VYV (Suite et fin)
En tant que sociétaire de la MGEN ("à la louche", depuis un bon demi-siècle environ) je me suis aperçu de l'intégration de la MGEN au groupe vyv ou VYV dans la mesure où sur les enveloppes et les imprimés de ladite MGEN, on a désormais apposé la mention "vyv" (en minuscules me semble-t-il). Toutefois le signe le plus net d'un chargement s'est manifesté dans une lettre circulaire du 20 août 2018 (donc toute récente) qui portait la mention « objet : participations forfaitaires et franchises », le tout pourvu d'inquiétants pluriels.
Toutefois la formule liminaire de cette lettre visait surtout à dégager la MGEN et ce mystérieux "vyv" de toute responsabilité dans l'obligation de paiement « en tant qu'assuré social, d'une partie de vos frais médicaux : 1. un euro de participation forfaitaire pour chaque acte ou consultation et pour les analyses médicales, 2. 0,50 € de franchise pour les médicaments et les actes paramédicaux ; 3. deux euros de franchise pour les transports ».
Par ailleurs dans une page deuxième, en italiques minuscules comme il est l'usage en pareil cas, il était précisé : « les contestations éventuelles à l'encontre de la présente demande de remboursement peuvent être adressées au secrétariat de la commission de recours amiable en exposant vos arguments de fait et de droit accompagnés des pièces justificatives y afférent [ sic ], à l'adresse de votre CPAM compétente. Le délai de recours est de deux mois à compter de la réception de la présente notification. Suivant les articles D.160 –7 et D. 160 – 13 du Code de la Sécurité Sociale, aucune remise de dette ne peut cependant être effectuée concernant les participations forfaitaires ou les franchises ». En termes plus clairs, faites l'économie d'un timbre !
Vous pouvez protester ; de toute façon cela ne servira à rien ; le résultat est que pour ma part, on réclame (rétroactivement, ce qui est légalement douteux) depuis le 25 juin 2018 39,50 €, mais c'est aussi bien aimable de la part de la MGEN car on aurait pu étendre ces exigences rétroactives au début de mon appartenance à cette MGEN il y a un demi-siècle !
Le procédé me paraît quelque peu curieux moins toutefois que les deux hagio-biographies des deux responsables majeurs du nouveau groupe vyv Monsieur Thierry Beaudet et Monsieur François (vint uriner... Mauvaise plaisanterie de mon Dragon car son nom est en fait Venturini)! La biographie de F. Venturini est toutefois d'accès difficile jusqu'à 2017 ! La carrière de ces deux messieurs que je n'examinerai qu'à la seule lumière des indications qu'ils fournissent eux-mêmes à ce propos, mérite l'attention.
Thierry Beaudet, né le 21 avril 1962 à Domfront (Orne), est un responsable mutualiste français. Instituteur de formation, il n'a guère enseigné dans l'académie de Caen que de 1984 à 1990, car il a obtenu alors, dès 1990, un certificat d’aptitude aux fonctions d’Instituteur Maître Formateur! Il a aussitôt rejoint la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports de l’Orne en tant que chargé de Jeunesse et d’Éducation Populaire et, dès 1991, la Fédération des Œuvres Laïques de l’Orne, dont il devient Secrétaire général et Directeur des services. Vous vous doutez qu'avec des débuts aussi fulgurants, sa carrière ne s'est pas arrêtée là.
Directeur adjoint de la section MGEN du Calvados à partir de 1998, il est élu en 2003 administrateur et membre du Bureau national, responsable du réseau des centres de service puis du développement. En juillet 2009, il succède à Jean-Michel Laxalt en tant que président du groupe MGEN qu'il préside de juillet 2009 à juillet 2017
De 2012 à 2016, Thierry Beaudet est président de MFPASS, l'union mutualiste qui gère les établissements sanitaires et médico-sociaux créés à l’initiative des mutuelles de la Fonction Publique, dont l'Institut mutualiste Montsouris (IMM) à Paris. Thierry Beaudet est élu à la présidence de la Fédération nationale de la Mutualité Française le 23 juin 2016. En juillet 2017, il décide de ne pas renouveler sa candidature à la présidence du groupe MGEN, où lui succède Roland Berthilier, jusqu'alors vice-président. N'en jetez plus !
Quelques détails supplémentaires toutefois :
Thierry Beaudet a été membre du Conseil économique, social et environnemental de novembre 2010 à septembre 2016 (président du groupe Mutualité, vice-président de la section des Affaires Sociales et de la Santé, membre de la commission Dépendance). Il a été co-rapporteur, avec Edouard Couty, ancien Directeur des hôpitaux au ministère de la Santé, de l'avis relatif à "la place des dispositifs médicaux dans la stratégie nationale de santé", adopté à l'unanimité le 27 janvier 2015.
Il est devenu président de la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF) le 23 juin 2016 pour un mandat de cinq ans.
Pour conclure enfin le riche récit de cette belle et exemplaire carrière d'enseignant, Thierry Beaudet est président du groupe de protection sociale mutualiste VYV depuis sa fondation le 13 septembre 2017.
On a ici scrupule à rappeler de façon mesquine que "vu le décret du 18 janvier 1887, modifié par le décret du 6 juin 1946 ; vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ; Vu le code général des impôts ; considérant qu'aux termes de l'article 70 du décret du 18 janvier 1887, dans sa rédaction résultant du décret du 6 juin 1946, tout candidat à une école normale primaire doit "s'être engagé à servir dans l'enseignement public pendant dix ans après sa sortie de l'école normale" ; que l'article 78 du même décret du 18 janvier 1887 également modifié par le décret du 6 juin 1946, fait obligation aux anciens élèves qui rompent l'engagement ainsi souscrit de rembourser le prix de la pension ou de la bourse dont ils ont joui".
