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Billet de blog 22 août 2018

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Paysage audiovisuel : De la pratique aux commentaires

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Paysage audiovisuel : De la pratique aux commentaires

On comprend aisément qu'un ancien sportif (mais pas nécessairement de très haut niveau) devienne, dans la suite, commentateur sportif. Les Américains ont trouvé une solution simple et efficace en adjoignant toujours (ou en tout cas très souvent) à un professionnel du commentaire (appelons ça un "journaliste" si vous voulez) un ancien pratiquant du sport en cause.

Si on prend le cas du PAF (le Paysage Audiovisuel Français), en le nommant ainsi même s'il y a là une onomatopée inquiétante ou une homonymie qui l'est davantage encore, on constate aussitôt qu'il n'en est rien chez nous. 

Pour prendre deux contre-exemples et commencer ce blog, je ne connais que deux commentateurs sportifs de qualité qu'il m'a été donné de voir et d'entendre dans les médias française : Yannick Noah pour le tennis et Guy Roux pour le football. Si le premier a été dans le passé le meilleur joueur de tennis français (tout en n'ayant gagné qu'une seule fois Roland-Garros, en 1983), le second n'a jamais brillé comme joueur mais bien plutôt comme dirigeant, à l'A. J. Auxerre en particulier (après une modeste carrière de joueur amateur à Poitiers et Limoges, il est devenu entraîneur-joueur à l'AJ Auxerre  en 1961, et y fera une longue carrière d'entraîneur jusqu'en 2005). Les commentaires de l'un et l'autre étaient toujours précis et éclairants; G. Roux est en particulier le seul commentateur de foot à signaler qu'un défenseur qui empêche un attaquant de récupérer une balle d'attaque qui va sortir en sortie de but commet une faute qui doit être sanctionnée par un coup franc, de toute évidence très dangereux.

Je me suis amusé, si l'on peut dire, à consulter le « Top 50 » des commentateurs sportifs français qu'on pourrait par là-même juger comme les plus connus, les plus appréciés ou les plus populaires (à votre guise). À ma grande honte (mais ma connaissance des sports en France est très inégale) je n'ai repéré parmi ces "journalistes" aucun sportif de ma connaissance dont le nom me serait familier par sa pratique sportive passée. 

Deux exemples un peu au hasard (un homme et une femme pour la parité !) : Pierre Menès qui est en tête du classement, et Isabelle Ithurburu (classée onzième). Le premier, qui se donne pour un spécialiste du football à un physique qui fait douter qu'il se soit jamais risqué sur un terrain de pratique de ce sport, n'est plus guère connu que par les commentaires sur ses teintures capillaires. Il a eu toutefois l'esprit de mettre comme photographie sa représentation à l'âge de cinq ans ce qui permet d'entretenir le doute. Quant à Mademoiselle Ithurburu (qui n'est classé que 11e mais est la première femme de ce Top 50 résolument machiste), sa biographie ne fait pas la moindre mention de quelque activité sportive que ce soit. Elle fait donc partie de ces jolies femmes qu'on voit désormais apparaître parmi les commentateurs sportifs ; quelques-unes sont parfois de véritables anciennes sportives (nageuses ou plongeuses par exemple) mais, pour le football , elles jouent le plus souvent les aimables et charmantes potiches.

Les pratiques estivales de notre PAF font qu'en cette période de disette audiovisuelle, j'ai sans doute, par désœuvrement, regardé un peu plus que d'habitude la télévision, pour mon malheur bien entendu et pour mon irritation, puisque c'est, me semble-t-il, le second blog que je consacre à ce genre de sujet ; vous voudrez bien observer que j'ai qualifié ce blog de « second » et non pas de « deuxième », ce qui dans la stricte et vigilante observance des règles grammaticales du français que je m'impose, vous n'aurez pas à en redouter un troisième.

Je n'en suis pas moins consterné d'autant que, quoique je ne l'ai pas fait observer dans mon précédent blog sur le PAF, la présence à France Télévision de 9000 employés n'empêche pas que ceux qu'il nous est imposé de voir à l'écran s'acharnent à y demeurer fût-ce au mépris de la décence qui devrait leur imposer, l'âge de la retraite venu, de débarrasser le plancher audiovisuel. Il n'en est rien le plus souvent, le plus bel exemple où le pire, ayant été donné par Monsieur Elkabbach qui a attendu d'être octogénaire pour quitter Public Sénat où il radotait depuis des lustres, pour se réfugier sur CNews le 11 janvier 2017, et y être nommé « conseiller » de l'actionnaire majoritaire Vincent Bolloré qui dirige cette chaîne.

On n'en a donc pas fini avec lui ! Toutes nos condoléances Monsieur Bolloré!

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