De Paris à Millas (N° 2),
Si j'ose dire car il était déjà fort épais, le mystère s'épaissit d'heure en heure ! Dans mon court blog de ce matin même (N° 1), que, faute de mieux, j'avais piteusement intitulé « De Paris à Millas » (ce dernier toponyme étant le nom du lieu où est survenu l'accident en question dont l'établissement des responsabilités par la police et la justice a suscité les 50 000 signatures déjà reçues par la pétition en cause), je n'avais pas eu l'occasion de rendre à César ce qui est à Irma puisque c'est ce 28 décembre 2017 que la lecture du texte d'Irma Afnani ("sociologue, militante, ZADiste" selon sa propre présentation) paru dans Mediapart m'avait alerté sur le drame de Millas. À vrai dire, après avoir écouté en particulier le Procureur chargé de l'affaire par la justice, j'avais quelques doutes, car il me paraissait en contradiction avec tous les témoignages qu'on avait pu recueillir dans les alentours du passage à niveau en cause dont tous les témoins avait souligné le fonctionnement relativement insolite.
Comme je le fais souvent (c'est au moins la millième copie que je fais d'un texte paru dans Mediapart où j'ai moi-même beaucoup écrit), j'ai donc, dans la matinée ou en début d'après-midi sans doute ce 28 décembre 2017, copié le copieux article d'Irma Hafnani et regardé une longue vidéo, datant de deux ans environ, d’un cheminot, lui-même conducteur de TER (le type de train en cause dans l'affaire), qui s'était exprimé à ce sujet, dans un rôle de « lanceurs d'alerte », car la SNCF entendait clairement que les cheminots eux-mêmes gardent (« gardassent ») le silence sur cette affaire. Il était d'ailleurs stupéfiant d'apprendre de sa bouche qu'avec deux de ses collègues, Julien Delion qui avait eu rare le courage rare de s'exprimer à visage découvert, avait été SANCTIONNÉ pour ce comportement aussi courageux qu'honnête ! Un tel élément n'est pas négligeable car il situe déjà tout à fait le climat dans lequel toute affaire semble se dérouler. j'y reviendrai plus loin dans le détail.
Le mystère a pourtant commencé très vite, pour ce qui me concerne du moins, car , après cette première copie du texte d'Irma Hafnani, j'ai voulu revoir les vidéos que j'avais, dans ma première copie, supprimées ne pensant pas y revenir.
Quelle ne fut pas mon étonnement d'être dans l'incapacité de copier ce document une seconde fois ! S'affichait alors lunemention selon laquelle le document était endommagé ; je n'ai pu copier qu'un texte illisible et des photos réduites en miettes sous la forme d'une colonne unique d'un centimètre et demi sur la partie gauche mais répartie de ce fait même sur une quarantaine de pages. Craignant une maladresse de ma part, j'ai refait à deux ou trois reprises l'expérience avec le même résultat. La censure qui s'exerce clairement dans cette affaire dans son ensemble paraît aussi omnipotente que mystérieuse ; elle écarte systématiquement tous les témoignages et éléments qui pourraient conduire à engager une forme de responsabilité de la SNCF. Sévirait-elle même à Mediapart ? Une longue fréquentation de ce média n'a pourtant fait observer que ce n'est pas là une de ses habitudes, bien au contraire !
Je ne me suis pourtant pas découragé et j'ai essayé de remonter la piste par les archives mêmes de Mediapart, après avoir constaté que le texte que j'avais lu et copié la première fois étais en fait paru dès le 18 décembre 2017 sous le même titre « Le passage à niveau de Millas : qui fera l'enquête ? » dans le blog « Les petits papiers d'Irma ». Ayant essayé de le retrouver par la voie normale et par les archives, je me suis heurté à la même impossibilité, prétendument causée par des dommages causés aux documents.
La prolifération même des recueils de "datas" et des sources rend désormais difficile sinon impossible une censure complète, car nous ne sommes pas encore en Chine. Elle est d'autant plus difficile dans le cas présent que les problèmes et les accidents liés au passage de certains TER dans les passage à niveau n'a rien de très nouveau puisque le jugement des "cheminots lanceurs d'alerte" auquel j’ai fait allusion ci-dessus date de 2016 ! Donc pour conclure…pour aujourd’hui !
De Bayonne, mardi 18 octobre 2016 à 18:45 par Paul Nicolaï et Bixente Vrignon, France Bleu Gascogne, France Bleu Pays Basque et France Bleu
"Trois conducteurs de train de Bayonne refusaient de conduire un certain type de locomotive, ils la jugeaient "dangereuse". Le tribunal des prud’hommes leur a donné raison ce mardi."
Les passages à niveau ne se fermaient pas toujours au passage d’un train ! Usant de leur droit de retrait, ils refusaient donc de conduire des trains jugés dangereux.
«Trois conducteurs de trains remportent une victoire judiciaire contre la direction de la SNCF. C’est la suite de l'affaire des "deshuntage" de rames de trains entre Hendaye et Bordeaux. "Deshuntage", ça veut dire que des trains disparaissent des écrans de contrôle de la SNCF et qu'ils ne déclenchaient plus la fermeture des passages à niveaux, d’où les risques pour les automobilistes.
Le conseil de prud'hommes de Bayonne a rendu sa décision mardi 18 octobre. Les conseillers du Pays Basque estiment que les trois conducteurs ont exercé leurs droits de retrait en toute légalité et annule les blâmes infligés par la direction. [...] Julien Delion, militant CGT, fait partie des trois conducteurs sanctionnés par la SNCF, il fait part de son "émotion": "On était des mauvais conducteurs selon la SNCF, et maintenant notre droit de retrait vis à vis d'un danger grave est vérifié, il y avait vraiment un risque mortel", affirme le conducteur qui rappelle que le ministre des Transports Alain Vidalies est aussi intervenu dans la presse "pour dire que le problème de deshuntage existait. […]
La Société Nationale des Chemins de Fer français -qui peut toujours faire appel de la décision- devra également verser 2.000 euros à chacun des trois conducteurs. Les conseillers prud'hommaux ont donné raison à l’avocate Anne-Marie Mendiboure sur toute la ligne. ».
Dernière minute
Un drame a été évité de peu jeudi soir dans les Pyrénées-Atlantiques. Un couple s'est retrouvé bloqué sur un passage à niveau de Boucau.
Un cheminot a pu les délivrer quelques secondes avant que le train n'entre en collision avec leur véhicule, rapporte France Bleu Pays Basque.
(la suite demain)