Féminisme : Pétitions, excuses et démentis... (fin)
Vous comprendrez aisément qu'en tant qu'homme, je n'ai pas voulu me risquer dans une querelle entre féministes et anti féministes (pour faire simple et sommaire) où je ne pourrais prendre que de mauvais coups, de part et d’autre. À la lecture de mes deux blogs précédents, on aura compris à mes commentaires et mes remarques à son texte que je partage, en gros, le point de vue de Catherine Deneuve qui n'a pas suscité de réactions vives de la part de mes lecteur(e)s et qui semble donc généralement admis. De ce fait, je ne souhaite en rien prolonger la polémique actuelle faute d'avoir, à la différence de nombre d’intervenant(e)s, quoi que ce soit à promouvoir ou à vendre !
Comme je l'ai dit en reproduisant, dans mon premier blog sur le sujet, ce que je croyais être la tribune publiée par Le Monde (je m'étais refusé, par principe, à accéder à ce texte en passant sous les obligatoires fourches caudines financières de ce journal !), Je n'étais donc pas totalement sûr d'avoir la tribune publiée. La chose me semblait évidente mais le doute m'est venu lorsque j'ai lu, dans un texte d'Olivier Truc du 26 décembre 2017 « Parmi les cibles de la tribune des cent femmes sur "le droit d'importuner", la Suède, mise en cause pour vouloir mettre en place un loi sur le consentement explicite. Des ministres et des personnalités suédoises répliquent. ».
Si Le Monde est bien en cause, il me semble y avoir là une confusion entre l'article de ce journal écrit par Olivier Truc et publié le 26 décembre 2017 et la tribune signée par cent femmes dont Catherine Deneuve qui a été publiée le 9 janvier 2018. En effet, à ma connaissance, la pétition en cause ne contient pas la moindre allusion au projet de loi suédois que concerne, en revanche, l'article antérieur d'Olivier Truc dans ce même journal, sous le titre d’ailleurs explicite : « La Suède veut renforcer la législation contre le viol par négligence ». En voici d'ailleurs lr point essentiel : « La Suède se dotera à partir du 1er juillet 2018 d’une nouvelle loi sur le consentement dans les rapports sexuels. [….] La loi proposera l’interdiction d’avoir une relation sexuelle avec une personne qui n’a pas expressément dit oui ou montré activement qu’elle veut avoir cette relation. User de violence ou profiter de l’état de faiblesse de la victime ne sera plus un prérequis indispensable pour être condamné. « Le sexe doit être volontaire, sinon c’est illégal », a précisé Isabella Lövin, vice-première ministre.
En découvrant le contenu, jeudi 11 janvier, de la tribune anti #metoo publiée la veille par Le Monde, la ministre de la Culture et la Démocratie suédoise, écarquille les yeux, et après un silence d'incrédulité... éclate de rire. "Non? C'est pas vrai? C'est une blague?" s’interroge Alice Bah Kuhnke, en s'adressant au journaliste de L'Express venu l'interviewer. ».
Si Alice Bah Kuhnke, la ministre suédoise, a fait mention de la « tribune » du Monde, à propos de la future législation finlandaise sur le viol, cela ne prouve en rien, toutefois, que ce projet de loi était évoqué dans ce texte ! Même si « la Finlande est le « champion de la parité homme-femme, à l'avant-garde du féminisme et de la promotion du droit de femmes depuis plusieurs décennies », on peut toutefois se demander si la « blague » n’est pas plutôt ce projet de loi qui instaurerait « l’interdiction d’avoir une relation sexuelle avec une personne qui n’a pas expressément dit oui ou montré activement qu’elle veut avoir cette relation » ?
J’en resterai là car je ne veux pas en outre, me brouiller avec la Finlande ! Il me faut toutefois avant d’abandonner le sujet faire entendre un autre son de cloche, en précisant préalablement que je ne mets nulle intention perfide dans le recours à cette métaphore, en dépit du lieu d’origine du point de vue que je vais citer. Ma source est en effet Glamour, un magazine du groupe de presse Condé Nast, propriétaire de magazines féminins dont Glamour et Vogue. Le texte en cause est un article de Coline Clavaud-Mégevand qui a pour titre « Tribune anti-féministe : mais comment peut-on être autant à la masse ? ». dont l’entame est : « Parce que personne ne leur a dit qu'on était en 2018 » !
Le ton est donné et le style est lestement réjouissant : :
« L'actrice Catherine Deneuve, l'écrivaine Catherine Millet, l'animatrice Brigitte Lahaie… Toutes ont signé une tribune dénonçant le climat post-affaire Weinstein, publiée dans Le Monde mardi 9 janvier. De l'an de grâce 1462 ? Que nenni : de 2018 ! […]Ce matin, en vous habillant comme vous l'entendiez, pour exercer le métier que vous avez choisi et gagner votre argent, avant de le dépenser dans un bar avec votre plan cul Tinder [ NDLR : site de rencontres ] , vous n'avez certainement pas réalisé que vous étiez totalement oppressée par le féminisme contemporain, cette doctrine digne des heures les plus sombres du Moyen Âge. Naïve que vous êtes. ». […]
Le grand cheval de bataille de Cathoche et ses copines ? Défendre la "liberté d'importuner". C'est-à-dire que si un homme veut vous siffler dans la rue, il peut, car ce genre de comportement est "indispensable à la liberté sexuelle". Bien au chaud dans leurs voitures avec chauffeur, les signataires ont certainement pris le temps de se mettre à la place de l'usagère des transports en commun lambda, ou de l'arpenteuse de trottoirs ordinaire. Comme l'auteure de ces lignes par exemple, qui en décembre dernier a subi "la liberté d'importuner" d'un frotteur du métro en érection. […]
Breaking news : les personnes qui redoutent le plus d'être emmerdées dans les transports sont… les jeunes filles. Et en France, 82% des femmes affirment avoir été victimes de harcèlement de rue avant d'avoir 17 ans. De là à penser que Catherine Millet (69 ans), Catherine Deneuve (74 ans), Ingrid Caven (79 ans), Catherine Robbe-Grillet (87 ans) ont oublié cette peur en avançant en âge, il n'y a qu'un pas, qu'on vous laisse libre de franchir. […]
Parce que ces temps-ci, elles étaient busy. Si Catherine et ses copines ont signé cette tribune lunaire et déplacée, c'est que ces dernières années, elles étaient trop occupées pour sortir la tête de leur derrière. [ Chère Coline -vous permettez que je vous appelle Coline ? -hésiteriez-vous à dire ou à écrire « de leur cul », selon la formule consacrée donc seule légitime]
En 2017, Deneuve défendait Roman Polanski, artiste qui a dû fuir les US et compter sur la prescription pour ne pas être condamné pour pédophilie. En 2015, la philosophe Peggy Sastre publiait La domination masculine n'existe pas, un bouquin expliquant que si les femmes étaient dominées par les hommes, c'est qu'elles étaient bien d'accord. En 2005, Catherine Millet signait une pétition des Inrocks pour soutenir Jean-Claude Brisseau, réal' condamné quelques mois plus tard pour harcèlement sexuel à l'encontre de plusieurs actrices. A la place, cette fine équipe aurait pu s'engager aux côtés des femmes ordinaires, celles qui tweetent des #metoo et des #balancetonporc, mouvements imparfaits comme toutes les révolutions. Ou elles auraient pu se taire. Il n'est pas trop tard pour commencer. »
Elle a la frite Coline ! Non ? Elle vaut assurément mieux que Glamour qui branle dans le manche me dit-on ! N’allez quand même pas vous commettre avec Hanouna, cet olibrius doit avoir la main baladeuse !