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Billet de blog 26 juin 2018

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ISSEP : Marion Maréchal-Le Pen (suite, n°2)

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ISSEP : Marion Maréchal-Le Pen (suite, n°2)

Je précise d'emblée que je ne dispose d'aucune source particulière (la première de mes sources est l'inévitable Wikipédia) sur la vie et l'œuvre de Marion Maréchal-Le Pen ; cette dernière constitue néanmoins tout un programme, à commencer par le nouveau patronyme qu'elle s'est donné.

Marion Maréchal, née Le Pen, est la fille de Yann Le Pen et de Samuel Maréchal, qui l'a reconnue après avoir rencontré sa mère, alors que Marion avait déjà deux ans. 

L'Express a révélé, en 2013, que Roger Auque est le père biologique de Marion ; celle-ci a d'ailleurs alors porté plainte contre ce magazine, qui a été condamné à lui verser 10.000 euros de dommages et intérêts pour atteinte à la vie privée. Le 8 septembre 2014, Roger Auque est mort à l'âge de 58 ans. Dans des mémoires posthumes, Au service secret de la République, il a confirmé être le père biologique de Marion Maréchal, qui ne l'aurait rencontré qu'en 2002. Roger Auque a écrit n'avoir cessé de voir sa fille et avoir joué un rôle de conseiller dans sa vie, plutôt « comme un parrain que comme un père . » 

Marion Maréchal-Le Pen,  née le 10 décembre 1989 à Saint-Germain-en-Laye, est, par sa mère Yann, une petite-fille de Jean-Marie Le Pen et la nièce de Marine Le Pen. De sa naissance à la rencontre entre Samuel Maréchal et sa mère, cette dernière l'a élevée avec l'aide de Marine Le Pen. En 1992,dès l'âge de deux ans, elle apparaît déjà dans les bras de son grand-père sur une affiche officielle de la campagne de ce dernier en PACA. Elle a grandi dans la fameuse demeure "familiale" de Montretout, à Saint-Cloud. 

Olivier Beaumont, qui a écrit tout un livre sur l'histoire de Montretout et des Le Pen, en arrive à cette conclusion : « Nous n'aurons jamais le fin mot de l'histoire. Jean-Marie Le Pen et son épouse Pierrette se lient d'amitié avec Hubert Lambert, héritier du domaine, il décède en 1976 en léguant Montretout au leader du FN. Un lègue qui a toujours été contesté par la famille Lambert ». Je n'aborderai pas ce point car j'en ai bien d'autres plus intéressants à traiter !

Roger Auque et Samuel Maréchal se disputent quelque peu l'honneur de la formation politique initiale de Marion ; je ne prendrai pas davantage parti sur ce point. Elle a certes grandi dans la demeure "familiale" de Montretout, mais en y côtoyant  qu'assez peu Jean-Marie Le Pen semble-t-il. Elle quitte dans la suite Montretout puis y revient à nouveau après la naissance de sa fille, avant de s'installer à Garches après son "retrait de la vie politique", en septembre 2017.

Plus complexes sont les problèmes que pose à Marion son patronyme. Dès son plus jeune âge, en 1992, on l'a présentée comme une « Le Pen » avec la photo dans les bras son grand-père ! Longtemps, elle portera néanmoins le patronyme de Maréchal qui n'est pas le nom de son véritable père, et ce  qui, vu les opinions de Jean-Marie, est source de multiples plaisanteries, sur l'air de « Maréchal nous voilà ! ». En 2009, peu après son entrée en politique, selon Le Monde, elle envisage de ne conserver à l'avenir que son célèbre patronyme maternel,  Le Pen. Dans la suite, elle choisit néanmoins comme nom d'usage « Marion Maréchal-Le Pen ». Toutefois, en 2018, elle reprend son nom de « Marion Maréchal ». Pauvre Roger Auque !

La formation académique et universitaire de la créatrice du futur ISSEP est toutefois, dans la perspective qui est la nôtre ici, plus intéressante que ces alternances patronymiques qui de toute évidence ne tiennent qu'à ses ambitions politiques du moment. 

Chère Marion (Chère Madame, vous permettez que je vous appelle Marion pour éviter les complexités) a suivi l'essentiel de son enseignement élémentaire à l'institution Saint-Pie-X de Saint-Cloud, qu'elle fréquente jusqu'à la cinquième. Cette dénomination se passe de commentaires et Marion juge cette expérience « fondamental[e] dans [son] apprentissage ». A Paris, quand elle commence des études supérieures, elle s'inscrit, comme on pouvait s'y attendre, à Paris2-Assas où elle obtient, en 2012, un master 1 en droit public . Elle abandonne ensuite ses études pour se consacrer  à son mandat de députée. Après son retrait de la vie politique en 2017, elle s'inscrit, de façon un peu inattendue, en maîtrise en administration des affaires (MBA) à l'EM Lyon Business School, prestigieuse école de commerce et de management de Lyon.

Le point le plus notable est cet exil provincial et l'apparition de Lyon dans la vie de Marion : les médias  l'interprètent de façons diverses, sans être réellement informés sur ses véritables projets . On parle d'Eduniversal, organisme spécialisé dans l'orientation des étudiants, ce que suggère un moment le JDD ; selon d'autres sources, il serait question d'un recrutement par une multinationale…).  

Vu la brièveté de l'épisode, j'ose à peine évoquer son mariage, le 3 juillet 2014 avec Matthieu Decosse, 30 ans, chef d'entreprise dans l'événementiel. Elle s'en séparera deux ans plus tard mais entre-temps, le 3 septembre suivant (!!!!), elle a accouché d'une fille, prénommée Olympe ! Sa robe de mariée ne devait pas être trop serrée !

On croit rêver devant la suite mais il faut ratisser large ! On ne choisit pas en effet un tel prénom au hasard et Marion, avant de nommer sa fille Olympe « en hommage à Olympe de Gouges » nous dit-on, a dû du tout de même prendre quelques renseignements sur cette figure historique !

Notre Olympe (de Gouges), la vraie, est surtout connue comme auteur(e) de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »,  dont on oublie ou ignore les circonstances de la rédaction. S’étant adressée en effet à Marie-Antoinette pour protéger « son sexe » qu’elle dit malheureux, elle rédigea une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, calquée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits civils et politiques des deux sexes, insistant pour qu’on rendît à la femme des droits naturels que la force des préjugés lui avait retirés. Ainsi, elle écrivait [ sans percevoir, comme on le verra, le caractère prémonitoire d'un tel propos] : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »

(la suite demain)

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