Manifestation viticole à Narbonne : vignerons , citoyens ouvrés les yeux !!
Ils sont venus , ils sont tous là ….Non beaucoup se sont abstenus , celles et ceux qui ont réalisé que la politique viticole imaginée par les élus professionnels est enfoncée durablement dans le mur !
La participation à cette manifestation quelle qu’elle soit ne doit pas primer sur le déni de pertinence des éléments avancés pour limiter la crise sans changer de logiciel !
Un monde de vignerons disparate s’était encore une fois rassemblé , mais le font il pour œuvrer à réussir régionalement la commercialisation du vin .. ?
Comment vendre correctement son produit quand un président de cave coopérative vend une bouteille de vin bio à 2,99 en supermarché .C’est à dire à environ 2,10 euros la bouteille départ cave sans la TVA et les marges distributeurs . Comment vivre ensemble quand une structure viticole vend à 1,50 euros une bouteille en export en chine.
Tous ces points ont été occultés. Silence
Depuis des décennies la profession viticole aux commandes ont poussé à produire , par l’octroi de plantations nouvelles primées jusque dans le lauragais – en remplacement de la culture de blé-, par l ‘irrigation .et par aides aux investissements démesurés !
Le Président des vins du Pays d’Oc écrit dans un document interne de février 2009 : « Pour que les vignes produisent beaucoup,il leur faut un sol fertile irrigué et fertilisé, des cépages et un process adaptés ainsi qu’une multiplication de traitements phytosanitaires » Comment voulez vous ainsi élever le vin vers un statut de référence culturelle ,vers la recherche des saveurs du terroir Est en fait ici la captation de résidus phytosanitaires dont la profession ne parle jamais .
Les vins élaborés par certains vigneronnes – vignerons sont la quintessence des saveurs originelle de la terre emmagasinées depuis des siècles le dialogue entre la plante et le vigneron ainsi que,
le maintien de la bio-diversité bénéfique à la vigne . Cette magie là s’approche des bienfaits immémoriaux que la création permet de savourer .
Donc :il fallait bien remplir les cuves acquises avec subventions , il fallait bien amortir les investissements pharaoniques des caves. Il existe dans l’aude des caves dignes de la splendeur des palais de la république . Avec de l’inox partout, cuves , tuyauteries rambardes anti-chutes associées à des plaques de verres sécurité ..Même les gaines électriques sont en inox . Sommes nous dans un hôpital ou une salle d’opération Ce ne sont plus des caves mais des temples où ruissellent l’orgueil de la possession de l’avoir !Quand dans la presse locale le président du syndicat des vignerons ose dire « qu’il a la sensation que la viticulture est persécutée quand d’autres filières sont aidées (1) « alors que les vignerons audois ont perçus entre 2010 et 2015 : 247 millions d’euros (2) dans le cadre de l’OCM viticole .dont 15 millions pour aides à l’export des vins , et ils en demandent encore .. A cela faut ajouter les aides gel , à l’irrigation ,aides aux cuma , et j’en passe ..
Je ne suis pas contre aider des structures , des associations , mais faut qu’il y ait des résultats , des revenus , d’emplois correctement rémunéré, de respect de l’environnement , du partage de l’espace ..
Des vignerons disent qu’ils ne s’en sortent pas , c’est vrai A cause des prix du vin trop bas.
Mais nombreux se sont compromis en achetant du matériels hors de prix qui ressemble plus à des engins de guerre que du matériel agricole. Bientôt faudra posséder un brevet de pilote pour les manipuler . Tout cela pour aller plus vite ou travailler , traiter plus de surfaces .. la folie
Le négoce n’est pas le seul responsable de la crise viticole .
Les groupements de producteurs qui devraient faire le travail commercial sont en concurrence entre eux et ont réalisés des investissements techniques hors de prix . Et se sont les adhérents qui trinquent !Ont ils toutes les informations sur ces structures
Oui il faut aider les vignerons qui galèrent , mais d’abord ceux qui n’ont pas participé à la crise de surproduction , qui n’ont pas irrigué les vignes, qui font des efforts commerciaux sans brader leurs productions, qui ont des projets de reconversion de productions.Qui ne se sont pas agrandis sans limites !
On ne peut pas irriguer les vignes et demander à distiller ces vins..à des prix rémunérateurs (3). !
Les organisateurs de cette manifestation ont porté des revendications classiques traînées des poussières du moyen âge Et c’est en cela que leurs grandeurs de vue sont à la hauteur de leurs minuscules dimensions visionnaires . Alors que la consommation de vin diminue , et diminuera encore , il n’y a pas de grands projets de reconversion des terroirs viticoles vers des cultures nourricières nécessaires à notre alimentation Ces présidents ont ils parcourus les études faites par le Sénat ,. En Occitanie les chiffres de pertes de productions alimentaires soit de moins 12 % - L’aude a perdu 262 exploitations qui produisaient des œufs et 132 des poulets de chair et cela en 10 ans.Ces chiffres indiquent bien ce risque de pénurie possible est proche .La grande distribution n’est qu’un commerce de service . Ce sont des investissements de productions qu’il nous faut , toutes catégories d’activités Nous importons presque 50 % de notre alimentation Alors que la FNSEA revendique depuis toujours que l’agriculture Française doit nourrir le monde , ces gens là devraient ce taire , se cacher . Ou disparaître du paysage agricole!
