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Billet de blog 20 avril 2018

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Jonathann, Tariq : la Santé pour tout le monde

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Jonathan, Tariq : la Santé pour tout le monde

N'allez pas vous laisser "Berner" par les histoires patrimoniales qu'on va vous raconter sur la prison de la Santé qu'on nommerait ainsi pour la simple raison qu'elle est sise aux 42 de la rue de la Santé. Construite dans les années 1860 par Joseph Auguste Émile Vaudremer, elle fut édifiée sur le site d’un ancien « Marché aux Charbons ». On doit toutefois mentionner et se souvenir qu'auparavant, sur les mêmes lieux, s’élevait une « maison de la santé », construite sur l'ordre d’Anne d’Autriche !

Il y a donc une forme de relation, atavique et mystérieuse, entre la santé et la prison. Regardez ce pauvre Jonathann Daval qui a avoué avoir tué sa femme, par mégarde, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à Gray (Haute-Saône). Depuis qu'il est en prison, il ne peut plus répondre aux questions des enquêteurs . C'est ce qu'a expliqué son avocat, Me Randall Schwerdorffer qui allègue l'état de santé « préoccupant » de son client. Le juge d'instruction en charge du dossier souhaite de nouveau interroger le meurtrier présumé devenu "squelettique" selon Me Randall Schwerdorffer sur qui les visites en prison ne semblent pas avoir le même effet. J. Daval  serait dans « un état mental et somatique très inquiétant, malgré une prise en charge de grande qualité » au Service médico-psychiatrique régional (SMPR), unité de soin en santé mentale aménagée à la maison d'arrêt de Dijon. 

Le cas n'est pas unique, même si le nom de la prison elle-même n'est pas un élément déterminant. On ne peut s'empêcher de penser à ce propos à l'infortuné Tariq Ramadan, dont l'état de santé ne cesse de s'aggraver du fait d'une sclérose en plaques qui, dans la période précédente, ne semblait pas empêcher cet « islamologue », d'un genre un peu particulier,  de courir le monde, de prêches en conférences. Ces activités étaient si nombreuses qu'il en perdait même le cours ; il avait ainsi prétendu proposer comme alibi à une accusation de viol par une de ses ouailles le fait qu'il était alors, tout l'après-midi du viol, dans un avion qui le ramenait de Londres alors qu'il a été établi ensuite qu'il était rentré depuis la fin de matinée non pas de Londres mais d'un bref séjour en Espagne. 

Le recours à cet alibi, qui s'est avéré mensonger, pourrait aisément donner à penser que Tariq Ramadan joue de la même façon sur la maladie pour obtenir sa libération. Arrivé devant la justice et incarcéré sur ses deux jambes au terme de multiples voyages, il ne se déplace désormais plus qu'en fauteuil roulant, quoique l'expertise médicale la plus récente ait conclu que "l'état de santé de Tariq Ramadan, atteint de sclérose en plaques, n'est pas incompatible avec la détention" s'il bénéficie des soins nécessaires. 

Son état de santé s'aggravant,  à l'entendre surtout, Monsieur Tariq Ramadan a aussi jugé bon de changer d'avocat au profit de  Me Emmanuel Marsigny, le patronyme maghrébin de son avocat précédent ne lui semblant sans doute pas favorable à sa cause. 

Il faut dire que son dossier lui-même ne s'améliore guère ;  une fois démontré le caractère mensonger de l'alibi aérien, voici que de nouveaux faits du même ordre (à Genève) et de nouvelles plaintes (USA, Belgique) ... sans parler de la production d'une robe tachée d'un sperme en cours d'identification... Les partisans les plus résolus de Tariq commencent à quitter le navire et la souscription  ouverte en sa faveur, vient soudain d'être fermée ! 

Tariq en est désormais réduit à commencer à reconnaître certains des faits qu'il niait farouchement, tout en en contestant la nature. Comme le dit son avocat qui n'a plus grand-chose à dire : « Il a eu une relation avec elle qui n’est pas celle que cette femme a décrite. Tariq Ramadan réservera ses explications aux magistrats instructeurs lorsqu’ils décideront de l’entendre sur ces faits.".

"Si jamais son ADN est retrouvé sur la robe qui doit être expertisée. Allez-vous changer de stratégie de défense ?" demande-t-on alors à son avocat qui répond : « Il n’y aucune stratégie de défense concernant Tariq Ramadan. Il fait l’objet d’accusations. Il s’en défend. Il répond. Monsieur Ramadan n’a strictement rien à cacher en ce qui concerne les accusations dont il fait l’objet. Ce n’est pas une stratégie que de répondre et de contester des faits dont vous êtes accusé alors que vous êtes innocent. ».

Si l'on ne peut guère espérer une sortie de prison glorieuse pour ce pauvre Jonathann Daval, je ferais volontiers, à Me Emmanuel Marsigny, une suggestion que m'inspirent les circonstances actuelles, alors que ses espoirs sur l'issue de l'affaire ne semblent guère aller au-delà d'un non-lieu inespéré.  

Comme on a pu le voir au soutien, très vif et multiple, que nombre de Musulmans ont apporté à la cause de Tariq  Ramadan (allant même jusqu'à menacer ses victimes voire à crever les pneus de leur voiture), la France ne devrait-elle pas faire un geste pour se faire pardonner l'outrage qu'elle lui a fait en l'incarcérant plusieurs mois durant et en ne tenant pas le moindre compte de ses protestations d'innocence.

Comme vous le savez sans doute, le président syrien Bachar al-Assad, se refusant à porter  une décoration remise par "l'esclave" des Etats-Unis (la France), nous a fait rendre, via l'ambassade de Roumanie à Damas N?a "plaque" de Grand-Croix de la Légion d'honneur que Jacques Chirac lui avait accordée, en 2001. Que faire de cette encombrante breloque qui, chez Mouret (et en vermeil seulement) vaut tout de même 1075 euros (car si vous êtes décoré de la légion d'honneur, on ne vous offre pas la médaille ...sauf si vous êtes Bachar-al -Assad ou Bokassa!) ? 

Ne serait-ce pas une bonne façon de montrer au monde que nous ne sommes pas islamophobes ?

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