Le feuilleton Tariq Ramadan ( suite)
Cher Abdelilah Najmi
À parcourir vos blogs que j'ai découverts en la présente circonstance, je me sens fort honoré d'avoir attiré votre attention et suscité quelques lignes de votre part.
Je ne reviendrai pas sur mon hypothèse du «priapisme » éventuel de Monsieur Tariq Ramadan ; je ne m'efforçais par là que d'apporter une hypothèse, aussi incertaine que facile, à l'énigme de la deuxième maladie « inconnue » de Tariq Ramadan ; elle me paraissait concorder avec certains de ses fréquents comportements et, du même coup (si j’ose dire !), lui fournir éventuellement une excuse supplémentaire.
Son alibi suprême et ultime semble désormais bien branlant. En effet s'il avait bien une réservation aérienne le jour en cause (pour le soir), il semble avoir pris un autre avion (ce qui est tout à fait possible sans encombre) et être arrivé en début d'après-midi pour être conduit à Lyon par des amis. Mais tout cela ne relève que de la justice et les faits sont des plus aisés à établir.
Je suis donc en gros tout à fait de votre avis sur la présomption d’innocence dont il doit bénéficier comme tout le monde ; en revanche, je ne vous suis pas lorsque vous écrivez : « On attend le jugement des professionnels légitimes pour savoir ».
Monsieur Tariq Ramadan lui-même ne semble pas en effet pressé de voir exprimé le jugement « des professionnels légitimes pour savoir », c'est-à-dire l’avis des trois juges d'instruction chargés de l'entendre et d'examiner son dossier, puisqu'il a refusé de répondre à leur convocation et de se présenter à eux le 22 février 2018.
Je me demande si la récente mise en cause de son alibi ne serait pas à l'origine de cette dérobade plutôt que sa prétendue maladie que l'expertise médicale a conduit à écarter.
Je vous remercie néanmoins de l’attention que vous avez accordée à mon modeste propos et je me permets, en vous priant d’accepter l’expression de ma considération distinguée, de reproduire ci-dessous votre premier commentaire, le plus important, car, comme vous le savez sans doute, les simples lecteurs de Mediapart n'ont pas accès aux commentaires des blogs.
Robert Chaudenson
- 24/02/2018 11:19
- PAR ABDELILAH NAJMI
« Le feuilleton que vous assurez gagnerait à éviter des facilités comme l'"hypothèse du priapisme", ainsi que d'autres considérations partiales, ne serait-ce qu'une certaine façon de modaliser... La chronique judiciaire se pratiquait naguère autrement, avec des précautions honnêtes.
Vous savez bien que votre méthode est une technique d'usage courant, qui consiste à accabler, voire à juger.
Or pour ce qui est d'accabler, cela n'ajoute rien à ce qu'on sait déjà : tout le monde (le monde auquel vous vous conformez sciemment) dit ce que vous dites. Peut-être avez-vous raison, peut-être auriez-vous tort. On attend le jugement des professionnels légitimes pour savoir.
Quant à juger déjà, qu'il s'agisse de Ramadan ou d'un autre (vous, par exemple, si le sort injustement vous désignait à la vindicte para-judiciaire massive), en usurpant le rôle des magistrats, n'est-ce pas liquider le principe de "présomption d'innocence", sans lequel la défense des victimes (à ce jour elles-mêmes présumées) n'aurait plus de sens ? ».