Profs, "animateurs" ou "chroniqueurs" (N° 2 ; suite et fin)
Comme toujours je suis long et me suis bien éloigné de mon sujet initial que marquait le titre même de ce blog. Je comprends aisément qu'il y ait désormais dans le PAF tant d'enseignants qui se sont écartés de leur vocation première (sans parler des fils d'enseignants philosophes…style Enthoven ou Gluksmann, mais le génie n’est pas héréditaire) . Vu les mœurs de nombre de nos « animateurs », si l’on évoque souvent (et à juste titre), la « promotion canapé » pour les dames ( Elise Lucet et aliae), on ne doit pas oublier, pour ces messieurs, la « promotion pissotières » dont quelques figures ont illustré et illustrent la chronique, parfois sans discrétion ) !
Cette désertion de l’école pour le PAF est illustrée de nombreux exemples, des niveaux les plus modestes (Christine Bravo, instit.) ) aux plus élevés (Michel Field, agrégé de philo , Finkielkraut, agrégé de lettres modernes ; etc…). Quand je vois que Madame Natacha Polony, agrégée de lettres modernes en rupture de lycée, je m’interroge ! Reçue en 1999 à l’agrégation, elle n’achève même pas son année de stage et démissionne dès 2000, en optant pour les errances du PAF.
Au terme de fonctions et d’emplois divers et en réussite, elle s’est vue chargée pendant cinq ans d'une revue de presse quotidienne dans la matinale d'Europe 1. Selon L’Express, (19 janvier), N. Polony gagnait "considérablement plus" que ses collègues au sein de la rédaction ; l’écart est encore infiniment plus grand avec ses ex-collègues agrégées du même âge qui perçoivent au mieux 3 500 euros mensuels bruts. Son salaire s'élève alors en effet à 27 400 euros mensuels pour cette menue chronique quotidienne. N’étant pas renouvelée dans cette fonction, elle réclame aujourd’hui 800.000 € à son ex-employeur tout en travaillant ailleurs !
Pour éviter les flèches du féminisme, prenons un cas masculin, tout aussi étonnant. Julien Lepers, quasi-septuagénaire, éternel et insolite présentateur de « Questions pour un champion » dont Laurent Gerra fondait l’imitation sur une question portant sur Nietzsche. Cette bonne réponse, donnée par un candidat, lui est refusée par J. Lepers car ce dernier lit sur son document « Ni-ete- ze- che » qu’il prononce ainsi ! Bien d’autres humoristes tourneront J.Lepers en ridicule sur des thématiques voisines. Guy Carlier, par exemple, a souvent moqué Lepers dans ses chroniques de l'émission Le Bouffon du roi de Stéphane Bern sur France Inter ; S. Bern aurait assurément pu en prendre ombrage car, c’était en la circonstance « la pelle qui se moque du fourgon ! ». Carlier proposera même le terme de « Leperseries » pour évoquer certaines des bévues de cet « animateur ».
Lepers a fait sa première apparition à la télévision à 26 ans, le 23 février 1975 dans l'émission de variétés « Ring Parade - Système deux » sur Antenne 2. Guy Lux l'a invité le temps d'un numéro pour annoncer les performances des chanteurs en compétition. Après RMC, Lepers part en 1978 sur RTL où il animera une dizaine d'émissions dont « Stop ou encore » jusqu'en septembre 1998.
Le PAF mène à tout, même à la politique, à condition d’en sortir ! En 1981, Julien Lepers, par ailleurs animateur de la campagne nationale du RPR, est parachuté comme candidat de ce parti aux élections législatives … à Saint-Pierre-et-Miquelon où il est battu (n'ayant obtenu au premier tour que 181 voix, soit 6,86 % des suffrages exprimés). L’épisode sera donc sans lendemain.
Il tâte aussi à diverses reprises de la publicité, mais sans alcool SVP ! En 2009, à la radio, pour Saint-Yorre. En janvier 2016, il apparaît à nouveau , cette fois dans des spots télévisés, mais toujours pour l'eau minérale (mais Volvic cette fois) et pour « Les Jardins d'Arcadie », une résidence de seniors ! Le temps passe !
Ces messieurs du PAF ont à la fois tous les talents et pas grand chose à faire en réalité. J. Lepers lui-même n’en fait pas mystère et rêve de journal télévisé pour en faire encore moins : écoutez-le en parler : « J’aimerais présenter un journal télévisé. Ça m’intéresserait et ça ne doit pas être bien sorcier de lire un prompteur. »
Il lui plairait de faire des « émissions économiques » ! Pourquoi s’en étonner puisque, contre toute attente, J. Lepers est également chef d'entreprise et dirige la société Guilor, « spécialisée en conseil pour les affaires et autres conseils de gestion ». Vous ne me croyez pas ?
« GUILOR, société à responsabilité limitée est active depuis 6 ans.
Située à NICE (06100), elle est spécialisée dans le secteur d'activité du conseil pour les affaires et autres conseils de gestion.
Sur l'année 2013 elle réalise un chiffre d'affaires de 218 100,00 €.
Le total du bilan a diminué de 10,36 % entre 2012 et 2013.
Societe.com recense 2 établissements actifs et le dernier événement notable de cette entreprise date du 18-11-2015.
Date immatriculation RCS 22-04-2011 Voir les statuts constitutifs
Date de dernière mise à jour 01-01-Tranche d'effectif Unités non employeuses (pas de salarié au cours de l'année de référence et pas d'effectif au 31/12).
Ronan LEPERS, est gérant de la société GUILOR. ».
Vous me faites déjà des reproches ! Ce n’est pas notre Lepers ! Son cousin peut-être ? Le bougre est rusé car ce dirigeant mandataire est bien Ronan Gerval Lepers, dit Julien Lepers, né le 12 août 1949 à Paris !
Mais revenons au PAF car, quoique dirigée par un conseiller en gestion, la société Guilor ne semble pas au mieux ! Le 7 janvier 2016, France 3 a en effet annoncé que Julien Lepers sera remplacé par Samuel Étienne (autre érudit qui se flatte d’avoir eu 18 en philo au bac !) à la présentation de Questions pour un champion à compter du 22 février 2016, après avoir présenté 8310 numéros de cette émission pendant vingt-huit ans !
Le 27 janvier 2016, Dana Hastier, directrice de l'antenne de France 3, déclare toutefois dans une interview accordée à Télérama que « Julien Lepers est totalement ingérable », ajoutant : « Dès le début, [je lui ai dit] que j'avais un souci avec son style d'animation. Nous avons réalisé quatre études : tous les résultats posaient clairement la question de l'animateur. Je n'ai donc pas pris cette décision sur un coup de tête ! ». Elle lui reproche surtout de jouer les victimes et révèle alors qu'il gagnait 40 000 € par mois pour une semaine d'enregistrement et que la société de production du jeu, avec qui il était en contrat à durée indéterminée, lui versera 1,3 million d'euros d'indemnités de licenciement. Les choses en sont là, mais J. Lepers réclame désormais 3,5 millions d'euros à la société qui l'a licencié.
Passez le concours de Normale Sup’, soyez « cacique » (premier au concours d’entrée) et devenez ainsi « archicube » (ancien élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, comme BHL ; les anciens élèves de l’ENS de Lyon, autrefois Saint-Cloud, ne sont que de vulgaires « Cloutards », comme Finkielkraut), soyez encore « cacique » à l’agrèg. de philo. et peut-être aurez-vous une chance de finir à France-Inter comme présentateur du « Jeu des mille euros » !