L’ombre de l’histoire ne pourra pas leur pardonner cette faute ..et tant d’autres . ! Revendications d’arrachages de vignes primées oui si il y a un projet de productions nourricières . Faire un plan Marchall oui mais avec définitions des projets avec toute la profession et les citoyens( ce sont eux qui financent ..) Oui à des lacs collinaires pour irriguer en priorité les productions nourricières , les vignes en coteaux qui ne tolèrent plus de voir passer les tuyaux dans la plaine, et celles qui protègent des incendies .Avant de penser irriguer la vigne il faudrait : réduire les rendements , maintenir une structure de sol qui respecte l’agronomie et la richesse en humus Surtout que sur certains projet d’irrigation il est prévu d augmenter les rendements de 65 à 90 hectolitres /hectare..( 4) Ca suffit cette mascarade !!
Irriguer la vigne c’est comme les antibiotiques , la plante s’y habitue et les racines restent en surface
Alors que des vignes en bio ,notamment depuis au moins 10 ans sont plus résistantes avec des racines établies en profondeur pour capter l’humidité. Et arrêtons de former les vignes comme les haies du château de Versailles . Laissons les pampres vivre leur vie et ombrager les raisins . Qu’en pense la vigne de ces postures de perfection linéaire ? En occitanie il y a un recul de l’arboriculture, des élevages granivores et herbivores. Par exemple en entre 2010/2020 le département de l’aveyron a subit une disparition de 8000 vaches laitières . En occitanie durant cette période ont disparu 1220 exploitations produisant du canard et cela avant la grippe aviaire. Foie gras mon amour d’où viendras tu ..de Pologne , de Roumanie ..Tout cela pour dire qu’il faut réveiller soit par douche froide ou coup de pied au cul ces organisateurs de manif pour qu’ils ouvrent les yeux sur la réalité du monde , de l’agriculture et qu’ils arrêtent de trinquer ensemble !
Porter ces revendications d’aides perpétuelles sans vision d’avenir c est une perte de fonds sans résultat . Et un manque de courage Les aides perçues par la viticulture pourraient être orientées vers la production de légumes , de petits élevages de pleins air et créer des ateliers de transformations .Cela créerait des emplois . Des vignerons , nouvelles générations peut être seraient disposés à se reconvertir . Déja certains tentent cette dimension d’avenir .Ces perceptives prendrons certes du temps à se réaliser sur une partie du vignoble ,mais cela serait au moins une option pour continuer et donner un sens au métier de paysan . Un véritable défi , challenge à la portée de la volonté humaine
Alors ce 25 novembre l’Espagne va être de la fête Les normes européennes étant disparates , il est évident que la concurrence est déloyale pour le vin , les fruits et légumes ..souvent importés du Maroc . Et là la politique a une grande responsabilité . Vouloir faire l’Europe oui , mais pas au détriment des paysans et au seul bénéfice du commerce .
Oui la souffrance fait mal et les paysans l’accepte de moins en moins .Riquet avait construit des écluses pour rendre navigable le Canal du Midi . Ici l’Europe a été faite en ouvrant les vannes sans aucune retenue , sans aucune mise à niveau des normes des pays entrants ! Mais on ne peut pas taper sur les importations du vin espagnol et en même temps aller acheter là-bas des produits phytosanitaires interdits en France ou moins cher . On ne peut mettre en avant cette concurrence déloyale et ne jamais dénoncer nos exportations de produits alimentaire super subventionnés ( lait en poudre , volailles ..) vers les pays du sud qui mettent à mal l’agriculture de ces pays et les agriculteurs Les politiques qui valident ces ouverture de marché de concurrence déloyale devraient être jugés par les tribunaux spéciaux .Si dans les bassins miniers et de sidérurgie en faillite , il ne reste que bâtiments détruits et matériels rouillés , nous vignerons il nous reste après la vigne la terre où tout peut renaître !
Je ne vois pas ce que sont venus faire dans cette galère de manifestation l’Evéque de Carcassonne et de Narbonne . Jésus avait bien changé l’eau en vin , peut être que dans leur fort intérieur , vue la sécheresse actuelle ils espéraient ce miracle à l’envers . Que sais je .. !
Après le 25 novembre les vignerons vont rentrer chez eux sans vision , sans projet à la hauteur de la crise . Avant la manifestation du 25 novembre à Narbonne le Président du Syndicat des vignerons disait qu’il allait mettre le feu Sûrement des pneus , j’espère Français. En tout ça ce n’est pas comme cela qu’on devient une lumière éclairante
Allez buvez peu mais du vin bio
(1) l’indépendant du 30-11-2022
(2)chiffres DDTM
(3) l’indépendant « ..une distillation pas à n’importe quel prix. »
(4) rapport de la mission régionale d’autorité environnementale
Curbières Robert vigneron bio retraité