusqu'à menacer de poursuivre Londres devant le Tribunal de la Haye !

Les  Chagossiens ont désormais le passeport britannique, ils peuvent prétendre à une retraite décente [ !!?? ; En 1978, fut accordée une indemnité de 17.000 roupies par famille ce qui est peu] et même à la gratuité des transports; Mais toujours pas pour retourner à Diego Garcia ! » (fin de citation).

Ce texte date de mai 2010 et ce qui précède n'en est que l'introduction ; il ne manque pas d'intérêt néanmoins si l'on connaît , pour les prendre en compte, les positions « libertaires » de l'auteure et si l'on prend les informations qu'il apporte avec la distance indispensable ; toutefois il comporte des cartes et des photos qui ne sont pas sans intérêt.

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