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Billet de blog 24 décembre 2017

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Genépi ou FLE ? (suite et fin 4) Joyeux Noël !

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Genépi ou FLE ? (suite et fin 4) Joyeux Noël !

L'article d'Agathe Senna s'oriente à partir de là vers les problèmes de l'inadaptation du matériau pédagogique des cours de FLE qui, observe-t-elle, « ne sont pas toujours adaptés à des personnes qui n'ont pas beaucoup été à l'école, ou dans des systèmes scolaires parfois très différents . Par exemple, axer le cours sur l'écriture et la lecture, même pour des niveaux A1 ou A2 , tend à défavoriser les personnes peu scolarisées et de fait rejoue les inégalités sociales et géographiques au sein de la classe.".

Sans être pour autant inintéressant, le texte d'Agathe Senna s'écarte alors de mon propos central et essentiel qui porte, on aura compris, sur l'absurdité de la politique mise en œuvre par la France après les années 1975-76 lorsque commence le "regroupement familial" massif, surtout à partir du Maghreb, sans qu'on ait jugé bon  de créer les conditions d'un apprentissage rapide et efficace du français par des enfants, arrivés en France ou nés de ce regroupement familial, qui vont changer radicalement les populations de nos maternelles et de nos écoles primaires. 

Au départ, on va alors, logiquement, songer à créer, pour ces enfants, des "classes d'accueil" (CLA) qui, en fait, ne consistent, contre toute attente, qu' en un cours de "français langue seconde" venant en complément d'une scolarité normale, dont on ne sait pas comment ils peuvent la suivre ! Et tout cela sous l'autorité  des CASNAV ! On croit rêver ! 

Le terme « classe d'accueil » vient du fait qu'auparavant les élèves non-francophones devaient être réunis dans des classes différentes  des autres classes du collège. Il y avait ainsi, dans certains collèges, des classes de 6e, de 5e, de 4e,  

On en est ainsi venu à multiplier les classes d'accueil (CLA, CLACC, CLA-NF, CLA-NSA, ENSA), l'utilisation de l'expression « non-francophone » (NF) ne traduisant pas toujours la réalité puisque, certains élèves, rencontrant des difficultés ou nés de parents étrangers, sont présents dans ces classes, alors qu'ils ont toujours été scolarisés en France. "C'est également le cas d'élèves provenant de pays francophones (notamment d'Afrique subsaharienne) et qui ont été insuffisamment scolarisés pour intégrer une classe ordinaire au collège.". 

Dans la prétendue logique républicaine (traiter de la même façon tous les enfants) et dans un souci d'intégration le plus rapide possible ( mais aussi le plus inepte) des élèves non-francophones, ces derniers sont inscrits dans une classe "ordinaire", qui correspond en général à leur âge (11 ans en 6e, par exemple). C'est là leur classe de rattachement, mais, en principe du moins,  ces élèves suivent des cours de FLS, avec d'autres élèves non-francophones.

La CLA n'est donc pas une "classe" mais un "cours", comme le cours de mathématiques. Mais il s'agit d'un cours où les non-francophones vont en fonction de leurs besoins en FLS. Ainsi, au début de l'année, certains élèves ne parlant pas du tout le français iront en cours d'EPS avec leur classe de rattachement (les activités physiques et sportives constituant un cadre favorable à l'acquisition du français par socialisation). Puis, au fur et à mesure qu'ils comprendront mieux le français, ils suivront d'autres cours de leur classe de rattachement. Le cours de français langue seconde en CLA est donc théoriquement optionnel, comme le latin, mais c'est le professeur de CLA qui juge de sa nécessité pour chaque élève non-francophone primo-arrivant signalé au collège par le rectorat. 

L'enseignement au sein d'une CLIN est comparable à celui d'une Classe d'accueil (CLA) au collège pour le principe ; il s'agit d'intégrer l'élève non francophone. Le professeur de CLIN dispense donc des cours de français langue seconde (FLS) et non de français langue étrangère (FLE). Les élèves doivent en effet apprendre aussi tout le lexique spécialisé de l'école ; son jargon (complétez, entourez, encadrez), ainsi que ses implicites, que les autres élèves ont déjà pu apprendre en plusieurs années.

L'élève de la CLIN est également inscrit en classe ordinaire car la CLIN est une structure ouverte (comme la CLA). Un élève peut rester deux ans en CLIN, contre une seule année en CLA. 

On a aisément compris, à partir ce résumé qui n'est au fond qu'une image de "l'(in)organisation"de notre système éducatif consécutive au ""regroupement familial" des quatre dernières décennies, que, sauf brillantes exceptions (il y en a tout de même quelques-unes, pour la plupart explicables), les élèves non francophones par ailleurs n'ont guère que trois solutions vers lesquelles ils s'orientent dans des proportions différentes sans que les unes excluent  forcément les autres : « décrocher » c'est-à-dire ne plus aller en classe et se faire  « chouffeur » (au départ guetteur prévenant les dealers l'arrivée de la police deux figures suspectes) ou « dealers » (promotion qui en fait des vendeurs de drogue) ; planter un couteau dans le ventre de la maîtresse ou de l'instituteur ; mettre le feu à l'école ( un cas encore aujourd’hui et je n’y suis pour rien !). CQFD !

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