La métaphore du « corps social » fait toujours recette. C’est une facilité « pédagogique ». Lorsque la société va mal, la métaphore devient forcément médicale. Alors on nous dit aujourd’hui que l’endettement, c’est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais. On nous invite donc à évaluer ce que nous connaissons assez mal (la structure de la dette publique) à travers ce que nous connaissons un peu mieux (les chiffres du laboratoire d’analyses). Comment ça marche ? Que vaut cette « information ? Et qui va payer le docteur et les médicaments ?
Le cholestérol c’est de l’impôt
Il n'existe pas 2 types de cholestérol mais uniquement 2 types de lipoprotéines servant à transporter le cholestérol dans le sang : HDL (lipoprotéines de haute densité) et LDL (lipoprotéines de petite densité). C'est pour cela que l'on distingue le cholestérol-LDL et le cholestérol-HDL. Le premier est le bon cholestérol. Il protège les vaisseaux. Le second est le mauvais cholestérol. Il dépose le cholestérol sur les parois des artères ce qui peut à terme les boucher. On nous dit donc qu’il existe un bon déficit qui protège de la crise et un mauvais déficit qui l’aggrave. Comme les déficits sont financés par l’impôt, il s’ensuit que, selon son affectation, il y a désormais un bon impôt et un mauvais impôt.
Ecoutons les docteurs de l’Economie
Le Docteur Lagarde d’abord : “Le bon déficit […], c'est le plan de relance. “. A ce “bon” déficit, la ministre française oppose le “mauvais déficit, celui qu'on traîne depuis 30 ans.” “Celui-là clairement il faut qu'on le traite à la racine, qu'on ait une meilleure gestion des finances publiques,” a-t-elle dit. Cependant le « corps médical » dans son ensemble s’accorde pour dire que la meilleure résistance à la crise du « malade » s’explique précisément par sa « bonne conformation », laquelle est charpentée par le « modèle social français », celui précisément que l’on voudrait traiter « à la racine ». Ce mauvais déficit avait donc du bon ! La métaphore se brouille ! Il y a distorsion de connaissance. La « pédagogie » ne serait alors qu’une supercherie, un attrape-nigaud …
Les riches et les possédants d’abord !
C’est toujours l’impôt qui paye les intérêts de la dette. Or, en France, la grande part de l’impôt est la TVA, payée par les pauvres autant que par les riches. En revanche, les intérêts de la dette sont perçus par les personnes les plus aisées. En conséquence la dette réalise un transfert fiscal des plus démunis vers les plus aisés. Les pauvres paieront donc le docteur et les médicaments des riches….
On vérifie donc, qu’en temps de crise, plus que jamais, il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade !