La canicule et le sport : la "cata" !
Pour la première fois dans ma vie de blogueur et je l'espère pour la dernière, j'ai tapé dans Google le nom de Laurent Luyat, que vous ne connaissez sans doute pas, même si vous êtes obligés de subir cet individu sur France Télévision car il sévit depuis des années, Dieu seul sait pourquoi et en outre, comme journaliste vaguement sportif alors que, de toute évidence, toutes les activités qui relèvent de cette catégorie lui sont totalement inconnues.
Il n'en fait d'ailleurs pas mystère dans le récit qu'il donne, à son sujet et non sans complaisance, dans Wikipédia. En matière sportive, il se borne, à le lire, à enchaîner « les histoires de femmes », ce dont on se doutait un peu à voir à quel point lui plaît son propre personnage, pour le physique surtout sans doute, car il ne peut guère prétendre à autre chose, son rêve étant semble-t-il, à l'en croire, d'être animateur.
Quoique peu intéressé par le personnage, je me doutais un peu de tout cela pour l'avoir vu hier encore, au cours des émissions de France-Télévision sur les Championnats d'Europe d'athlétisme de Berlin ; alors que se déroulait un remarquable concours de saut en hauteur masculin (aux alentours de 2 mètres 30), France Télévision (et Monsieur Luyat lui-même) préférait nous régaler du délicieux spectacle de cet olibrius aux mains de sa "maquilleuse", avant qu'il prenne la pose auprès d'une de ses collègues féminines, aux seules fins de comparaison des deux teintes roses de leurs vêtements respectifs! Tout cela n'est-il pas pertinent et même passionnant dans une émission réputée sportive ?
Une remarque générale que m'a inspiré le spectacle de ces piteux Championnats d'Europe, assez médiocres au demeurant, même si l'ignorance de nos journalistes sportifs ne les a pas rendus sensibles à cet aspect. Ils se sont ainsi extasiés sur la finale du 800 m où ils espéraient voir triompher notre Bosse (c'est son nom de famille et non celui d'une difformité physique) qui n'a terminé, et de justesse, que troisième. Aux qualifications américaines, ce brave garçon n'aurait sans doute pas été retenu, ce qui n'a pas empêché, dans la suite, l'insupportable Nelson Monfort de l'interviewer longuement pour faire étalage de sa pratique de l'anglais, au demeurant de plus en plus incertaine seule raison de son emploi, tandis que se poursuivaient des concours intéressants dont nous avons été à peu près complètement privés. Ne parlons pas du 5.000 mètres gagné, les doigts dans le nez, par un junior polonais !
On nous parle beaucoup des migrants et de leurs problèmes en ce moment, mais à voir désormais la composition ethnique de la plupart des équipes européennes, on comprend aisément que les migrants sportifs de haut niveau n'ont pas trop de mal à se faire naturaliser en Europe !
Si l'on excepte quelques concours (comme toujours le marteau, une discipline qui n'intéresse guère hors d'Europe centrale), nos commentateurs, outre leur chauvinisme habituel, ont fait preuve d'une ignorance tout aussi coutumière ; ils ne semblent pas comprendre que, dans une compétition mondiale, la plupart des vainqueurs de ces Championnats d'Europe de deuxième zone resteraient le plus souvent au pied des podiums, en cas de qualification ! Si nous avons fini par nous résoudre à adopter les habitudes américaines qui consistent à toujours prendre un spécialiste de la discipline sportive aux côtés d'un prétendu journaliste sportif, (dont chez nous le seul aspect physique suffit à faire comprendre qu'il n'a guère dû fréquenter les stades ou les salles au cours de son existence), ces anciens sportifs en sont toujours réduits, en France, à des rôles subalternes de figuration et ne prennent guère la parole.
Ainsi, Diagana lui même attend modestement que Monsieur P. Montel, 65 piges et grand prêtre de l'athlétisme, lui cède enfin la parole pour avancer quelques mots pertinents sur l'épreuve en cause, en lieu et place des banalités ou des clameurs patriotiques du responsable du service de ce sport ( il arrive même à pleurer sur les victoires françaises !). Notons que, dans ce dernier cas, le professionnalisme du VRAI journaliste de France Télévision se marque toujours essentiellement par l'usage systématique (ça fait PRO ! ) de l'abréviation « athlé », en lieu et place "d'athlétisme ", comme il est obligatoire, pour le tennis, de parler de « Roland » au lieu de « Roland-Garros » !
Tous ces individus qui se donnent impudemment pour « journalistes sportifs » ne le sont évidemment en rien, et on ne peut leur reconnaître qu'une seule qualité (si c'en est une !) qui est de ne parler que pour ne rien dire et de se montrer d'une prudence serpentine en ce qui concerne le recours à des commentaires réellement sportifs, leurs allusions à ce domaine se limitant à des rappels historiques (en fiches bien entendu) sur la discipline en cause avec même parfois, même dans ce cas, des erreurs comiques !
Les plus chanceux en cette affaire sont ceux qui, comme autrefois l'inexpugnable Nelson Monfort, peuvent se voir affecter au commentaire de disciplines techniques auxquelles ils n'entendent rigoureusement rien (le patinage artistique en la circonstance), mais où il suffit d'apprendre les termes techniques des plus simples et surtout de s'adjoindre un spécialiste à peu près imbécile du style de celui que s'était trouvé en la circonstance Monsieur Monfort (à savoir Ph. Candeloro !)
La canicule et les vacances, qui pouvaient nous faire rêver de spectacles sportifs agréables comme le furent parfois dans le passé les Jeux olympiques d'été, ont été consternants cette année, France Télévision nous gavant sans cesse d'épreuves aussi interminables que nulles et Bein Sport nous refourguant inlassablement les rencontres du mois de la Coupe mondiale de foot !
Et tout ça à nos frais (si l'on peut dire vu le temps) !