Robert Curbières

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Billet de blog 29 avril 2021

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calamités agricoles autre approche

non et non , une autre approche de soutien aux agriculteurs sinistrés existe , n'en déplaisent au député européen Eric Andrien et le député Dominique Potier

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Les propositions de ces deux députés de faire appel à l'assurance privée pour contenir les dégâts agricoles , n'est pas tenable, réaliste. Pourquoi: peu d'agriculteurs souscrivent ce genre d'assurance 30 % de la surface agricole en France était en 2017 couverte par les assurances privées .Dans l'Aude , mon département aimé seuls 25% maximum de paysans avaient une telle couverture. Pourquoi ce peu d'engouement , simplement  à cause d'un coût élevé des primes d'assurances par rapport au revenu tiré de la terre. Peuvent s'assurer ceux qui en ont les moyens financiers. Quand vous percevez 80000 ou  100000 euros d'aides de la PAC par an , et même plus , cela vous est possible.Comment souscrire à de tels projets d'assurance quand la moyenne des revenu des paysans tournent autour de 400 euros par mois ( source Mutualité Sociale Agricole )  et que par désespérance souvent économique  un voisin sans scrupule attend votre déchéance alors que vous chercher un bout de corde .. NON et non , Messieurs vous rêvez .Pour la petite histoire il faut savoir que semble t-il la FNSEA aurait poussé à ce que les secteurs viticole et céréalier sortent du régime de calamités agricoles . Tiens . il y aurait des intérêts vers certains secteurs assurantiels ?  De plus  compte tenu de la récurrence des phénomènes d'intempéries , gel, tempêtes , grêle et leurs intensités et j'en passe ,faut pas être devin ,les assurances vont augmenter leurs primes que quelques uns pourrons honorer , ou carrément refuser d'assurer ces risques .Ce qui me choque dans vos propositions Mrs les députés , c'est que les primes de contrat d'assurances sont subventionnées par la PAC à hauteur max de 65 % pour les agriculteurs . Ce qui veut dire que les assureurs vont avoir des cadeaux formidables payés par la collectivité . Non et trois fois non! Voilà le premier point de mon refus à vos propositions . Ensuite, l'état des lieux . Le fonds des calamités agricoles est alimenté par un prélèvement de 5,5 % sur les contrats d'assurances agricoles . Cela donne en moyenne un fonds disponible de 100 millions d'euros. Quand l'ampleur des calamités dépasse ce plafond l'Etat intervient et apporte son appui . Par exemple en 2011 la calamité sécheresse  a coûté 245 millions d'euros . Le FNRGA ( Fonds National des Calamités Agricoles ) qui gère la répartition des fonds ne rembourse que 35 % des pertes pour l'arboriculture si celles ci sont expertisées à plus de  70 % ( l'Etat vient de porter ce taux d'indemnité à 40 % pour ce taux de perte, es-ce suffisant quand on a été gelé déja en 2017 ? )  et indemnisé à 25 % si taux de perte estimé entre 50 et 70 %. Pour le maraîchage l'indemnité est de  25 % max .Donc , pour moi recourir  toujours à l'Etat  pour compenser en partie ( très petite ) les pertes lorsque celles ci sont importantes  es-ce encore possible . Si l'Etat peu beaucoup , il ne peut pas tout .D'autres ressources sont disponibles pour alimenter le fonds des calamités agricoles . La filière amont et aval de l'agriculture est riche , très riche : le machinisme agricole a fait en 2017 un chiffre d'affaire de 42, milliards  d'euros ,le groupe Lactalis qui fait de supers bénéfices a perçu en 2016/2017,  21,5 millions d'euros de la PAC,Et que dire de Total fournisseur des agriculteurs qui a eu un bénèfice de plus de 39 % en 2017 !!Que dire aussi des industries phyto-sanitaires , du négoce en vin qui achète des propriété en France et à l'étranger , et de la FDSEA de la marne qui gére un chiffre d'affaire de 25 millions d'euros !! Et ces groupes coopératifs , viticoles ou céréaliers  qui déploient outrageusement leur suprématie financière et géographique .Et j'en oublie . Ponctionner seulement 1 % sur toutes ces structures permettrait d'avoir un fonds conséquent de soutien de plusieurs milliards .Cela permettrait au FNGRA de pouvoir aider les agriculteurs sinistrés à hauteur de 70 % de leur perte. Ainsi ces derniers pourraient faire face au paiement des cotisations sociales au paiement de leur impôt sur le foncier. Et ainsi préserver l'activité génèrale ..?De plus cela pourrait encourager les installations  pour ces nouveaux venus qui verraient ainsi  un risque calamité moins désastreux et perturbant  .Dans ces options , l'Etat soulagé de sa participation pourrait utiliser ces fonds pour les hôpitaux ,augmenter les retraites , revaloriser les salaires.La filière agricole use du travail des paysans . Faire appel de soutien à la filière est logique : quand un individu  connaît des difficultés , ne se tourne t-il pas d'abord vers sa famille pour demander aide et appui . Le milliard d'euro annoncé , ne sera pas suffisant pour cicatriser les plaies.Les indemnités ne devraient elles pas d'abord privilégier ceux qui parmi les plus touchés par le gel  respectent réellement l'environnement ou assurent une agriculture nourricière locale ?Les aides agricoles sont inégalement réparties : sur 1 milliard 100 millions d'euros que reçoit la région Occitanie de la PAC , 4, 3 % est attribué à la culture biologique . Elle ne coûte pas cher la bio malgré les grands discours !C'est surtout de ces types de production que les consommateurs ont besoin et non pas ces structures labyrinthiques d'import export

Alors Mr le Premier Ministre il faut avoir le courage de son temps et  légiférer pour prélever un peu un tout petit peu sur cette filière qui se gorgede dividendes. Ne pas agir ainsi est rester " au monde d'avant". Voulez vous rester dans l'histoire de ce pays ou être comme beaucoup de vos prédécesseurs que de passage ?

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