Fondation Vasarely : Ad usum delphini ! (suite et enfin... fin !)
En janvier 1963, Gnassingbé Eyadéma, était déjà entré dans la carrière dictatoriale, en participant activement à l’assassinat de Sylvanus Olympio, le premier Président du Togo depuis l'indépendance en 1960. (Il revendiquera d'ailleurs dans la presse cet assassinat!). Tout disposait donc Étienne Eyadéma Gnassingbé, dit "Gnassingbé Eyadema", à arriver à son tour au pouvoir en 1967, en renversant Nicolas Grunitzky, second Président de la République,. Il commençait ainsi une longue vie de dictateur ; elle durera jusqu’à sa mort, en 2005, dans un avion qui l'évacuait vers la France pour des soins médicaux devenus entre temps inutiles !
Le « coup d’Etat constitutionnel » qui, en 2005, a maintenu au pouvoir le clan Eyadema fut organisé, de main de maître, par " l'ami de trente ans du défunt dictateur", Charles Debbasch qui, manque de chance, était alors absent du Togo. Or, problème, en cas de décès, c’est le président de l’Assemblée nationale qui est chargé d’assurer l’intérim, en attendant l’organisation d’une élection dans les soixante jours. Debbasch n’est pas au Togo mais, prévenu et vu l'urgence, il saute dans l'avion qu'on a préparé pour lui.
"Sans attendre le messie français, l’armée confie les rênes du pouvoir à Faure Gnassingbé (le fils du dictateur), et ferme les frontières pour empêcher le Président de l’Assemblée nationale [ l'intérimaire légal ] de rentrer au pays." […] ( Libération ; 18/02/2005)
" Le lendemain, Lomé affrète un avion pour ramener Debbasch dans la capitale togolaise. Le Président de l’Assemblée nationale, lui, reste coincé au Bénin. […] Dès son arrivée, Ch. Debbasch, qui, contacté par Libération, n’a pas souhaité s’exprimer, se met au travail. De la belle ouvrage. Les articles 55 et 144 de la Constitution, ainsi que l’article 152 du code électoral, sont passés à la moulinette : l’intérim est abrogé et le chef de l’Etat nouvellement nommé est chargé d’assurer sa fonction « pendant la durée du mandat de son prédécesseur qui reste à courir ». Autrement dit : jusqu’en 2008. Dans la soirée, ces amendements sont adoptés par une Assemblée toute acquise au clan Eyadéma. Faure Gnassingbé peut prêter serment devant les membres du Conseil constitutionnel et déclarer sans rougir qu’il entend exercer « dans leur plénitude les attributions que la Constitution nous confère au service du peuple ». Dans la salle, un ["mercenaire" Blanc et "à col blanc" ] l’écoute attentivement : Charles Debbasch. Avec, une fois de plus, le sentiment du devoir accompli. »
Dès 2005, les médias français ont évoqué, à diverses reprises, quelques faits divers concernant Ch. Debbasch. Ainsi, Marseille l'Hebdo a rapporté en 2006 que Charles Debbasch a continué, depuis 2003, à percevoir son traitement de professeur d'Université tout en résidant au Togo ; depuis cette date, il est en effet chargé par l'Université d'Aix-Marseille III, dont il relève, d'une mission de coopération avec les universités de Lomé et Kara [ ouverte depuis 2004 ! ]. Selon l'auteur de l'article, des sources proches du Président de l'Université ont admis que « tout le monde savait que sa mission était totalement fictive » et qu'il s'agissait d'« une décision politique qui a été prise au plus haut niveau ». Le Canard enchaîné ( 10 mai 2006), toujours bien renseigné par les meilleures sources, évoque, sous le titre « L'université française finance l'exil doré d'un condamné », ce curieux salaire versé par notre Éducation nationale (5 000 € mensuels de 2003 à 2006).
Les querelles interuniversitaires déjà évoquées ( Charles Debbasch versus Gérard.Cas ) ont eu une place, souvent ignorée, dans ces affaires, mais on retrouve d'autres haines dans les articles de la presse française sur ces sujets.