La biographie de Monsieur François Venturini, né le 14 août 1950, est sensiblement différente par l'incertitude de certaines mentions qui y sont faites et par la difficulté de trouver cette biographie.
Le cas est tout d'abord celui de ses titres (Source : Argus de l'Assurance ) : « Diplôme de l'Université de la Sorbonne. Executive Program in Business Administration de l'Université de Columbia. »
« Diplôme de l'Université de la Sorbonne ». Cette mention est curieuse à bien des égards car il est d'usage, en pareil cas, de préciser dans quelle discipline se situe le diplôme évoqué ; ce point est d'autant plus curieux que je ne connais pas à Paris d'université se réclamant de la "Sorbonne" et délivrant des diplômes du type « Business Administration ».
Cette remarque conduit en outre à s'interroger sur la mention même : « Université de la Sorbonne » : depuis la loi Edgar Faure de 1968, l'université de Paris a été scindée en 13 universités ayant chacune leur dénomination propre. Il est d'ailleurs curieux de constater que le logo de "Sorbonne Université"[ sur le modèle américain Sorbonne University ] comporte cette;mention bizarre « Sorbonne Université créateurs de futurs depuis 1257" ; on fait là référence à l'antique Sorbonne créée en 1257 par Robert de Sorbon, sans évoquer la loi Edgar Faure qui a précisément mis un terme à l'existence de cette université fondée par Robert de Sorbon ainsi qu'au titre de « professeur à la Sorbonne » auquel s'attachait d'ailleurs une rémunération spécifique.
J'ai eu la curiosité de chercher dans Google les éléments sur l'histoire de cette université et j'ai constaté, non sans stupeur, qu'on n'y trouve guère qu'un tissu de mensonges comme si la réorganisation de 1968 des 13 établissements parisiens en universités autonomes était inconnue de tous les commentateurs. C'est sans doute ce qui permet d'exhiber à la télévision un nombre considérable de "Professeurs à la Sorbonne", dont les titres sont évidemment non seulement faux mais toujours ridiculement usurpés. Ces subterfuges nous ont quand même permis de vendre aux émirs une Sorbonne qui n'existe pas, ce qui nous a un peu consolé de pas avoir pu leur fourguer la Tour Eiffel !
Monsieur François Venturini est apparemment une sorte d'homme orchestre universitaire car les diplômes décernés dans les universités parisiennes, dans le nom desquelles figure encore le nom de Sorbonne (que se sont disputés surtout Paris IV, Paris III, Paris I et Paris-V, sans pouvoir le prendre tel quel) relèvent essentiellement des sciences humaines, sociales et juridiques, exception faite de la médecine. Ultime hasard : F. Venturini serait titulaire d'une "maîtrise en sciences de gestion" de Paris I (Panthéon Sorbonne)
Cette polyvalence apparaît d'ailleurs dans son CV où on lit, dès son début : «1975-78 : gestionnaire de sociétés puis responsable financier régional à la Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC), société immobilière du groupe Caisse des Dépôts-Développement. 1978-82 : adjoint du directeur de l'audit de la SCIC.». On ne peut que s'interroger à propos de cette « Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC)" qui est en fait "la SCIC SA" (société de promotion et de gestion immobilière du groupe Caisse des Dépôts Développement") quand on sait que les SCIC semblent n'avoir été créées que par la loi 2001-,624 du 17 juillet 2001.
«1982-84 : directeur général d'Almaria,[ sic ] filiale de la Caisse des dépôts en charge de la promotion de logements sociaux au Venezuela. » En dépit de recherche multiples je l'ai trouvé pour cette mention d'activité aucune référence ni à partir du terme Venezuela ni à partir d'Almaria qui serait peut-être plutôt Almeria ! Dernière minute mais qui ne change pas grand chose ; il s'agit en fait de la société ALMARRIERA CA, en charge de la promotion de logements sociaux au Venezuela." Il serait bon que les textes de la VYV soient relus avec plus de soin !
«1984-91 : directeur général du Groupement Interprofessionnel pour la Construction (GIC). » Aucune référence
«1991-94 : président-directeur général de Beture. » 1960 : Création de la SCET, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations ; son pôle d'études intervenant pour les collectivités locales et territoriales en étude, audit, expertise et maîtrise d'oeuvre, se structure ensuite en plusieurs sociétés d'études, dont Beture (Bureau d'Etudes pour l'Urbanisme et l'Equipement) avec 200 personnes en 1980. Le rapprochement ultérieur avec Setame, autre bureau d'études du même pôle, donne naissance à Beture Setame. Plus tard, cette société est divisée en plusieurs entités, ce qui donne naissance au Groupe Beture.
1994-96 : directeur général de SCIC Gestion en Ile-de-France.
1997-2009 : directeur général d'Harmonie Mutualité.
2004-09 : co-directeur général d'Harmonie Mutuelles.
2010-16 : directeur général d'Harmonie Mutuelles et délégué général d’Harmonie mutualité puis directeur général d'Harmonie Mutuelles.
2016-17 : directeur général du groupe Harmonie.
Depuis septembre 2017 : directeur général du groupe Vyv.
Fin dans l'attente des exploits mutualistes à venir de VYV, à défaut d'un moins étrange acronyme !