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Billet de blog 22 mars 2018

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Cent, ça va ! Cent-un, bonjour les dégâts ! Mayotte l’île des records ; (n° 4) !

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Cent, ça va ! Cent-un, bonjour les dégâts ! Mayotte l’île des records ; (n° 4) ! 

J'entendais ce matin, évoquer à nouveau, la grève générale illimitée qui, depuis  plus d’un mois, a été déclenchée à Mayotte, cent-unième département français depuis 2011.

J’ai même, il y a quelque temps, entendu sur ce sujet Madame Françoise Vergès, « anthropologue-sic », native de la Réunion, fille de feu Paul Vergès et, par là même, arrière-petite-fille d'une propriétaire de cette île qui était à la tête d’une « habitation » de 128 esclaves au moment de l’abolition de l’esclavage ! Elle est donc bien placée pour causer de ces problèmes de l'esclavage et du colonialisme ; c'est sans doute pourquoi on l’avait même  , un moment, nommée en 2008, sans humour ni ironie, présidente d’un « Comité pour la mémoire de l'esclavage » qui, lui, de toute évidence, manquait singulièrement de mémoire !

Elle nous avait parlé de Mayotte, dont je ne suis pas très sûr qu'elle sache exactement où situer cette île sur une carte muette, mais elle a été capable de nous dire qu'on y contraignait les enfants à utiliser le français à l'école alors qu'ils parlent le « shimaoré » ! Ce n'est que partiellement vrai car cette langue, quoique proprement mahoraise, est  concurrencée à Mayotte même par le kibouchi. Mais on ne peut pas tout savoir …ce qui ne doit pas vous empêcher de causer dans le poste !

La grève actuelle était totalement prévisible depuis le départ puisque, en dépit des efforts, sournois et souterrains, de la France pour laisser Mayotte dans le giron des trois autres îles qui forment l’archipel des Comores, les Mahorais, pas fous, ont toujours demandé à rester Français, moins dans l'espoir de chanter la Marseillaise et de se parer du drapeau tricolore que de bénéficier des avantages offerts, non loin de là, par la Métropole à un autre département ultramarin, le plus proche d’eux, c'est-à-dire La Réunion. Tout cela était donc inévitable et l’est devenu plus encore quand en 2011 Mayotte est devenu le 101ème département français.

Il est assez normal que les habitants de Mayotte demandent à bénéficier du même traitement que ceux des autres départements, ce qui est très loin d'être le cas ; à Mayotte les aides sociales sont, « à la louche », la moitié de celles qui sont perçues ailleurs !

Bref rappel : à Mayotte, l’immense majorité de la population vit au dessous du seuil de pauvreté, alors que le coût de la vie y est le plus élevé de tous les territoires français ; le taux de chômage est de 20% (46,5% pour les jeunes) ; il faut ajouter l’arrivée constante et massive de clandestins des autres îles de l’archipel ; le taux d’illettrisme bat naturellement tous les records ; il n’existe qu’un seul centre hospitalier, soit moins de deux lits pour 1000 habitants ; le nombre d’écoles est plus insuffisant qu’au fin fonds de l’Afrique ; et tout cela sur un territoire où 50% de la population a moins de 20 ans. Cette situation est évidemment explosive, mais tout cela était parfaitement prévisible et inévitable dès le départ. Compte tenu de ce que les Comoriens, en tant qu’insulaires, sont d'excellents marins, il est évidemment impossible d'empêcher l'immigration clandestine à partir des autres Comores.

Il faudrait reprendre (mais cela exigerait au moins trois ou quatre blogs) toute l'histoire de Mayotte ainsi que celle des Comores depuis le référendum sur l'indépendance de l'archipel organisé en 1975. Seule des quatre îles de l’archipel comme on l’a vu, Mayotte a choisi alors de rester française, non suite à des manœuvres sournoises de la France, comme l’a sottement prétendu alors une gauche française, anticolonialiste certes, mais totalement ignorante de l’histoire et des réalités de l’archipel (comme de tant d’autres choses d'ailleurs !), ni par amour de notre beau pays.

Mayotte est en effet désormais littéralement submergée par des vagues d’immigrants « comoriens » en provenance des trois autres îles ; douze ou quinze mille clandestins sont expulsés chaque année de ce seul département qui est de ce fait en tête du palmarès français pour les expulsions d'étrangers (en gros 90% des expulsés de France !). Anjouan, l’île voisine, a même demandé très vigoureusement son rattachement à la France et le statut de DOM, après l’avoir pourtant refusé en 1975 !

Toutes les Comoriennes, qui arrivent des trois autres îles pour accoucher à Mayotte, y viennent donc pour leurs enfants, qui nés en territoire français auront de facto le bénéfice de notre fameux « droit du sol ». Donner à la maternité de Mayotte un statut d’« exterritorialité » est évidemment absurde car les immigrantes n’iront plus y accoucher et reprendront pour mettre au monde leurs enfants les habitudes ancestrales  ! 

La suite (n° 5) demain.

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