Sans s'y plaire,Tariq Ramadan reste à Fleury-Mérogis
Le "théologien" égypto-suisse, 55 ans, petit-fils du glorieux fondateur des Frères Musulmans, en détention provisoire à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), avait été mis en examen et écroué le 2 février pour deux viols, dont l'un commis sur une personne vulnérable.
Mis en examen pour ces viols, Tariq Ramadan s'était, dans un premier temps, souvenu que l'après-midi où l'une de ses victimes prétendait avoir été violée par lui, il avait une réservation sur un vol entre Londres et Lyon. Une réservation n'implique pas toutefois nécessairement un voyage et rien n'est plus facile que de vérifier, pour une date donnée, la présence d'un passager nommé Tariq Ramadan à bord d'un avion entre Londres et Lyon. Les compagnies aériennes sont en effet sur ce point beaucoup plus rigoureuses que les passagers eux-mêmes pour des raisons nombreuses et aisément compréhensibles. Sans doute devenu incertain sur la coïncidence des dates de réservation et de voyage, Tariq Ramadan semble avoir renoncé au recours à cet alibi pour le fait en cause qui aurait eu lieu le 9 octobre 2009 et en mars-avril 2012.
Toutefois, en revanche, Tariq Ramadan s'est soudain, suite au régime carcéral probablement, découvert atteint par une sclérose en plaques et, en outre, par une affection non identifiée à ce jour, dans laquelle ses comportements habituels et répétés, incitent à présumer une forme aigüe de priapisme ; il a donc fait appel de son incarcération et son recours devait être examiné ce jeudi 15 février 2018, par trois juges d'instruction. Il l'a été et on verra un peu plus loin la décision des magistrats.
Vu l'incertitude de la cause de leur client, les avocats de "l'islamologue" ( il aime à se présenter comme tel et, vu le vague de la formule, il n'y a pas de raison de le lui refuser, à la différence de bien d'autres titres universitaires dont il affecte de se parer sans y avoir droit ) avaient même proposé, dans un premier temps, la remise de son passeport suisse et le versement d'une caution de 50 000 euros.
La cour d'appel de Paris a toutefois décidé aujourd'hui que Tariq Ramadan resterait pour l'instant en détention. Les magistrats ne se sont pas prononcés sur le fond, mais commandent une expertise médicale préalable pour savoir si l'état de santé du mis en examen est compatible avec son maintien en détention. C'est ce qu'on appelle une " décision avant dire droit ". L'expertise devra être rendue avant le 19 février. La prochaine audience, celle qui statuera sur le maintien en détention de Tariq Ramadan, est fixée au 22 février 2018. D'ici là il reste donc incarcéré.
Les avocats de Tariq Ramadan soutiennent eux que sa sclérose en plaques, qui l'a obligé à arriver en ambulance à l'audience de ce jeudi, n'est pas " compatible avec un maintien en détention ". Ils s'appuient à cette fin sur un examen médical établi à son initiative il y a deux jours.
Les avocats de Monsieur Ramadan, qui ne chôment pas, ont déposé mercredi à la Chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris un volumineux mémoire de trente pages. Ils y proposent notamment désormais, outre la remise du passeport et le versement d'une caution, (car la confiance ne règne manifestement pas vu les allégations successives et mensongères du prévenu) une obligation de pointer chaque jour au commissariat, une interdiction d'entrer en contact avec les deux accusatrices et de quitter le territoire.
Affaire à suivre...à la trace vu les relents !