Le journaliste Vincent Hugeux , qui avait osé égratigner dans son livre Les Sorciers blancs. Enquête sur les faux amis français de l'Afrique, « "l'indéboulonnable" Charles Debbasch » subira, à l'en croire, sa vengeance sous la forme d'un blog anonyme haineux de ce dernier . Il faut dire qu'à propos de l'affaire Vasarely, Vincent Hugeux n'a pas lâché l'ancien Président de la Fondation Vasarely qui, comme tant d'autres et au vu de leur impunité, avait fini, comme tout le monde, par « taper dans la caisse » en puisant dans les fonds mal inventoriés de la Fondation Vasarely !
Les choses ont même continué quand on les pensait réglées: ainsi, en mai 2013, Pierre Vasarely apprend qu'Artcurial va mettre aux enchères, le 4 juin, 23 tableaux de Vasarely appartenant à un certain « Monsieur S. ». La plupart font, en fait, partie des 87 toiles obtenues par l'avocat Yann Streiff suite à "l’arbitrage" déjà évoqué. L’un des avocats de la Fondation demande et obtient de la juge d’instruction, la saisie pénale des oeuvres qui restent toutefois en possession de Me Streiff. La vente est annulée in extremis. « Je ne me suis pas caché, Monsieur S., c’est moi. Artcurial était en possession de l’ensemble des éléments montrant que les oeuvres m’appartenaient de façon totalement licite. Ils ont décidé qu’en dépit de polémiques potentielles, la vente pouvait avoir lieu », indique Yann Streiff. Il a porté plainte en juin 2013 pour « dénonciation calomnieuse » contre Pierre Vasarely, mais le parquet de Paris a classé la plainte sans suite.
De son côté, la Fondation ne désarme pas : l’un de ses avocats a assigné Me Streiff début avril 2015 devant le TGI de Paris, pour tenter d’obtenir que l’avocat restitue les tableaux issus de l’arbitrage. "La justice aura fort à faire pour démêler cet imbroglio juridico-familial, vu l’atmosphère de haine, voire de paranoïa, entre Pierre et Michèle. Les deux camps s’accusent réciproquement d’avoir fabriqué de faux documents. Pierre soupçonne Yann Streiff et Michèle Taburno d’avoir été amants du temps de l’arbitrage – ils démentent" ... MDR !
Vincent Hugeux, lui, se plaît à signaler que ce ne sont pas là les premiers démêlés de Charles Debbasch avec la justice : selon lui, il aurait déjà été condamné en 1980, par la Cour d'appel de Paris, pour contrefaçon (il aurait publié le même traité juridique dans deux maisons d'édition différentes) !
Enfin Le Monde fait état d'une enquête concernant l'encaissement suspect de 1,2 million d'euros en espèces sur un compte ouvert au Luxembourg, puis son transfert en direction de trois sociétés domiciliées à Niue, [ une île, fiscalement paradisiaque du Pacifique Sud. Elle est située à 2 400 km au Nord-Est de la Nouvelle-Zélande, au centre d'un triangle formé par les îles Tonga, Samoa et Cook.]. L'enquête aboutit à une mise en examen pour « blanchiment et organisation frauduleuse d’insolvabilité ». Ch.Debbasch dénie, bien entendu, tout caractère frauduleux à ces transactions, assurant qu'il ne s'agit nullement de fonds liés à "l'affaire Vasarely", mais d'honoraires versés au titre de ses activités de conseil auprès de la République du Togo et de l'ambassade du Togo au Benelux, dûment déclarés au fisc togolais (Rappelons ici qu'il est lui-même Togolais !). Cette affaire s'est conclue le 18 avril 2008 par une ordonnance de non-lieu. La fête continue !
Citoyen togolais, Charles Debbasch a bien entendu le soutien inconditionnel des organes d'information du Togo : tous prennent sa défense car, comme dans son livre, le "Doyen" s'affirme toujours totalement innocent des délits pour lesquels il a été condamné. Le site d'informations de la République togolaise, "republicoftogo.com", rapporte que Charles Debbasch a d'ailleurs lancé une contre-attaque en portant plainte pour escroquerie au jugement (selon lui les plaintes déposées par Victor Vasarely étaient des faux). Dans ce même article, Ch. Debbasch déclare : « Nous avons fourni à la justice le nom d’un réseau de mercenaires qui a payé des plumes et des hommes de mains pour me mettre en cause, voire pour porter atteinte à ma vie ».
Pas de suite... pour l'instant !