Sur les ruines de l'université française
J'ai vu, il y a quelques jours, et un peu par hasard, l'état des lieux dans deux des universités qu'on nous annonçait bloquées par les "étudiants". Tout y était en miettes et pêle-mêle, les murs couverts d'inscriptions et salis de peintures ; quoique connaissant bien et depuis longtemps les étudiants, j'ai peine à croire que ce soient de véritables étudiants qui se soient comportés ainsi ; d'ailleurs à voir avoir les tronches de quelques "bloqueurs" que nous avons entrevus, cette impression se trouvait fortement confirmée. Un commentaire nous annonçait qu'il y avait, dans l'un l'autre cas, plusieurs centaines de millions d'euros de dégâts ce que je crois volontiers.
Or, ce matin même, 19 avril 2018, j'ai écouté l'interview d'une certaine Lila Lebas dont j'avais entendu déjà mention et qui serait désormais, depuis un an et demi, la présidente de l'UNEF ; cette organisation fut longtemps le principal syndicat des étudiants de France mais semble avoir perdu désormais cette première place ce qui m'étonne pas trop à entendre sa présidente.
Par prudence j'ai donc interrogé Google sur cette Lila Le Bas avant de me risquer à commenter ces propos et je dois dire que j'ai été édifié. Au plan universitaire, après un échec dans un premier master 1 de communication, elle obtient, à 24 ans, un master 1 de Politiques publiques à Paris-Est Créteil (j'ignorais jusqu'à présent l'existence de ce domaine scientifique) laborieusement acquis et qui semble marquer le terme définitif de sa carrière académique ; je ne veux pas l'accabler car son patronyme même la condamne peut-être d'emblée à ne pas dépasser ses zones inférieures des cursus universitaires. Elle pourra toujours finir à l'IRIS !
Toutefois, ses propos (et dans l'expression même qu'on s'attendait guère à trouver d'une autre qualité chez une étudiante « avancée ») ont été d'une pauvreté consternante quand ils n'étaient pas purement et simplement mensongers. C'est précisément ce dernier aspect qui a attiré mon attention ; interrogée sur les dégâts causés dans les locaux des universités « bloquées », elle les a purement et simplement niés alors que toute la France a pu les constater comme moi-même, à la télévision.
Tout son discours, avec il faut bien dire la complicité du « journaliste-sic » de France-Infos, aussi ignorant et sot qu'elle, qui l'interrogeai!. Son seul souci, en apparence du moins (car j'ai entendu, je ne sais où, qu'elle est aussi à la CGT) est pour ameuter les parents de futurs étudiants, la rentrée prochaine des « bacheliers-sic » de cette année. Je reprends ici la formule dubitative dont usait autrefois le Canard enchaîné pour des journalistes dont les compétences étaient tout aussi incertaines que celles de nos actuels et futurs bacheliers.
Ni l'un ni l'autre en effet non jugé utile, pour leurs auditeurs éventuels, de mettre en relation ces arrivées notoirement excessives de bacheliers à la prochaine rentrée des universités et l'important taux d'échec de leurs premières années universitaires avec les deux facteurs essentiels en pareil cas et dont on pouvait depuis des années prévoir ses incidences : la suppression de l'année de "propédeutique" (en fin de première année d'université) et l'octroi du bac désormais quasi systématique pour tous les candidats ou au moins pour 92 % d'entre eux au terme ultime d'un des systèmes éducatifs qui se classe désormais comme l'un des plus mauvais du monde développé.
La stratégie de notre Lila Le Bas, nouvelle Présidente de l'UNEF, est donc parfaitement claire et pas si sotte après tout . Bon nombre de nos anciens leaders syndicaux étudiants, écartés légalement de l'université une fois atteints les 28 ans fatidiques qui les empêchent de se réinscrire à l'université, se sont bien entendu aussitôt glissés dans des carrières politiques qui étaient les véritables buts de leur activité syndicale. L'exemple le plus connu mais il y en a bien d'autres est celui de Bruno Juillard-Landau devenu Premier Adjoint de la Maire de Paris, pour les problèmes culturels (et donc universitaires) qu'il connaît bien pour avoir passé l'essentiel de sa vie en de tels lieux! Je ne parle même pas des autres aspects de sa vie et sa carrière qui peuvent défrayer la chronique.
Nous sommes partis pour entendre jusqu'aux vacances d'été les mêmes discours, médiatiques et politiques, indigents et totalement dépourvus des moindres éléments d'information sur les universités !
Les blocages université n'ont aucun sens puisque seul le Président d'une l'université a le droit de demander l'intervention des forces de l'ordre et il répugne souvent à le faire préférant même comme à Avignon fermer autoritairement l'université elle-même. Ce raisonnement est assez sot d'ailleurs, car on peut très bien bloquer une université même fermée et comme on a pu voir à Nanterre et ailleurs, il suffit d'une vingtaine de loustics; avides de pillage et de destruction, généralement casqués et masqués, pour accumuler barrières et poubelles pour bloquer les entrées d'une université, les vrais étudiants pour la plupart étant peu soucieux de se frotter à ses forcenés pour pénétrer dans les lieux.
Naturellement, en bonne syndicaliste, car elle a dans ce domaine acquis plus rapidement les notions majeures que dans les enseignements académiques qu'elle essayait de suivre, Lila Le Bas a aussitôt « causé » "postes et moyens", ces sempiternelles réclamations remplaçant toujours avantageusement en ces circonstances une véritable et authentique réflexion sur les causes réelles de ces situations et les véritables moyens d'y remédier.