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Billet de blog 30 avril 2018

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BFM TV : Le casse du quinquennat

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Le casse du quinquennat

BFM TV ( "BFM Business", la chaîne du Grand Capital,  « média unique au monde » selon le groupe NextRadioTV  qui l'a rachetée est un media qui vise les catégories socio-professionnelles supérieures) nous a tannés, une semaine durant, avec l'annonce de son émission sur « Macron à l'Elysée, le casse du siècle », une enquête inédite de Pauline Revenaz et de Jérémy Trottin. Le secret de ce titre accrocheur mais inadapté, nous a été révélé dans la dernière minute de ce documentaire (si on peut appeler ça comme ça !) par la référence enfin explicite au fameux « casse de Nice » (juillet 1976) du regretté Spaggiari.

Je n'avais trouvé qu'une seule raison de regarder jusqu'au bout cette étrange production, dont l'un des réalisateurs a toutefois eu le courage d'être présent au "débat" qui a suivi, sans y dire grand-chose d'ailleurs sauf une allusion, aussi brève qu'à peine audible, au "Pénélope Gate" qui arrivait comme un cheveu sur la soupe et que nul, sauf moi, n'a notée. Je n'étais en effet resté jusqu'au bout de ce spectacle que pour voir à quel moment on allait enfin faire allusion au rôle joué par Fillon qui, de toute évidence et de l'avis général, a été l'élément premier et majeur du succès d'Emmanuel Macron . Il n'y a pas eu lieu en effet de passer par les égouts et de faire un casse car Fillon avait laissé toutes les portes grandes ouvertes !  

Cette élection a eu en effet un caractère très exceptionnel mais totalement ignoré dans le film !  On demeure encore actuellement stupéfait de voir à quel point François Fillon, qui était le grandissime favori de cette élection, a pu accumuler, dans la période préélectorale, les « conneries », répétées à l'infini et sans cesse croissantes, agrémentées de mensonges de plus en plus éhontés et choquants, jusqu'au point de perdre la confiance de ses plus chauds partisans, sans vouloir toutefois lui-même renoncer à sa candidature. !

Je dois dire qu'au cours de l'émission, nous n'avons, somme toute, pas appris grand-chose, sinon que, comme toujours, on n'est jamais si bien trahi que par les siens. Le grand'père de l'expression  "casse du siècle" est, semble-t-il, Gérard Collomb qui l'aurait, pour la première fois, «chevrotée » à propos de cette élection! Son rôle dans toute cette affaire a été d'ailleurs manifestement minoré comme on le verra dans la suite. 

Pour ce qui me concerne j'ai passé mon temps l'œil sur la pendule pour voir à quelle heure on allait enfin se décider et de quelle façon à évoquer le comportement suicidaire de François Fillon. Il n'en a JAMAIS été question ce qui est tout de même stupéfiant et montre la nullité totale de ce documentaire. Le seul moment où ce nom a été prononcé, avec plusieurs autres d'ailleurs et sans que son importance se trouve soulignée, se situe à 22h50, une heure après le début de l'émission et tout près de la fin ; ce nom, comme je viens de le dire, n'a d'ailleurs fait l'objet d'aucun commentaire. 

On nous a aussi "bassinés" sans doute pour montrer la précision de l'information avec des considérations vaseuses sur la stratégie des réunions organisées par le futur éventuel candidat, sans qu'à aucun moment soit prononcé le nom de celui qui a joué le rôle essentiel dans tout cela, Monsieur Olivier Ginon, un grand ami du maire de Lyon, autre soutien essentiel du futur président et désormais "très en cour à l'Elysée". Sans évoquer l'article de Mediapart qui, aujourd'hui même, souligne les faveurs d'Olivier Ginon sous la forme de réductions, exceptionnelles et illégales, en matière de locations de salles pour les meetings macronniens, Je vous renvoie pour tous les détails à l'excellent article d'A. Rouget, déjà paru dans Mediapart, le 27 avril 2018 (Ne vous faites pas mal en sautant de BFM à Mediapart !) : il montre, détail fort intéressant que Mr. Ginon appréciait bien plus Macron que Fillon ! Pout vous éclairer : un détail sur O. Ginon ce " PDG de GL Events, le leader français de l’événementiel cité dans les « Panama Papers », ambitionne d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires cette année"!  Pas un riche, un "très riche" comme dirait Flamby ! 

On ne s'étonnera donc pas qu'Olivier Ginon ait joué des rôles essentiels dans le financement de la campagne qu'il fallait bien assurer d'une façon ou d'une autre, puisque E. Macron, à la différence des autres candidats, ne bénéficiait pas des millions de l'Etat ! En tout cas, ni Fillon et ni Ginon, dont les rôles dans toute cette affaire ont été très différents, mais l'un et l'autre assurément capitaux, n'ont même pas vu leurs noms prononcés dans ce prétendu documentaire. 

On s'est longuement répandu en revanche sur les qualités de candidat d'Emmanuel Macron qui sont incontestables !  Le cas le plus évident sur lequel on s'est longuement attardé est celui de la danse du ventre macronienne devant Philippe de Villiers. Un des talents incontestables du candidat est sa capacité étonnante à séduire ses interlocuteurs (on l'a vu faire de même avec moins de succès pour Trump !)  ; il ne néglige alors aucun geste et aucun propos, si putassiers qu'ils soient . 

Dans le cas de Philippe de Villiers l'appât de Manu furent les "médiévaleries" du Puy-du-Fou et Jeanne d'Arc ; ce pauvre nigaud de Philippe, plus naïf que Donald, marcha comme un aiguiseur ! Ce filou de Manu, donna ainsi à croire à de Villiers (et surtout à ses électeurs) qu'il éprouvait pour Jeanne d'Arc et lui-même une tendresse particulière à laquelle ce dernier crut manifestement, sans se rendre compte que son séducteur pouvait jouer tout aussi bien ce rôle de charmeur auprès de Bouteflika et des Algériens avec "le crime contre l'humanité" que constituerait la colonisation française ! 

Brigitte, dès le lycée avait vu son talent de comédien et Manu aurait dû faire la Rue Blanche plutôt que Science Po. Le bougre est incontestablement très fort ! La preuve : il a même roulé Flamby ! Quant à son ambition et à son rêve de devenir Président de la République, bien d'autres les ont eus ou les ont  aussi et Emmanuel Macron, lui, n'a même pas besoin de se raser pour envisager de telles perspectives !

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